dimanche 19 octobre 2008

Condé 28 (juin 08) : L'étranger chez nous

"On l'invite, on l'aime, mais... Surprises !"

papotage pour commencer
Le temps qu’il fait et le plaisir de se baigner quand il pleut…
Les femmes étrangères…
Papoter : quel joli mot ! Potin ? Commérages : « comme à la télé », ça devient un business…
- on peut faire des choses biens et qui sont intéressantes… Par exemple, je racontais des histoires (comme celle de Désirée) à la manucure de ma mère et elle me disait que je devrais le faire à la radio… L’année prochaine, je vais parler de la reine Urraca à l’Athénéo Jovellanos… !
- En France il y a Pierre Bellmarre qui est une vraie star »
- et Apostrophe…
- si tu racontes l’histoire comme celle de tous les jours, ça intéresse tout le monde !
- et pourtant, il n’y avait grand monde pour Michel del Castillo à qui on reprochait d’être un romancier justement !
- moi je préfère les faits auxquels on peut se référer. J’ai par exemple lu au moins 200 livres sur la guerre civile et il y a des faits inventés…
- moi aussi j’aime les faits mais avec Désirée, on a les dates et le roman rajoute seulement ce qu’elle pense. Ce qui est de toutes façons impossible à savoir. C’est l’interprétation du romancier. C’est une fantaisie…
- Il vient de sortir un livre sur Joseph II (1808-1813 en Espagne, « José Bonaparte ») qui a essayé de mettre en place des réformes en Espagne comme lors de la république et là on a bien la vision côté Napoléon de Désirée. Mais il a été très malmené par les espagnols, il était haï par toute la cour de Charles quint.
- parce que les formes n’étaient pas bonnes !
- tu ne peux pas imposer quelqu’un comme ça !
- tu ne peux pas imposer des réformes comme ça à un peuple qui n’était le sien. Fernando VII a été un roi détestable… Et après on a voulu mettre en place ces réformes… La faute de José II a été de mettre en place un empire et c’était trop en avance… Maintenant on veut faire ça avec l’Europe. Là c’était la famille ! Je suis allé à Paris et on vénère la tombe de Napoléon alors qu’on est républicain…
- celui qui a vraiment réformé Paris, c’est Napoléon III et là on n’en parle pas, c’est la honte à cause de la guerre 1870.
- C’était Haussmann, un hommage à Napoléon…

L’étranger à ma maison : anecdotes
Un sujet proche… Toutes les fantaisies sont permises
- j’ai eu deux français et un italien par échange avec le lycée de mon fils. J’ai reçu un garçon de Niort : c’était un garçon terrible, il était dans tous les endroits de la maison à la fois, il était adorable, plein de vie, travieso, espiègle, esprit libre… Il avait 13 ans, en 1997… Il est resté une semaine. J’ai été ravi. L’année suivante, ça a été différent : le garçon restait dans sa chambre, il ne sortait pas, il ne disait rien, il ne voulait pas manger, il ne voulait pas prendre le petit déjeuner et après il mangeait des biscuits et du chocolat. Il y a donc deux types d’enfants en France, comme en Espagne… Je pense que le premier voulait venir et pas le second…
- il ne faut pas avoir trop d’attente : moi je dis aux parents, attention, n’espérez rien. Ça ne fait rien si la personne ne correspond pas à ce que vous attendez, elle ne reste que 1 ou 3 semaines. Moi j’ai eu des enfants jusqu’à 19 ans, un était terrible, on l’appelait « le petit cochon », il avait 11 ans. Il faisait pipi au lit, il ne voulait pas aller se coucher, il ne voulait pas parler espagnol, il se moquait de mon fils qui parlait français, il a volé, il est resté deux mois ! J’ai eu un autre enfant de 12 ans, c’était merveilleux, il pleurait quand il est parti. J’ai eu des filles françaises et beaucoup d’anglais et d’américaines. J’ai eu une anglaise qui pleurait à chaque fois qu’elle voyait le professeur, alors c’était pour moi… Chez moi, elle pleurait seulement 1/2h le matin, moi je parlais anglais avec elle. J’ai eu une américaine qui a été adoptée : elle disait que tous les espagnols étaient horribles. Elle était tout le temps dans la salle de bain, elle a parlé des heures avec son fiancé qui voulait la laisser… Je pense que les différences étaient plus liées aux personnes qu’au pays. Je connaissais déjà bien la culture anglaise, française et américaine. Je pense que les américains étaient plus intéressé par notre culture. Les français étaient intéressés par sortir, s’amuser. Les anglais n’étaient pas intéressés, ils ne voulaient rien, je ne sais pas ce qu’ils faisaient là : les enfants venaient de familles humbles et ils n’appréciaient pas du tout d’être chez nous qui est une belle maison…
B : rappel sur culture : la façon dont on explique son comportement et non le comportement lui-même…
- je n’ai jamais eu chez moi d’étranger…
- J’ai reçu un français qui a l’âge de mes enfants, un presqu’étranger pour nous ! ça a été très difficile : c’est souvent des problèmes d’horaires (il ne voulait pas dormir), de nourriture (rejet comme une manière de s’imposer). Au départ, je me disais « il est chez nous, il mange comme nous ». Puis j’ai eu peur…
- moi aussi je suis allée parler à la prof…Il m’a dit faut le laisser faire…
- Je suis allée contre moi, j’ai proposé d’aller faire les courses avec lui, j’ai fait comme tu dis, il ne faut s’attendre à rien, et on a mangé ce que l’enfant aimait ! Pour moi ça a été très dur ! Il n’a pas dit un mot d’espagnol… Au début on faisait tous des efforts et après je n’ai parlé que français. J’ai eu le contraire, cinq enfants espagnols sont venus à Paris dans mon 30 m2 : avec les passages à la salle de bain, on a changé nos habitudes pour gérer les horaires ! C’était très difficile de parler le français… ça a été plus facile, ils communiquent plus facilement.
- chez moi aussi, tous mes enfants ont été très aimables avec tous les étrangers…
- ils savent accueillir, ils ont reçu une éducation de l’accueil…
- chez mes parents c’était pareil… James va venir avec sa famille cet été…
- J’ai reçu seulement une fois un anglais, ça a été un cauchemar de 15 jours. J’ai un appartement de 150 m2, c’est pas petit, j’ai quatre enfants, c’était en 1992. Un échange avec un de mes fils agé de 15 ans. On m’a envoyé un géant de 17 ans, chauve, antipathique, c’était horrible. Il mangeait tout sauf les tomates, j’ai cuisiné beaucoup, je devais rentrer du travail pour le nourrir. Mes enfants parlent anglais moi non, et mon fils plus âgé heureusement parlait avec lui. Il parlait bien espagnol pourtant mais il ne parlait jamais. Il sortait avec ses amis… Sauf une fois, il parlait sans arrêter alors j’étais heureuse et je parlais ! mes enfants me disaient « stop, il est saoul ! ». Il était habillé tout en noir. Il avait une chambre pour lui. Il était bien à mon avis. Quand mon fils est allé chez lui. Il vivait dans un château. Mon fils était avec sa mère, elle était attachée à lui ! La mère ne cuisinait rien : tous les jours, au restaurant ! C’était très bien ! Après la grille du château, il fallait une voiture pour aller jusqu’à la maison. Si mon fils était allé avant, je n’aurais jamais pu recevoir l’anglais, j’aurais été très complexée. La maison ne me plait pas, la cuisine non plus…
- c’est peut-être aussi la culture espagnole. Moi j’ai reçu un espagnol à Paris à 17 ans, ma mère n’était pas toujours à la maison, alors on mangeait des surgelés.
- on sait que les anglaises ne cuisinent pas et je les ai souvent entendu dire : I miss my mother cooking !
- j’ai reçu deux filles de 17 ans (par le programme Erasmus, un an), de Scandinavie, sont venues dans la classe de ma fille. Elles ne connaissaient pas l’espagnol. Elles se sont bien intégrées, elles sortaient le WE avec les copines : elles étaient étonnées de voir autant de monde à Gijón, le premier mois elles étaient saoules tous les WE. Elles sont parties en parlant couramment. Ca dépend bien des motivations : là ce sont les élèves qui veulent venir. Ils aimaient sortir tard comme les espagnols : tout le monde dehors, c’est pas pareil !
- je vis tout le temps avec un étranger qui me rend la vie impossible. Cet étranger, depuis qu’il est à la retraite, il est infernal. Par exemple, s’il fait mauvais il ne se lève pas et il ronchonne. Pour la douche, c’est très long (1 heure), pour s’habiller c’est très long, que choisir, c’est long, encore une heure, finalement il met toujours la plus laide… je propose de faire une visite : Rosario Acuña, la fol, … Il part en promenade et finalement il fait demi-tour et il rentre se coucher parce qu’il est très fatigué… Il sort boire une bière à la favorita, je lui interdis parce qu’après il dort mal… il boit deux ou trois bières… on va au restaurant… ou c’est moi qui fait la cuisine. Il se couche trop tard même si je le gronde tout le temps…
(on comprend que l'étranger c'est aussi soi-même...)
- tu vois le rapport d’être français et espagnol dans ce que tu racontes ?
- je me sens étranger en Espagne et aussi en France
- moi aussi…
- au bout d’une semaine en France je ne supporte pas le chauvinisme, en Espagne c’est le mensonge et le machisme
- j’ai l’impression d’être quelqu’un de différent, j’ai du mal à m’adapter, j’ai envie du débat français quand je suis en Espagne, et en France, je regrette la gaîté, le sens de la fête et quand je suis ici y’en a trop…

