dimanche 14 octobre 2007

Séance 14 - Mars 2007 : "Le travail"

Résumé
La vie du Français se passe beaucoup au travail : son statut, son honneur, sa reconnaissance sociale. L’Espagnol aime trop s’amuser, sortir et briller pour ne compter que sur le travail. C’est d’ailleurs contraire à son honneur. En revanche, il y passe un temps considérable…

Séance
L’histoire des hiérarchies et de l’éloignement des bureaux de la direction des ateliers : « Mon mari qui est ingénieur doit faire un kilomètre pour aller à l’atelier ! »
« Tu ne travailles pas de la même façon en atelier à la lumière artificielle et sans air conditionné que dans un bureau bien éclairée. C’est aussi lié à notre culture de la hiérarchie où chacun fait un travail très différent »
« En France, la hiérarchie est aussi très forte et les privilèges persistent dans les administrations, on dit que ce sont des privilèges d’ancien régime »
« Les américains donnent une image de travail en collaboration. Les français donnent aussi cette image. Ici on a la herencia de notre régime très hiérarchique : il y a toujours eu des classes en Espagne, le régime franquiste était très paternaliste (qui est important ? d’abord le père, après le fils…). L’héritage de l’histoire donne l’importance au chef d’entreprise car c’est le chef. Les japonais nous ont appris que si on travaille en équipe, on travaille mieux. C’est une autre mentalité. Moi j’ai la responsabilité de diriger et toi de produire ».
« Je suis d’accord. Le chef qui a un bureau comme tout le monde dans cette entreprise française… La répartition physique montre quelque chose. On a déménagé et avant le chef était au dernier étage, maintenant il est au premier étage avec tout le monde. Où je travaille, le chef a un bureau avec des drapeaux, je suis administratif, les rapports sont très bons. Il y a des départements… »
« Partout, les sièges des grandes entreprises sont dans les grandes villes. On ne met pas toujours les directeurs en conversation avec les ouvriers. Sinon, pourquoi payer des millions pour les bureaux de l’entreprise. Je crois que l’usine et l’entreprise ce n’est pas une famille, tous ensemble ».

« Dans les lycées, les relations entre les directeurs et les profs sont très amicales, on lui dit « tu ». Le directeur est prof et peut redevenir prof cinq ans après. »
« Maintenant ça change, il faut faire le stage pour être directeur. Il fait toujours 6 heures de cours par semaine. Il n’a pas droit à un logement même s’il a un salaire plus élevé que les profs. Ils gardent une partie de leur salaire s’ils sont directeurs plus de dix ans. C’est un problème car certains directeurs veulent rester longtemps pour consolider leur situation. Ceux-là disent toujours oui et c’est terrible pour tout le monde ! »
« Les relations sont plus directes. En France, on dit « monsieur le directeur… »
« Je me souviens d’une expérience idyllique dans une entreprise allemande : très efficace point de vue fonctionnement, chacun savait ce qu’il devait faire. Les gens étaient capables de faire deux choses différentes, il n’y avait pas de spécialisation. Ca tenait peut-être à la direction : le directeur avait un appartement de fonction. Je n’ai jamais vu un endroit où tout fonctionne bien : par exemple, le robinet ne marche pas, on le signale et ça marche. J’ai toujours gardé cette expérience comme exceptionnelle.
En France, dans mon expérience, les français protestent tout le temps, ils sont tout le temps fatigués. En Espagne, ça devient pareil. Le pire dans le travail, c’est d’être trop proche avec son collègue. En Espagne, il n’y a pas encore une culture du travail, pas autant qu’en Angleterre où on ne parle pas du tout de sa vie privée, les gens cachent leur maladie. En Espagne, être mêlé à tout ce qui arrive à la famille des autres, c’est trop dur : si tu dois t’occuper de ton travail et en plus être chargé de la vie personnelle des autres ».
« C’est pas bon de mélanger, c’est vrai »
« Même si tu ne veux pas apporter tes problèmes, tu viens avec tes soucis. »
« Si c’est un divorce, on le partage, on le raconte aux autres »
« J’ai beaucoup apprécié qu’on garde les formes en Allemagne en contradiction avec l’Espagne où on verse tout. Ca dépend peut-être de l’intelligence de certains qui savent ce qu’il faut dire : ni plus ni moins. C’est sûr qu’il vaut mieux dire les choses horribles. Je préfère être empathique sans trop me mêler »

