dimanche 14 octobre 2007

Séance 9 - Novembre 2006 : "La société espagnoles / Histoires drôles"

Résumé
Les histoires drôles rassemblent plus qu’elles ne distinguent. Y trouve-t-on de notables de différences ? Ce n’est pas sûr (voir l’histoire de la vieille dame qui se fait tirer le portrait, tout le monde en rit encore…). L’Espagne est-elle républicaine malgré sa famille royale ?

Espagne république ou monarchie ? Place des femmes de pouvoir
- Isabel San Sebastian fait une conférence : « la visigoda » à l’époque d’alfonso II el Casto. Un roi merveilleux et les Asturies sont alors les meilleures du monde. Isabel est journaliste à Madrid et a une maison à Cudillero, voisine de Balbin. Elle est basque. On dit que les femmes aux pays basques ont beaucoup de pouvoir. C’était un matriarcat.
- La Visigoda pourrait être un sujet pour les reines oubliées (voir la synthèse d’Albi du 8 mars 2007).
- Quelles femmes asturiennes pourraient être à l’honneur ?
• La directrice de l’OMS – voir la Nueva España, le lendemain de la remise des prix de Asturias.
• La princesse des Asturies… qui attend son deuxième enfant.
A ce propos, c’est encore une fille : si ça avait été un garçon, aurait-on changé la constitution pour que la fille aînée soit la reine ? (Petite précision technique et historique : en Espagne, la loi salique a été abolie par Fernando el VII. C’est sa fille Isabel II qui est devenue reine. La loi est la « Pragmatica Sancción » : si le roi a un fils c’est lui qui devient roi. Sinon, c’est la fille aînée).
- C’est difficile de changer la constitution pour cela : « on se sent très républicain ».
- « non, les gens ne le sont pas ». On en parle beaucoup dans la presse mais le peuple n’est pas républicain. Ce serait une occasion pour les républicains de bouger si on voulait changer la constitution.
- L’idée d’un roi et d’un héritier pour un républicain c’est absurde. Et pourtant on aime notre monarchie, notre roi : c’est la meilleure chose pour l’Espagne, ils représentent bien, ils sont grands et beaux, nous on est petits…
- C’est plus logique la république en Espagne aujourd’hui. Juan Carlos a fait très bien et la reine aussi. Sans lui, on aurait été une autre dictature.
- C’est peut-être pas logique mais c’est pratique.
- Maintenant il faut faire politiquement correct… La dictature n’est pas loin… Il y a des ambiances où tu ne peux pas parler librement, tu es écarté en fonction de ce que tu dis.
- Il y a plus de liberté qu’avant, non ?
- On pouvait toujours parler entre amis mais pas dans les journaux.
- Aujourd’hui, la presse reste partisane : pour avoir une idée de ce qui se passe, il faut faire un mélange. Par exemple entre el País et el Mundo. « Le gouvernement sait bien faire la propagande : avec le Pais, je rie tout le temps car ils racontent les choses de façon tellement merveilleuse que c’est impossible ».
De même avec la radio : la COPE (tenue par l’église), ou la SER (la radio du gouvernement). Ceux qui écoutent exclusivement l’une ou l’autre sont fous ! C’est intéressant de savoir que les personnages les plus importants de COPE sont Frederico los santos et Cesar Vidal qui sont, l’un athée et l’autre protestant !
- Nous pourrions aussi aborder la question du pouvoir du roi dans un pays républicain (Juan Carlos est par exemple considéré comme plus intelligent que sa sœur, ce qui est une chance pour le pays).
- En Espagne, on retrouve dans la république actuelle les mêmes problèmes que dans les précédentes. La seconde république a été un désastre. N’était-ce pas plutôt la situation qui était bloquée ?