Séance 27-mai 2008 : Michel del Castillo, Le sortilège espagnol

Présentation par Béatrice
J’aimerais aborder trois points qui m’ont frappé à la lecture de ce livre et qui me renvoie à mon quotidien de vie en Espagne (du moins en Asturies) : la question du débat, celle de la religion catholique et celle de la place respective des hommes et des femmes…

[J'ai distribué les notes ci-dessous]

Débat ?
- Michel del Castillo exagère en disant qu’à Salamanque les femmes regardaient les mise à mort derrière leurs mantilles. C’est faux !
- Il y a un décalage entre ce qu’il est et où il a vécu, ce qui fait sa force littéraire
- ces remarques illustrent le propos que je n’ai pas encore réussi à exposer… Michel del Castillo dit que pour l’espagnol, la communication n’existe pas, il ignore le dialogue. Il écoute car il est poli mais il parle pour imposer son point de vue. C’est en effet l’expérience que je fais depuis deux ans et à laquelle je m’habitue. Chacun parle vite, coupe la parole et ne suit pas un fil. On dit ce qu’on pense sans argumenter et tenir compte de ce que vient de dire l’autre. En revanche, on respecte l’idée de l’autre en ne cherchant pas à la changer, ce qui est très différent de la France. En France, on peut débattre des heures (mot proche de « battre »…), s’engueuler, convaincre, se laisser convaincre. Telle avait été mon éducation, chamboulée ici.
[Pourrait-on dire qu’en Espagne, on écoute les gens plutôt que les propos que tiennent les gens contrairement à la France où on écoute les propos et pas les gens qui les tiennent…?]
- on a 30000 mots de plus que les français. Parce qu’on parlait en abstrait. L’espagnol veut toujours dissimuler les situations …
- il y a toujours cette idée de l’homme, mais pas de la femme, d’imposer son discours ; facilité par l’église. L’église n’a pas eu à composer, c’est imposé car il fallait conquérir un pays, il fallait combattre les arabes, elle commande, elle impose. Ça a duré énormément… Il y avait avant un dialogue juif, arabe, catholique… Mais depuis l’épée de la chrétienté et les rois catholiques, le dialogue est terminé. Ça prend le nom de nationale catholicisme. Voir le thème du PP aujourd’hui qui reprend celui des années 40. Ce qui a donné de l’importance à l’homme qui n’était pas croyant en fait : se sert de l’autorité religieuse pour commander sur la femme mais lui ne croyait pas… lire « Nada menos que todo un hombre », de Unamuno. Un homme n’aime pas une femme mais il s’impose.
- ce qui rejoint le second point que je voulais aborder, celui de la religion comme industrie castillane. Les hidalgos vivaient en grande partie de la guerre et la chasse aux arabes était une guerre rémunératrice sous les rois catholiques.
- pourquoi nous sommes toujours considérés comme les sauvages qui avons rejeté les arabes ?
- l’espagnol ne s’est jamais senti sauvage parce qu’il a chassé les arabes, il est juif et arabe aussi…
- pourquoi nous devons nous sentir coupable… A Venise il reste des choses Turcs, il reste des musulmans,… L’unité de l’Espagne a été faite parce qu’on a jeté dehors tous (même les allemands) parce que l’église catholique s’est identifié au pape ; on n’a pas à culpabiliser mais cela a empêché l’évolution plurielle de l’Espagne…
- en effet, l’Espagne a toujours été multiple… Seul moment d’unité a été sous Franco
- la première république…
- la deuxième république… En 710, c’était les wisigoths : on ne peut pas juger l’histoire de notre point de vue. En Espagne on vivait très mal avec les wisigoths, les arabes ont amené une culture, une liberté (l’invasion a duré 20 ans, ce qui est très peu pour une conquête)… Je le vois du point de vue de ces gens qui vivaient très mal, les gens n’avaient aucun droit ni à manger. Avec les musulmans, les chrétiens et les juifs ont pu vivre…
- le moment de l’invasion arabe était bien choisi : la fin de l’empire romain, il y avait d’autres invasions…
- l’Espagne était un mélange… Il y avait une unité très faible avec les rois wisigoths, les arabes ont donné une unité. A la fin, les Tahifas, l’unité était perdue (le film)…
- On en revient à l’unité de l’Espagne par la castille, ce qui me permet de comprendre les difficultés actuelles de la catalogne, du pays basque…
- Les rois catholiques, c’est le modèle de Machiavel, c’est Ferdinand el septimo. Il n’était pas castillan mais aragonais, il a nommé les nobles basques, catalans, de valence, aragonais en leur disant : « Vous allez avancer la conquête d’Amérique ». Les aragonais ont été très complices des catalans dans la conquête de l’Amérique. Parce qu’ils avaient besoin d’aider la Castille pour contrer le royaume de Leon… les catalans ont toujours été méditerranéen (sicile, la corse), ils n’avaient pas besoin d’aller en Amérique.
- aujourd’hui seuls 18% des espagnols vont à la messe… L’état est aconfessionel (et non pas laïque)
- dernier point que j’aimerais aborder : la femme… Pour une autre fois !
[Gloups, quel débat... !?]