« Mon fils travaille dans un call center. Il y a du monde partout. Il y a des problèmes, pas parce qu’ils sont très près les uns des autres, pas parce que quelqu’un parle de sa vie, quand tu travailles à côté de quelqu’un c’est bien de parler avec lui, le problème est le chef, s’il n’est pas bon, ce sera terrible : les gens travaillent plus ou moins, quand l’un prend un café, les autres râlent, … Si le directeur est bon, ce sera autrement. Les directeurs ne veulent rien dire. C’est affreux d’être directeur car il doit dire ce qu’il faut faire d’abord et voir si tout le monde fait comme ça et si quelqu’un ne le fait pas il doit dire non. »
« La question de l’autorité ? »
« Il ne faut pas être dictateur non plus… »
« Non ce n’est pas seulement une question d’autorité, le rôle du supérieur hiérarchique c’est de dire quand les choses ne vont pas bien. Il n’est pas là pour que tout le monde l’aime, il est là pour que son travail marche. S’il est laxiste, c’est une histoire de respect des uns vis-à-vis des autres. Quand on parle d’autorité, on pense au petit chefaillon qui se prend pour un grand ponte (péter plus haut que son cul – mehar coloña pour une femme). »
« Tous les directeurs veulent être aimés »
« Je ne suis pas d’accord, j’en ai connu trois qui font leur travail sans y chercher de l’amour »
« Une expérience où a l’impression que ça marche sans chef (l’Allemagne) et l’autre où on a besoin d’un chef (le call center). C’est intéressant... »
« J’ai travaillé sans directeur, j’étais responsable et je sais ce que c’est que d’être antipathique ! Ensuite j’ai travaillé dans un endroit où tout le monde est directeur et ça ne marche pas »

[Organisation possible des idées : 1 – les lieux, 2 – la culture ou non du travail, 3 – la légitimité de diriger]

« Ici il n’y a pas une culture de production. Moi je fais cette tâche, si j’ai des résultats, je vais être valorisé par au-dessus ?… Ca n’existe pas ici. Tout le monde volait des choses dans l’entreprise et tout le monde s’en fichait. On augmentait de salaire et tout le monde était content même si l’entreprise va mal. On a du vendre Ensidesa (entreprise publique auparavant) et ça a été un drame : el que vale vale y el que no para Ensidesa, c’est ce qu’on disait ici »
« …Et tout le monde voulait travailler à Ensidesa car c’était une entreprise de l’état, on s’en foutait de la production »
« Dans une entreprise, quand une personne arrive à un poste, il s’en fiche de l’état de l’entreprise, ce qu’il veut, c’est se rapprocher des copains, des collaborateurs pour garder son poste et la paix sociale. Et la production ça fonctionne ? Ca fait rien. Il arrive que les personnes arrivent parce qu’il connaît quelqu’un et non parce qu’il a du mérite »
« C’est partout pareil »
“La culture du padrino est très forte en Espagne”
« Si tienes padrino, te bautizas y sino te quedas moro »
“En France on n’a pas les mêmes problèmes dans l’administration ? »
« Oui »
« Ici, chacun regarde pour soi-même. Il y a des cultures qui ont une culture du collectif. Ici, je suis arrivé et je vais essayer que mon fils le préserve. Le fils est la prolongation de moi »
« Il faut se rappeler que les espagnols ont envie de s’amuser et les allemands peut-être non »
« quand ils sont en vacances, on ne peut plus dormir »
« Ils changent quand ils viennent en Espagne »
« Nous on devrait trouver la mitad del camino. La vie ce n’est pas le travail tout le temps. Tu vis qu’avec tes compagnons du travail. On devrait travailler seulement le matin et le soir. On devrait avoir du temps pour s’amuser : c’est voir les amis, lire… Pourquoi les gens sont si fous et ont tout le temps besoin du psychiatre : les gens sont malheureux »
« Je suis très impressionnée par les horaires ici »
« Oui mais on s’amuse »
« Au travail »
« Ma devise : travailler peu avec le plus d’efficacité. Je m’organise et je l’enseigne à mes enfants comme pour faire la cuisine »
« Je suis hallucinée par les horaires espagnols en contradiction avec le fait que l’on ressent très fort qu’il n’y a pas de désir de travailler : on n’aime pas bosser et on fait des horaires incroyables. Retour à la maison vers 21h et départ de la maison à 8h. On ne voit jamais les enfants. Si la pause est entre 14h et 16h alors que les enfants mangent entre 12h30 et 14h30, on ne les voit jamais. »
« Les entreprises qui font de la publicité pour l’équilibre familial, où la présence du jardin d’enfant, sont souvent des entreprises américaines sauf mercadona »
« Aux etats-unis il y a des entreprises qui embauchent des femmes qui ont seulement des enfants car elles sont plus efficaces »
« Les femmes travaillent après leurs enfants »
« Oui, le chômage est de 4%, c’est facile de retrouver du travail »
« On ne travaille pas de la même façon quand on a des enfants petits et quand les enfants sont plus grands. Il y a des situations où on peut dédier tous ses efforts au travail et d’autres non »
« Ici, quand tu as fini avec les enfants, tu commences avec les parents »
« En Espagne, sans la famille, l’économie s’écroule, c’est mon impression : les grands-parents s’occupent des petits et après on s’occupe d’eux »
« Et tout sur le dos des femmes »
« Il y a des résidences pour les personnes âgées »
« On n’a plus envie de s’occuper de sa famille ? »
« Il y a beaucoup de vieux en Asturies »
« Les gens vivent de plus en plus longtemps, on parle du 4ème âge avec des problèmes dont la famille ne peut pas s’occuper. Les familles vivaient ensemble car on vivait moins longtemps. La maladie d’Helzeimer n’existait pas, elle n’avait pas le temps de se développer »« Helzeimer peut apparaître à des personnes très très jeunes »

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les grands parents doivent sóccuper des petits enfants parce ils savent que cét tres important pour eux être soigné par qeulcun qui les aiment et les parents travaillent trop.
Grandmére