dimanche 23 mars 2008

Condé 23 (Janvier 08) : quelle Alliance, quel condé ?

L’Alliance de nos rêves
Nous parlons d’un projet en cours : sortir une plaquette pour l’alliance. Qu’est-ce qui, pour nous, membres, nous intéresse, nous passionne… Tout ce que nous souhaitons faire au travers de l’alliance. Il y a les ateliers, les rencontres, les expositions, le cinéma, le théâtre (au mois d’avril par exemple), etc. Quoi d’autre et quand ? Qu’aimons-nous ou pas ?

- Tout est bien mais surtout, ce qui a été formidable c’est de rencontrer des écrivains : Dominique Manotti, on a mangé avec elle (Juillet 2007), Philippe D’Iribarne (novembre 2007), Florence Camus (novembre aussi). Au Condé, on a abordé beaucoup de sujets et je n’ai pas aimé parler de la mort !
- Et pourtant ça a produit un texte superbe par celui qui a présenté le livre : les différences culturelles face à la mort ; je pense par exemple à la mère d’une amie qui est morte, son mari voulait une cérémonie un peu différente, il y avait une jeune japonaise qui pratique le bouddisme sintoïste ; elle a consolé le veuf qui ne croyait pas encore que sa femme venait de décéder…
- La richesse de l’interculturel…
- La mort est présente depuis notre naissance, même les enfants en parlent avec beaucoup de légèreté ; je pense à des vers de Paul Valéry sur le cimetière marin :
Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l'âme consumée
Le changement des rives en rumeur.
- Je ne suis pas tout à fait d’accord sur la légèreté des enfants : c’est vrai qu’ils en parlent mais c’est aussi douloureux pour eux…
- On a beaucoup parlé des différences culturelles, de la gastronomie, des habitudes, de l’honneur…
- Il faudrait proposer un livre que tout le monde peut lire et en discuter ;
- On l’a déjà fait (l’honneur, la mort, l’homme espagnol). Il faudrait que tout le monde propose des ouvrages…
- Voici un sujet qui m’intéresse : un ami a étudié le droit mais travaille avec le taxi de son père, il a été battu par deux hommes, il a fini à l’hôpital, il a peur maintenant. Je me pose la question : comment se fait-il qu’il y a des personnes comme ça (ceux qui ont battu pour rien, gratuitement – ils disaient « on va tuer du PD ») ? Je suis capable de tuer pour sauver mes enfants mais pas pour rien. Je crois que ce n’est pas seulement une question d’éducation… Mon fils dit que c’est la sélection naturelle, que c’est comme les animaux…
- La question de savoir si notre personnalité est innée ou acquise ? Tu peux consulter le site
http://www.scienceshumaines.com/, en tapant les mots clés « inné ; acquis », une série d’articles est proposée.
- C’est vrai que le bien et le mal ça existe ; tout le monde peut être capable de tout mais la question c’est qu’est-ce qui fait passer à l’acte ?
- Il y a des gens qui sont toujours méchants… Ma question c’est pourquoi une personne gentille est tout à coup méchante ?
- Par exemple, la violence conjugale, l’homme se cache, va la chercher, pourquoi ?
- Nous avons déjà un peu abordé le sujet en parlant de l’honneur (voir par exemple la conférence de Ph. D’Iribarne

Quelques souhaits pour le condé

- J’aimerais bien que chacun ait son tour de parole, c’est très fatigant de changer de sujet,
- Le condé devrait traiter sur deux ou trois sujets maximum ; le spontané est bien mais on ne sait pas où ça va, on finit par parler de n’importe quoi ; pour approfondir, le blog pour ça c’est très bien, tu peux enrichir ; pouvoir approfondir le thème, le sujet ; la responsabilité serait de ne pas se disperser
- Economiser un peu sur la présentation des nouveaux !
- On pourrait faire un forum… Mais qui se connecte ?! On pourrait faire chacun une présentation de soi par écrit (comme sur un forum) et le distribuer…

Condé 22 – 18 décembre 2007 - Pour Noël


Quelles nourritures pour ce noël ?

D'abord une magnifique tarte...