notes sur le livre
« Le sortilège espagnol », 1977
Partie 1 : le mal d’Espagne
Cette partie insiste sur le mythe d’une Espagne unifiée :
« Il n’est d’unité pour l’Espagne, qu’imposée » (36) ; « A la veille de la guerre civile, le cardinal primat d’Espagne déclarait […] : ‘’En Espagne, on est catholique ou rien du tout’’ […] peut-on mieux exprimer cette volonté de nier l’autre, de le détruire au besoin ? L’Espagne n’a pas pu se faire parce que face au mythe catholique… il n’y avait rien. Aussi des Espagnes se sont-elles constituées, hors de portée du regard de l’Inquisiteur » (35-37). L’histoire d’Espagne est multiple, faite de ruptures sur lesquelles les espagnoles ne s’accordent pas : « C’est pourquoi Ortega y Gasset a pu dire qu’ils en étaient malades […] Leur histoire n’est qu’une légende univoque » (38).
Michel del Castillo explique ainsi l’Espagne multiple dont il distingue au moins quatre « mondes » : « Au nord […] domine la minifundia. La petitesse des exploitations condamne les habitants à l’émigration. Au sud, au contraire, on trouve des propriétés de vingt, de trente mille hectares et les hommes continuent de se louer à la journée, de sol a sol… » (40). On parle quatre langues, le catalan, le castillan, le basque et le galicien. Parler catalan par exemple « c’est manifester collectivement contre la suprématie de la Castille » (40).
« Pueblo signifie à la fois peuple et village. La patrie pour un Espagnol, c’est la patria chica : son village, sa famille, ses amis. […] S’il s’explique par l’Histoire, cet esprit cantonaliste s’enracine aussi dans la géographie. Chaque région vit séparée des autres par de hautes chaînes de montagnes » (41). Pourtant ces régions jalouses de leur autonomie sont capables de s’unir « pour des projets impérialistes [les Amériques] » (43). Pourtant, la misère accompagne aussi le voyageur. L’espagnol vit une tension terrible, entre son désir de grandeur et son quotidien misérable. Mais cette tension « se traduit rarement par des actes, moins encore par des paroles. Les Espagnols la contiennent, la dominent : el temple » (44) ; « On peut tout dire de l’Espagne, hormis qu’elle aime la mesure. Elle la hait, au contraire, tout comme elle vomit la tiédeur […] l’univers mental de l’homme espagnol est fait d’affects qui se succèdent à une vitesse extraordinaire » (45) ; « Un Espagnol ne méprise rien tant que la compromission, la combinazione. Il est, d’entre les peuples, le moins subtil, le moins rompu aux nuances […] Il suffit à son repos de se sentir fidèle à sa vérité, c’est-à-dire à son honneur » (46) ; « S’il n’y a, pour un Français ou pour un Italien, rien de déshonorant à changer d’opinion, l’Espagnol, lui, y voit un signe de veulerie, de relâchement moral. Ce qui s’appelle évoluer en France se traduit pas se renier en Espagne […] les Espagnols comprennent par contre le fanatique qui met la terre à feu et à sang pour faire triompher son opinion » (47). Pour un Espagnol, « ce monde est un théâtre et la vie de chaque homme une action dramatique. Papel : papier et rôle » (48) ; « On s’entretue avec insouciance parce qu’on n’imagine pas que l’ennemi puisse ‘’vouloir’’ traiter, c’est-à-dire se renier » (50) ; « Les idées ne divisent pas, elles ne partagent pas : elles excluent. Car il ne saurait y avoir deux vérités. Dès lors qu’on possède ‘’la’’ vérité, le reste n’est que folie, aberration, perversion intrinsèque […) Cette incapacité de l’Espagnol à examiner le point de vue de l’adversaire, à prendre ses arguments en considération dérive, on le devine, de la tension psychologique à laquelle il est soumis. Rigide il se fait et se veut pour ne pas s’effondrer » (51).
Michel del Castillo continue à fouiller dans l’histoire de l’Espagne pour comprendre cette tension. Il constate par exemple, « le peu de résistance que les autochtones opposent aux musulmans […] vingt ans à peine après l’arrivée de cette première vague de Berbères venus du Maroc, une vie intense, active, a jailli dans les régions occupées ; une symbiose s’opère ; les guerriers s’installent, ils épousent des femmes indigènes, on ouvre les écoles, on bâtit des mosquées, des palais : une civilisation est en marche » (56-57). Les seules résistances viennent des régions du Nord, coupées du reste de l’Espagne par la montagne : c’est dans « ces régions écartées, inhospitalières, coupées du reste du pays, que se rassemblent les chrétiens » (58). Entre le Nord et le Sud, « l’enjeu, la terra dolorosa, l’immensité des plateaux – entre six cents et neuf cents mètres d’altitude – où s’affrontent les deux Espagnes. Là se joue, déjà, le destin du pays » (60). Au départ, les gens du Nord ne cherchent pas à chasser les mores, ils font venir des artistes et s’imprègnent de leur langue (la jota) et de leur littérature (avec le duende, les djinns). « Les rois du Leon se mettent à l’école de l’Islam : ils s’entourent d’érudits et de savants juifs. Leurs nuits se passent en interminables discussions théologiques et philosophiques » (61). Mais la guerre pour l’Espagnol chrétien est une industrie et « Le renforcement du dogme [chrétien] a suivi, pas à pas, l’enrichissement de la noblesse et de l’Eglise […] Insensiblement, on voit naître une mystique guerrière » (63-64) ; « Il n’y a pas deux Espagnes, l’une musulmanes et l’autre chrétienne, mais un seul pays déchiré. En chaque combattant chrétien sommeille un potentat more, voluptueux et raffiné, subtil et sceptique. Lui céder pourtant, c’est abdiquer. La guerre passe ainsi dans les individus, les traverse, les déchire […] Alors, les hommes se raidissent, ils disent non à la tentation […] Ils se font une armature d’intransigeance qu’ils baptisent honra » (64). Ce long épisode marque l’Espagne pour toujours : les influences passées (grecques, romaines, phéniciennes) disparaissent au profit de la « répétition mécanique du même conflit » entre les pauvres et les privilégiés conduits par une Eglise richissime, les deux tenus par le mythe de l’Espagne Catholique : « Ceux qui n’acceptent pas le mythe ne sont pas même des adversaires, ils sont ‘’rien’’ » (65).
Pour arriver à ses fins, l’Eglise doit convaincre la monarchie à changer sa politique envers les Moresques et les juifs. Sous prétexte que les missionnaires se font rouer de coups dans les ruelles des quartiers moresques, on les fait accompagner par des soldats en armes. Les missionnaires ne s’encombrent alors plus de manières pour conquérir les âmes : tueries, bûchers. Face aux émeutes qui éclatent pour injustice, la répression est atroce : famille détruite, dispersée, massacrée. La conversion au « vrai Dieu » se fait alors par milliers et livre les convertis « pieds et poings liés, à l’Inquisition dont la juridiction s’étendait aux seuls chrétiens » (74). Les premiers attaqués furent les plus riches car les biens restaient la propriété de l’Inquisition. Le travail étant considéré comme vil pour l’aristocrate espagnol, les plus riches étaient les juifs. Se développe alors de plus en plus l’attitude aristocratique : « Mépris du travail manuel, culte de la guerre considérée comme une industrie, orgueil de caste lié à l’ancienneté du nom. Les plus pauvres se noyèrent dans le mythe. N’eussent-ils rien à manger, il leur restait la fierté de se dire Vieux-Chrétiens […] Quiconque aspirait à une charge officielle […] devait produire les preuves de limpieza de sangre
[1] » (75) ; « Le destin semble s’acharner sur l’Espagne. Le pays le moins profondément chrétien, le plus incertain de sa foi, allait devoir défendre aux quatre coins du monde l’orthodoxie catholique » (76) ; « Les lois raciales, la tyrannie de l’Inquisition, le doute permanent dans lequel [l’homme espagnol] vivait et le sentiment de crainte qu’il en concevait l’enfermait dans une attitude de refus. Cet homme frustré de tout érigeait la négation en principe éthique. Il disait non à ses instincts et à son être même. La compensation, il la trouvait dans l’orgueil qu’il tirait de se faire violence […] Son intransigeance et son fanatisme étaient ceux de ses ancêtres musulmans ; arabe sa sensibilité à fleur de peau […] ; juif, son sens de la douleur […] Juive encore, son ironie corrosive » (77-78) ; « Ce que les Espagnols fuient dans le nada, c’est la frustration. Leur attitude se traduisait grossièrement ainsi : ‘’Puisque je ne puis ni assouvir mes instincts ni être vraiment ce que je suis, je ne désire rien, je ne suis rien. Tout finit dans la mort. Il est donc vain d’agir et de s’agiter’’ » (80).
Mais s’arrêter au nada, c’est laisser croire que « l’Espagnol pratiquerait le renoncement comme le Français sacrifie à la gourmandise […] Il y a des siècles que les pauvres supportent leur malheur. Ils s’accrochent à leur honneur pour ne pas désespérer d’eux-mêmes […] Mais ils préféreraient avoir l’honneur ‘’et’’ le bonheur. Il suffit de regarder autour de soi : ce qui étonne, ce n’est pas la gravité de la foule mais sa gaieté. Les Espagnols parlent haut et fort […] Observer les Espagnols au café, au théâtre, dans la rue : ils sont toujours en représentation […] Il a les mêmes désirs que les autres hommes mais il y répond différemment. La principale manière qu’il a de réagir devant ses désirs est… de ne pas réagir. Il les ignore, il les méprise » (85-87) ; « La blessure infligée aux Espagnols suinte encore : pour avoir le droit de vivre sur leurs terres, les habitants de ce pays durent renier leurs origines » (88).