L’humour à partir d’histoires qui nous font rire
Victoria : ce n’était pas une histoire drôle en son temps et depuis ça me fait rire. Je suis allée en France, chez les Ursulines de Bayonne pour être au pair dans une famille. C’était l’été. J’avais une grosse valise avec toutes mes robes et je devais prendre le train de Bayonne à Biarritz. Il n’y avait pas de souterrain. Je ne pouvais pas traverser les voies ferrées car ma valise était trop lourde. Je vois un monsieur en costume à rayure assis sur une caisse, je crois que c’est un porteur. Il m’aide. Je lui demande combien je lui dois. En fait il attendant la fille qui était une fille de la charité. Et sur le coup j’avais honte, c’était la première fois que je sortais d’Espagne. Et maintenant ça me fait rire.
- Avais-tu un bikini ?
- Ah non ! J’avais des maillots de bain mais aucun deux pièces !

Angela : c’est un petit soldat qui arrive dans l’armée, il n’y connaît rien. Il voit un monsieur avec des étoiles, un chef. IL lui dit : « Hola ». Réponse agacée : « Vous n’avez pas vu les étoiles ! », le jeune dit alors innocemment : « Hola, cielo ! »
Anne ne comprend pas !
Angela explique : « cielo » c’est ce que l’on dit à un jeune, un petit. C’est aussi le ciel où on trouve les étoîles !
Vicky non plus n’avait rien compris (ce n’est donc pas une question de culture nationale !).

Mercedes : le fils demande à son papa : « Qui est plus loin, c’est la lune ou Seville ? ». Réponse : « Tu plaisantes, tu peux voir Séville ?! »
On a du mal à suivre. On comprend si on prend tout à l’envers. C’est un blague galicienne : quand tu rencontres quelqu’un, tu ne sais jamais si elle monte ou si elle descend. On répond toujours par une question à une question.

Edouard : un mariage en Galice, on arrive après le sermon : « Voulez-vous prendre pour épouse …ici présente ? » ; « Mais enfin pourquoi me posez-vous cette question ? » Etc. Et il n’a jamais dit ni oui ni non, le curé a renoncé à les marier !
Les galiciens sont-ils reconnus comme les moins développés ?
Non Non.. Mais ils ne s’occupent de personne d’autre !

Béatrice : et le film Tanguy ? Les français ont beaucoup ri et les espagnols peu. Pourquoi ?
- C’est surtout des situations qui nous ont fait rire… mais pas le film : c’est la vie quotidienne.
- J’ai toujours mes enfants à la maison, ils s’en vont et reviennent.
- J’aime quand ils sont là.
- Qu’est-ce qui a sauté en France qu’on peut rire de la famille ? Et qui reste sacré pour l’espagnol ?
- Il ne faut pas généraliser.
- Je me rappelle d’une amie quand on était enfant et qui venait de France. Ses parents partaient de leur côté et on ne pouvait pas les retrouver. C’était inconcevable chez nous. Quand j’allais en France, ma mère disait, tu vas dans ce pays de perdition. J’ai appris le Bable avec la bonne. C’est pour ça que mon français est horrible.

Vicky : j’étais dans une famille française. J’ai pris le bateau et j’avais peur. Tout le monde est allé se baigner. Il n’y a avait pas d’échelle pour remonter au bateau. Je n’y arrivais pas. Tout le monde riait et se moquait de moi. Ils ne savaient pas que je parlais français car je ne disais rien. Je ne sais pas pourquoi j’aime la France !
- Les histoires d’amour commencent très mal !
- Je suis retournée à Nice et ça a été merveilleux !

Teresa : je me souviens d’une amie qui s’est mariée avec un Hollandais, il faisait très chaud. On parle de la chaleur, les enfants jouent à la piscine, le mari prend une mitraillette à eau des enfants et nous arrose et nous sommes trempées ! Lui rie beaucoup et pour nous c’est très vexant ! Si un espagnol te le faisait tu le file une baffe !

Carmen : les blagues de Bilbao : son ocho como entran en una fiat 500 ? Solo dice que no es posible ! (No tienen limite !)
[je n’ai toujours pas compris !]

Mercedes : une dame âgée va chez le peintre pour se faire faire portrait ; elle demande ensuite au peintre de dessiner une bague, puis une couronne, un collier, etc. « Pourquoi je dois dessiner tant de bijoux ? » demande le peintre. « Ecouter : mon mari a une maîtresse depuis vingt ans, moi je suis vieille et je vais bientôt mourir ; elle va devenir folle à chercher les bijoux ! »Tout le monde rit… !

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