Partie 2 : honneur et fierté
Part de la dureté de la Castille et de l’analyse que fait Unamuno du mot castizo : « Un mot castizo est un mot pur, parfaitement castillan […] Castizo tire son origine de casta. Il signifie par conséquent ‘’qui est de caste, de pure race’’ » (95) ; « [La Castille] a bien réussi à imposer son joug aux autres provinces, à les dominer, mais non à les intégrer. L’unité de l’Espagne demeure un idéal » (98) ; « Tout le XIXè siècle et la première moitié du nôtre [écrit en 1977] se résument en un combat, tantôt ouvert, tantôt souterrain, des régions contre le pouvoir central » (99) ; « le fédéralisme ne signifie pas forcément le démembrement ; tous se rendent compte que l’Espagne fut peut-être davantage une ‘’avant’’ que la Castille n’eût dominé les autres provinces qu’après. Mais une résistance intérieure les fige dans leur attitude
[2] » (100) ; « Dans leurs villages, les paysans castillans formaient une société d’hommes libres. La guerre leur épargnait le servage […] Clergé, ricos hombres et tiers état siégeaient ensemble dans les assemblées […] Cette tradition explique la dignité et l’orgueil des Castillans […] La liberté constituait le prix que la monarchie devait payer pour que des hommes se résignent à vivre dans le danger […] Le climat et la guerre façonnaient les Castillans. La race s’endurcissait. Sa philosophie était pessimiste, tragique sa vision du monde, stoïque son attitude devant la vie. Qué le vamos a hacer ? - Nada (105-108). Les Castillans sont dans l’action : « Ils ont la manie de vouloir agir en conformité avec leurs opinions. Ils ne se règlent pas sur la réalité […] Aucun argument ne les touche. Ils écoutent vos raisonnements parce qu’ils sont d’une politesse exquise. Ils acceptent que vous ayez d’autres croyances que les leurs ; mais s’ils doivent vous tuer à cause de vos idées, ils le font sans hésiter » (109).
A propos de l’hidalgo : « Vient de hijo de algo […] Fils de quelque chose. Non pas de quelqu’un, là est l’important, mais de quelque chose. La gloire de l’hidalgo, son honneur découlent de ses actes. Il faut interpréter ainsi la réponse faite par Don Quichotte : ‘’Chacun est fils de ses œuvres » (111). En devenant les serviteurs des Grands d’Espagne à la suite de la centralisation du pouvoir après le mariage d’Isabelle et de Ferdinand, les hidalgo fondent leur devise : « Honra y prez (honneur et gloire). Mais honra signifie aussi probité, honnêteté, et prez davantage que gloire : fierté, dignité […] Tous ceux qui voulaient échapper aux enquêtes racistes se prétendaient hidalgos. Car l’hidalgo est un noble non titré, il avait droit au don, il pouvait porter l’épée. Ses prétentions nobiliaires étaient fondées sur ce fait qu’il descendait de Vieux-Chrétiens : la pureté du sang lui conférait l’honneur […] Cette évolution d’une société ouverte vers une société close et aristocratique s’achève sous le règne de Philippe II. Alors l’Espagne se replie sur elle-même » (113-115) ; « La plupart des hidalgos possédaient à peine de quoi ne pas mourir de faim […] Pas d’autres alternatives que le cloître ou l’armée : à l’aîné, les terres et la maison, le couvent pour le puîné, l’uniforme pour le cadet […] Au XVIIIè siècle, l’aristocratie possède la moitié du territoire national » (120) ; « Pour les Castillans, l’étranger commençait aux frontières de leur province […] Pour les hidalgos, [agir dans l’honneur] se confondait avec le mythe de la pureté raciale et s’exprimait les vertus d’endurance et d’indifférence » (121).
A la mort de Franco, Michel del Castillo retourne à Barcelone, il n’a pas l’impression que le pays sort de quarante ans de dictature : « Tous d’accuser la Castille, de crier haro au pouvoir central, de dénoncer la mainmise de l’état centralisateur sur l’ensemble de l’Espagne » (126). S’interroge pour savoir où étaient ces hommes vingt ans plus tôt où toute idée contre le pouvoir pouvait être punie de mort. Franco avait insaturé la croisade contre tout ce qui n’était pas catholique : « Sa mission, il la concevait comme le rétablissement de l’Espagne dans ses options fondamentales […] Ce qui importait à ce petit homme secret, c’est que l’état fût puissant, unitaire et catholique. Le totalisme chrétien apparut aux homme de sa génération comme la seule réponse au totalisme marxiste » (134-137) ; « au sens fort, le franquisme est d’abord une réaction » (143).

Partie 3 : « La soutane et le bicorne »
Insiste sur le tempérament violent des Espagnols, physiquement. Compare aux Français dont la violence reste verbale, portés par le besoin de raisonner, de tout comprendre. Explique le côté réactionnaire de l’Espagne par la difficulté, voire le refus, d’assumer son double héritage, hispano-moresque et catholique. Cela rend les Espagnols radicaux là où souhaiteraient être tolérants. Ils rêvent du juste milieu mais tuent pour les idées : « Il [Don Pedro, chemise noire]m’apparaissait comme la quintessence de l’Espagnol. Sa droiture, son honnêteté, sa rigueur et cette impassibilité à l’heure de distribuer la mort […] Ce qui distinguait don Pedro d’un nazi ou d’un pur fasciste […], c’est sa haute conscience morale » (211) ; « Ne conviendrait-il pas de réconcilier l’hidalgo et le fellah, le rabbin subtil et le moine brûlé de charité ? » (214).

Partie 4 : « Yo, el rey… »
« Les rois de France signaient de leur prénom, ceux d’Espagne le font avec ces mots : Yo, el rey. Chaque Espagnol pourrait en faire autant […] Il [l’Espagnol] veut s’imposer, il exige d’être respecté, demande à être jugé, non pas sur ses intentions, qui ne concernent que lui, mais sur ses actes […]. Il ignore le dialogue, refuse de penser avec son interlocuteur. Ce qu’il recherche dans une discussion, c’est une occasion d’énoncer son opinion […]. Plutôt que de se contredire, il assène ces mots définitifs : porque me da la gana » (217) ; L’Espagnol reste pourtant toujours courtois et simple car « dans un pays où chacun se dit roi, il n’y a pas de sujets […] La cortesía, c’est plus que la politesse : un art de vivre en commun puisé au cours des siècles » (218) ; « La préoccupation majeure des Espagnols est de quedar bien (faire une belle sortie) » (219).
Continue sur le registre du manque de dialogue : « Les dialogues sont faits de monologues successifs. Chacun commence par un yo qui marque les limites de l’échange. Au fond de chaque Espagnol sommeille une peur séculaire : celle de se découvrir. On ne se défait pas aisément d’une méfiance qui remonte à plusieurs siècles » (221). L’Espagnol assume sa solitude.
Sur le paraître, insiste sur le langage gestuel qui est un rituel : « Un Espagnol marche et bouge selon une certaine idée qu’il se fait de lui-même[…]. Un geste gracioso se doit d’être harmonieux et ironique à la fois. L’ironie naît d’un détachement qu’on sait faux » (223).
Sur la mort : elle est un sujet incontournable pour l’Espagnol qui « n’est pas attiré par la mort mais révolté par elle. Il sait que, quoiqu’il fasse, elle finira par l’emporter. Son impuissance à la conjurer le désespère » (225) ; « Il apprend, depuis l’enfance, à vivre dignement sa mort […] C’est toujours par le mépris, c’est-à-dire la négation, qu’il écarte de lui ce qui le menace » (227-228).

Partie 5 : « Idéalisme/réalisme »
« Trop de désillusions et de déboires, trop de frustrations ont privé l’Espagnol de la faculté d’espérer. Son enthousiasme s’émousse vite ; la lassitude le reprendre. Il lui manque la foi qui lui permettrait d’envisager un futur meilleur. Aussi le progrès le prend-il au dépourvu. Il se hâte de jouir de ses bienfaits avec une voracité d’éternel affamé » (251-252) ;
L’idéalisme : « La philosophie de l’Espagne est une philosophie du ‘’moi’’ ; ‘’Je fais’’ […] Plus l’action sera absurde et gratuite et plus ce sentiment d’exister sera puissant […] Un homme qui agit avec droiture, qui n’est mû par aucun intérêt, qui obéit à ce que lui dicte sa conscience : un tel homme est au-dessus de l’échec [en référence à Don Quichotte, hidalgo qui se conduit au chevalier, en conformité avec le code de l’honneur] » (253-254) ; « Les exploits de Don Quichotte ne sont absurdes que replacés dans un contexte de raison » (255). L’idéalisme espagnol est radical : il n’accepte pas la société telle qu’elle est, il veut la libérer, tout de suite.
Sur le réalisme : « L’Espagne n’a pas bon goût, elle n’a pas non plus mauvais goût : elle a des goûts. Elle pense, par exemple, que tout peut être dit, montré ; qu’il n’y a pas des fonctions nobles et basses. Elle aime un parler libre, franc, qui ne s’ »encombre pas de sous-entendus et de périphrases. Une putain est une putain […] Cagar [chier] n’a rien de très vulgaire en espagnol. C’est un mot qui définit une action » (272-273) ; « Les chevaliers errants doivent manger… » (274).
Explique ainsi l’anarchisme espagnol : individualisme et radicalisme : « L’égalité et la liberté ne se laissent pas limiter. Personne n’a le droit de dire : ‘’Remets tes désirs à plus tard. Faisons d’abord ceci ou cela’’. Seule l’assemblée des hommes enfin libérés peut prendre une décision souveraine » (285).

Partie 6 : « Don Juan devant Carmen »
« Les hommes ne badinent pas avec leur honneur, c’est-à-dire avec la vertu de leurs femmes (depuis qu’elles travaillent, leur honneur les suit au bureau, dans la rue, et il n’appartient plus au foyer » (297) ; « Aucun juge, en Espagne, ne condamnerait à la peine de mort un homme qui a tué parce qu’il était trompé. C’est une affaire entendue que les atteintes à l’honneur se lavent dans le sang […] » (298) ; « Les Espagnols aiment la femme forte […] Le plus beau compliment qu’un Espagnol puisse faire à une femme, c’est de lui dire qu’elle est cojonuda (qu’elle a des couilles) […] C’est un peu pour les femmes et à cause d’elles qu’il arrive aux Espagnols d’être moins lâches que d’autres peuples […] Les femmes inspirent les hommes et aident à se maintenir debout. Tu es un homme ou non ? […] Il a voulu devenir un dieu, il a usurpé son rang, les prêtresses du nouveau culte le rappellent à son devoir » (298-301) ; « Les Français acceptent fort bien qu’une femme puisse être intelligente […] On trouve en France des couples cultivés. […] En Espagne, on se méfie des femmes intelligentes […] On admire leur courage, quand elles en ont, mais on méprise leur esprit […] Les hommes agissent ainsi parce qu’ils ne sont pas très sûrs de leur virilité » (303).
« L’honneur reste une affaire d’hommes […] On retrouve en Espagne, la très ancienne trinité méditerranéenne : Vierge-épouse-mère » (308) ; « Au cœur de la femme, un sentiment s’insinue : l’homme est un moyen, non une fin […] Elle n’a pas épousé un homme mais une institution. Tous ses espoirs, elle les reporte sur les enfants à venir. La maternité comble ses vœux [… Lorsque l’enfant grandit,] elle coupe le cordon ombilical, elle tranche dans sa chair avec un courage inouï […] La maman s’efface, la femme forte apparaît […] Ce tardif sevrage laisse l’adolescent désemparé » (309-310) ; « La femme ne s’épanouit pas seulement dans la maternité. Son plus beau triomphe, c’est le veuvage […] Elle gémit, verses des larmes ? Sur la scène du monde, elle peut enfin aller et venir à sa guise. Le veuvage, ce sont tous les avantages du mariage moins ses inconvénients » (312).

PARTIE 7 : « Le royaume des clerc »
« On connaît les méthodes de l’Inquisition. Deux choses la rendirent si redoutable : l’anonymat garanti aux délateurs et l’ignorance dans laquelle le suspect était tenu du crime dont on l’accusait » (325) ; « Pour échapper à la torture, les suspects avouaient n’importe quoi. Ils se ‘’réconciliaient’’ avec l’Inquisition » (332).
A propos de l’Opus Dei : « Que s’était-il passé en 1930 qui avait failli causer la ruine de l’Eglise ? Les philosophes, les intellectuels avaient réussi à submerger l’état, puis à s’en emparer. Ils l’avaient fait en gagnant les élites à leur cause, comme leurs modèles français du XVIIIè siècle […] Il [un prêtre obscur… Mgr José Maria Escrivá de Balaguer] pensa qu’il fallait opposer à la milice athée une armée chrétienne qui combattrait avec ses propres armes […] A de tels soldats, on ne demanderait pas l’obéissance passive, mais l’esprit d’initiative, l’imagination, la volonté de puissance mise au service de la bonne cause » (371) ; « Naturellement, ce coup d’état clérical n’a pas manqué de susciter de violentes réaction […] Parmi les plus acharnés adversaires de l’Opus Dei, il y a les jésuites. Il ne saurait en être autrement puisque l’œuvre recrute parmi les élites, chasse gardée des disciples de saint Ignace » (372) ; « L’apogée de l’Opus Dei se situe vers les années 1962-1967 […] L’Opus Dei, c’est la chevalerie des gestionnaires » (374-376).

Partie 8 : « Terres sans eau »
« Ce pays, je le comprends. J’emploie le verbe comprendre dans son sens étymologique : je prends cette terre avec moi, je la porte en moi.


Partie 9 : « Le chant des Espagnes »
Fait le tour de l’Espagne, après avoir beaucoup parlé des Castillans : Catalogne, Pays Basque, Andalousie. Catalogne, joyeuse, besogneuse…(a terminer)


[1] Voir le nom de la loi, sa date d’abolition et la date où elle n’a plus été effectivement appliquée (années 50 encore, non ?)
[2] La France avant et après LouisXI ? Aujourd’hui, la nation aurait moins de poids qu’hier ?

mardi 14 octobre 2008

Séances 25-26 (mars-avril 08) : M. del Castillo, La tunique d'infamie

Michel del Castillo : "La tunique d'infamie"

Remarque préliminaire sur le Condé 25 du 27 mars
Le jeudi 27 mars, pour le condé 25, nous n’avions pas préparé les ouvrages de Michel del Castillo et il y avait peu de présents. Nous avons donc décidé d’en profiter pour visionner « Le destin », un film de Youssef Chahine qui conte la tolérance et l’intolérance à l’époque du philosophe Averroes en Andalousie.

Michel del Castillo : quelques mots clés
De père français, mère espagnole… Voir quelques éléments de sa biographie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Del_Castillo ; http://www.micheldelcastillo.com/biographie.htm
A passé son enfance dans les camps après avoir été abandonné par son père puis par sa mère : d’abord en Allemagne durant la guerre, puis en Espagne en tant qu’orphelin. Il s’enfuit et s’ensuit une série d’aventures plus ou moins douloureuses avant de rejoindre la France et son père hautain. Il retrouve l’équilibre chez sa tante et surtout, il se dit lui-même, « sauvé par la littérature ».
On peut parler de résilience en ce qui le concerne, en référence au concept développé par Boris Cyrulnik : la capacité de retrouver un état stable malgré toutes les difficultés rencontrées qui aurait du l’amener à devenir fou. Le terme de résilience concerne à l’origine une propriété du matériau. Cyrulnik l’a adapté en psychologie.

La tunique d’infamie : « El sambenito »
Présentation par Teresa en espagnol :

Personajes: Manrique (inquisidor), Michel (escritor), su tío Padre Almagro (canónigo), el caballero y noble Gonzalvo (su amor verdadero).
Hay dos historias paralelas:
Una actual (la del escritor), que explica como en uno de sus viajes por España se encuentra con el personaje del inquisidor y empieza a escribir su historia y en muchos de los capítulos se desarrolla un diálogo entre ambos. El escritor habla de su personaje y lo juzga en tercera persona, pero el inquisidor le contesta muchas veces directamente en segunda persona para defenderse de las acusaciones del escritor y explicar los motivos de sus actos. Así se va entendiendo y conociendo la historia del inquisidor. Cada capítulo se desarrolla en diferentes lugares, los cuales son también visitados por el escritor que al final se va a descansar a un pueblo de Francia y allí termina su novela.

La otra es la de Manrique, que pasa su infancia en Soria, criado y educado por su tío Almagro (canónigo) que le inculca ideas abiertas y permisivas como las de Erasmo. Su tío es muy querido y admirado en su zona y nunca quiere subir de categoría en su carrera. En una ocasión cuando Manrique es niño todavía, su tío tiene que viajar al sur para limpiar la honra de su apellido y defenderlo de falsas acusaciones. Manrique sigue los pasos de su tutor y se hace sacerdote y gracias a los contactos de su tío con algunos personajes de la nobleza consigue llegar a ser inquisidor de Castilla. Manrique siempre sigue los legalismos en las acusaciones y en los juicios pero nunca asiste a los interrogatorios, por lo cual no llega a conocer la parte horrenda de su trabajo. Sí que observa, que muchas veces los acusados se quejan de que las acusaciones que pesan sobre ellos son falsas, sobre todo en el caso de los conversos. Éstos tenían que demostrar de manera más clara que los cristianos viejos su obediencia a la iglesia.
Se enamora de un noble (Gonzalvo) que es soldado y que muere en una batalla en Francia, los dos se enamoran porque son muy parecidos en el fondo y porque entre ellos se pueden permitir hablar y ser ellos mismos y demostrar su cinismo y profunda decepción de la vida, sin mostrar otra cara como hacen cuando se rodean de otras personas. Su amor es puro y profundo.
Manrique tiene cada vez más dudas sobre el trabajo que realiza, debido a su verdadero carácter y a las enseñanzas permisivas que ha recibido de su tío en la niñez, aunque defiende delante de los demás la necesidad de depuración y limpieza de las ideas religiosas.
En una visita a Granada es recibido por el inquisidor de allí, que para contentarlo le invita a presenciar un juicio con sus correspondientes interrogatorios contra una pobre vieja judía conversa acusada de practicar ritos de su antigua religión. Allí hablando con ella descubre que esta mujer es su tía y que él mismo pertenece a una familia de judíos conversos cuyas mujeres se casaron con gente de alto linaje pero que aún así, su propia madre no se salvó de la hoguera debido a falsas acusaciones. Manrique perdona a su pobre tía.
Después de darse cuenta de que toda su vida ha sido una auténtica mentira, su decepción y frustración son tan grandes que se retira a un pequeño pueblo en Flandes donde en ese momento las leyes religiosas son más permisivas y puede llevar una vida tranquila.


Débat
- C'est l'époque de l’expulsion des juifs qui ont été accueillis en Hollande. En Espagne ils pouvaient rester s’ils renonçaient à leur religion. L’enrichissement de la Hollande vient de là.
- Les juifs ont été expulsés mais les conversos, c’était une peine que tu traînais toute ta vie. Ca c’est pas très vrai car il y a des grands personnages qui sont des fils de conversos (Fray Luis de Léon). L’Espagne a été la première nation qui s’est formé politiquement : les expulsions ont eu lieu en France et en Angleterre. La légende noire de l’Espagne est peut-être montée par des jaloux.
- De l’autre côté de la méditerranée, la diaspora. Tu peux trouver des descendants de cette époque en Turquie.
- Sur le livre de la légende noire. Spinoza par exemple était un juif descendant des espagnols. Tout les pays n’aiment pas les insultes mais les espagnols pensent qu’ils sont maudits et ne se défendent pas.
- Walter Scott (opéra), Ivanhoe, Rebecca était juive, elle était complètement délaissée, méprisée mais elle avait beaucoup d’argent et elle pouvait faire ce qu’elle voulait. C’était en Angleterre.
- Le rejet des juifs en Russie, l’inquisition était chez les protestants, « un voleur a cent ans de pardon » (les pirates grecs volaient les espagnols pour la couronne anglaise)…
- Inquisition vient de France, du combat contre les Albigeois. Tout ne se nomme pas inquisitions même si c’est affreux (j’ai trouvé un article qui résume bien la naissance de l’inquisition et sa renaissance en Espagne : http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=12330420).
- Il y a quelque chose de suspect dans le roman. Nous ne pouvons pas juger des faits du XVème siècle avec nos idées d’aujourd’hui. Des choses qui étaient normales nous paraissent horribles.
- C’est un roman. Un écrivain qui se mêle de l’époque, il ne peut pas être très exact. A la Coruña on ne pouvait pas y avoir de jugement, il n’y avait pas d’inquisiteur. Comme à Bilbao, Santander, Vigo. On les faisait à Leon, Valencia, etc. Quand le commerce risquait quelque chose, le capitaine qui n’était pas un évêque mais qui avait l’armée… Ils ont pris trois marins hollandais, ils ont été amenés à saint jacques pour faire l’autodafé. Le capitaine a été cherché les trois marins pour les ramener au bateau car le commerce était plus important.
- L’inquisition était une chose épouvantable. Mais les anglais étaient horribles : on laisse voir l’intérieur de la maison pour éviter de se faire accuser d’être une sorcière. Tous les puritains de Massachusetts ne pouvaient pas porter de bijoux… On a besoin de loi parce que l’humanité a besoin d’une direction.
Quand on parle des puritains on croit qu’ils sont très bons. Mais on ne parle pas des horreurs…
- Beaucoup de conférence sur la guerre d’indépendance. Tout le monde pense que l’empire espagnol était bien pour les espagnols mais c’était un désastre. Elle a du supporter et organiser l’empire en Amérique comme en Espagne. Après l’indépendance ça a été le désastre, tout es revenu au chaos.
- Oui c’est un roman mais il est très marqué par une idéologie et il l’exprime à travers un roman. Un historien doit être neutre. Ca se voit qu’il n’est pas de droite car il parle mal de certaines choses.
- C’est un resentido : j’ai lu une biographie, par la vie qu’il a mené ; il garde en soi un sentiment contraire à l’Espagne…
- C’est un roman mais je pense que pour la plus grande partie du monde, le plus important c’est le roman et pas l’histoire. Ex : l’écrivain allemand qui a écrit Don carlos (Shieller), Philippe II est montré comme un vieux alors qu’il s’est marié à 32 ans, ce n’est pas vieux. La princesse de Valois…
L’Espagne a fait l’université, les monuments en Amérique, pas l’Angleterre…
- Maintenant je pense qu’il arrive quelque chose pareil en Allemagne avec la culpabilité qu’ils ont vis-à-vis des juifs. Il ne faut pas se sentir coupables, mais responsables. Je pense que c’est un fait de religions judéo-chrétiennes : on s’est senti coupable des choses qu’ont fait les évêques en amérique. C’est une sorte de façon de rejeter…
- Les australiens ce sont les anglais qui les ont envoyé et pas en vacances ! C’est aussi une question religieuse mais aussi de ceux qui ne croient pas. Mais ici ça n’existe pas : on a le droit de croire ou de ne pas croire. Mais on a du mal à arriver au respect…
- Les religions ne sont-elles pas un alibi pour imposer sur les autres, comme l’économie aujourd’hui ! Parmi les prêtres, il y a des gens magnifiques mais dans les hautes institutions on ne voit que du pouvoir, etc.
- La même chose dans le travail...
- Attention l’organisation n’est pas l’institution : ce qui est la doctrine et la façon de la mettre en œuvre. L’idéologie est nécessaire…
- Mais la mise en œuvre est toujours une catastrophe
- Je suis d’accord. L’homme est le seul qui a besoin de transcendance. Depuis les primitifs, ils inventaient leurs dieux mais n’est-ce pas le même dieu qu’aujourd’hui. A besoin de se surpasser… de la même façon que on a inventé le x en mathématiques on a inventé le dieu…
- Pourquoi la religion catholique est toujours attaquée ? Vous avez du respect mais vous commencez à céder un peu de votre laïcité avec les musulmans (parle des Français). On n’avait pas le droit de mettre el crucifix mais il faut toujours une salle pour prier, c’est obligatoire. En Allemagne, il y a toujours un livre de prière.


Condé 24 (février 08) : Marie-Antoinette

C’est notre deuxième anniversaire !

Le sujet du jour : « La reine scélérate » de Chantal Thomas
Biographie rapide :
1755 – 2 novembre, Maria-Antonia, Josefa Johana
1765 – mort de son père
1768 – l’abbé de Vermont devient le précepteur de Marie-Antoinette
1770 – 16 mai : mariage (signe l’alliance de 1756 entre la France et l’Autriche). Elle emmène l’abbé avec elle.
1778 – Naissance du 1er enfant
1780 – la France du côté de l’indépendance des américains. 29 nov. Mort de Marie-Thérèse (mère)
1781 – Naissance d’un fils
1789 – mort de son fils

Le livre : "La reine scélérate"
Le pire de ce qu’on peut dire d’un être humain. Voilà comment elle était appelée dans tous les pamphlets qui ont été écrits à son sujet. Dans le dictionnaire, on trouve la définition suivante : autrichienne, femme de louis XVI, joua à la bergère, fut guillotinée. Encore aujourd’hui, on raconte l’anecdote : « Quand le peuple lui a réclamé du pain, elle aurait répondu, mangez des brioches. C’est bien fait ce qui lui arrive ! »
Elle était très belle, elle fut applaudie parce qu’elle plaisait puis elle a été haï. Comment est-on passé de cette vision de rêve à la vision de cauchemar ? A son arrivée en France, elle a 14 ans. Tout le monde la fête. Elle séduit la cour, « en dépit de la guerre de faction qui y sévit ». Voir par exemple le film de Sophie Coppola qui montre bien cela, notamment la scène ou MA doit trouver les bons mots vis-à-vis de la « favorite ».
Chantal Thomas parle de la démarche de MA : en privée, elle est comme une adolescente, courant, sautant ; en publique, elle est souple, légère et hautaine (qui renvoie à sa fin où elle a sauté vers la guillotine comme si elle dansait).
MA est isolée et s’inquiète : « on me fait trop de compliment ».
Son couronnement tourne à la tragédie (incendie place de la concorde avec des centaines de morts)…
La mère et la fille s’écrivent tous les quinze jours ; il y a aussi des courriers du diplomate qui donne son avis sur la fille à sa mère.
Le mariage est lié aux désirs de pouvoir de sa mère ; c’est une adolescente ; son mari est bricoleur, n’a pas de favorite, ne s’intéresse pas aux femmes ; elle a beaucoup de charme ; la cour est en plein conflit ; elle ne peut pas sortir.
On lui a donné beaucoup plus de pouvoir qu’elle n’en avait. L’époque : l’indépendance américaine…
À propos de ses caprices : Marie-Antoinette joua effectivement à la bergère, elle a construit plusieurs chaumières, on venait jouer avec elle mais tout le monde n’y était pas. On raconte aussi l’histoire de l’enfant pauvre qu’elle veut adopter et surtout l’histoire du collier (elle aurait commandé au cardinal de Rouen un collier en diamant et n’aurait ensuite pas voulu le payer).
Épisodes qui enclenchent sa disgrâce : Le marieur tombe en disgrâce… Elle souffre de la maladie et la mort de son fils : dans les pamphlets on lui reproche d’avoir ensorcelé son fils.
Enfin, la révolution, la fuite, le procès (où elle fut très digne).
Quelle évolution de la société voit-on à travers cette lecture ? On assiste à une nouvelle position subjective : de l’assujettissement au roi et à Dieu vers la subjectivité, la liberté. Le reflet de ce renouveau de la pensée se trouve dans ce qui a perdu la monarchie où tout était plaisir mais uniquement dans la cour. Cette nouvelle pensée a pris Marie-Antoinette comme bouc émissaire. La révolution est toujours menée par une élite, le reste suit. Un des premiers pamphlets raconte des scènes dignes du marquis de Sade, c’est très nouveau. La vie de la cour était réglée comme une horloge, c’était complètement en dehors de la vie.

Phénomène psychologique de la subjectivité : MA a été surtout condamnée dans sa féminité ; Freud a employé la métaphore du continent noir pour décrire la femme. On parle maintenant de jouissance autre pour montrer que la jouissance féminine est différente de la jouissance masculine. Pour les hommes, c’est basé sur la comptabilité (combien de fois) ; pour les femmes, serait la mystique (voir les peintures de Michel Ange Sainte Thérèse). Elle aurait aussi attiré la disgrâce par ce côté féminin qu’elle affiche fortement alors que ce n’était pas l’usage de l’époque. Il y avait eu Marie de Médicis (voir le film sur la vie de son fils Henri IV) mais ce n’était pas la même époque (qui est la naissance de la modernité). Nous n’avons pas beaucoup évolué depuis…

Débat
- Je suis d’accord avec Napoléon qui dit que la mort de la reine est pire que le régicide. Elle a été le bouc émissaire d’une histoire plus ancienne. Louis XIV a donné des charges aux bourgeois et a fait des nobles ses valets (par exemple Molière avait la charge de maître des eaux et des forêts, Robespierre, Diderot, etc. étaient des bourgeois). Les nobles ont dû vendre leurs possessions pour avoir les faveurs du roi. Les bourgeois ont pris le pouvoir depuis ce temps. MA a été plus bête que méchante. Elle était Autrichienne. La France avait peur d’une invasion.
- L’anecdote du concierge qui a été mis dehors pour s’être trouvé en présence de la reine mal à propos. Il devait avoir beaucoup de pouvoir en effet pour s’approcher.
- La quantité de pamphlets est dû aussi au fait que c’était un des seuls moyen de communication.
- C’était une lecture pour la bourgeoisie car le peuple ne savait pas lire.
- J’ai lu une biographie par Stephan Zfeig. J’ai été très touchée. J’ai vu que MA n’était pas préparée. Elle était toute jeune. Elle arrive en France, le dauphin vient la recevoir. Elle devait laisser ses vêtements pour être habillée de neuf dans une salle pleine de gens.
- à l’époque c’était tout à fait normal.
- moi je me voyais à quinze ans toute seule là… Horrible ! Pour moi, Louis XVI, je le trouvais presque sympa. Il aimait un autre genre de vie, il était seulement faible avec un père autoritaire, avec la cour avec ses favorites. Je pense qu’il aimait MA. Peut-être pour elle, il n’était pas le prince. Elle ne savait pas ce qui se passait en dehors de la cour. On croit toujours qu’elle savait tout mais non. Elle aurait peut-être pu essayer de savoir plus… Et dans la prison, quand on l’a séparé de son fils et elle n’a jamais rien su de son fils. C’est un des mystères de l’histoire… J’espère pour lui qu’il est mort vite.
- Et ses enfants malades et morts. Le deuil dont on ne se sort pas, c’est celui d’un enfant. Elle se trouve hors tout.
- Elle ne voyait peut-être pas beaucoup ses enfants…
- Non elle les voyait souvent car elle était toute seule à la cour. Elle était très attachée à ses enfants. Elle a en effet eu choc à la mort de sa fille.
- Je vous invite à lire ce livre. Je suis frustrée de ne pas vous avoir tout dit car les pamphlets sont très scabreux.
- Ce qui m’étonne, c’est que les historiens français quand ils parlent des Louis XVI et de MA, restent à des analyses aussi faibles de leurs personnalité. La terreur et ses conséquences ont été terribles. Même si ça a donné les droits de l’homme.
- Oui en effet MA a été un bouc émissaire d’une histoire qui est longue et qui allait vers la révolution.
- Les historiens continuent à croire que la révolution est née à cause du roi et de la reine.
- C’est exactement l’opposé de ce que raconte Chantal Thomas ; les pamphlets sont un document historique pour comprendre en effet comment ce couple est devenu bouc émissaire.
- Le commérage est permanent, regarde aujourd’hui ! On emploie la revue de caricature el jueves. C’était le moyen de faire opinion large.
- La bourgeoise voulait le pouvoir parce qu’elle avait l’argent. Un livre « los ecos de la marsellesa » : explique l’économie et il n’y a une fois le nom de MA.
- Le programme de télévision El tomate. Je suis contente que cette émission soit finie car elle ne respectait rien. Pour moi les pamphlets c’est la même chose.
- Dans la revue FNR, il y a un numéro spécial, la reina pastora.
- Il y a deux choses très contemporaine dans ce livre : le commérage et la disparition du sujet (« l’architigresse », la scélérate)…
- J’adore Edith Piaf, on m’a dit des trucs horribles sur sa vie mais je m’en fous !