- La « Jenlain », bière du nord présentée avec l’accent du Nord : amertume, un tchio gout de cuisson, 7°5, très proche des trappistes belges. Je suis petit Belge tant que la Belgique existe.
- Et du pâté de Surgères et des madeleine maison…
- Les mêmes nouvelles vues de France et d’Espagne paraissent deux choses différentes. Ex la visite de Kadaffi : inaperçue en Espagne et de nombreuses controverses en France. Sarkozy, qui bouge tout le temps, « il me fait penser à Louis de Funès, il m’est sympathique. Il a l’air de sortir d’une guerre entre maures et chrétien ». Quelques journalistes espagnols commencent à en avoir assez du spectacle.
- Les sandwichs de ma mère : elle faisait ça à Noël et les jours des Reyes ; c’est très facile à faire et c’est léger, très frais. Il y a de l’œuf, de la salade et de l’avocat. Tu peux mettre ce que tu veux.
- Le vin « Campillo » de Rioja : c’est un vin que mon mari a rapporté suite à des cours d’œnologie : il achète tout son vin dans le bar où il a pris ses cours !
- L’empanada : du jambon cuit, du jambon espagnol, du fromage et de la sauce béchamel.. C’est pour ça que j’ai sali mon pantalon ! J’ai découvert cette empanada chez une prof de français qui est à la retraite.
- Une autre empanada : une vraie asturienne, une pâte » brisée faite à la maison, avec du vin blanc, de l’eau, de l’huile, de l’œuf et de la farine, dedans il y a des oignons, des poivrons rouge et vert, de la sauce tomate, du poivre et du sel et de la viande (là il y a un peu de poulet aussi).
- La spécialité locale : aller chez « le meilleur pâtissier » pour acheter tous ces petits gâteaux salé : salchichas, …
- Les petits gâteaux… Et les chocolats

La question qui tue : ce qui vous est insupportable
- Je déteste les personnages autoritaires et suffisants. Ça j’en ai parlé longtemps avec mon psychanalyste. Au moins je sais d’où viennent mes boutons et ça me bloque moins qu’avant !
- Moi figure toi, moi ça me fait à l’intérieur. Je pense que à l’âge que j’ai, je peux tout supporter, je ne vais pas faire de drame mais au fond de moi je ne supporte pas quand quelqu’un humilie un autre. Je pense que c’est une bêtise.
- J’ai trouvé ça autour de moi au travail ; parce que je vois les infirmières qui traitent très mal les gens qui font le ménage ; c’est pas le niveau le plus haut qui est arrogant, c’est celui du milieu.
- ça je peux le comprendre, c’est humain, pas très beau mais humain. Mais si c’est quelqu’un qui a beaucoup de hauteur, ce qui me provoque, c’est à quoi il se rabaisse… c’est une souffrance terrible ! Quand on t’insulte je suis persuadé que c’est aussi un cri.
- Humilier quelqu’un c’est vraiment horrible. Ce que je ne pouvais pas supporter au lycée c’est les enfants qui étaient méchants avec les autres… Je me fâchais, je criais et je n’aimais vraiment pas ça. Il y a eu ainsi un conflit qui a failli finir au couteau. J’ai parlé seule au bureau avec le mauvais garçon et je lui ai fait croire que je pouvais le faire virer du lycée (je savais que je ne pouvais pas le faire).
- Pour moi la liberté, c’est le plus important…
- Je ne supporte pas les gens qui se plaignent constamment. Des gens qui ont tout et qui se plaignent ! Ils veulent plus d’argent, un autre appartement…
- Moi, c’est ceux qui méprisent les autres, qui pensent que ce qu’ils pensent est correct et qui rejettent les autres.
- Avant de vivre ici je n’avais pas expérimenté ça : si tu ne dis pas la même chose que toi, on est ennemi
- C’est le manque de liberté
- C’est aussi ne pas savoir débattre, c’est une dispute
- De fait en espagnol, discutir c’est se disputer !
- Moi je me rappelle que on nous disait quand j’étais en France que je parlais de façon très abstraite ; si on n’est pas d’accord, il faut trouver un autre mot qui ne fâche pas l’autre ; ex : « este va a misa », c’est quelque chose va a misa…
- C’est comme en France mais le débat c’est d’abord l’écoute et ça peut être des critiques très féroces mais on y passe tous, un jeu intellectuel, on cherche à comprendre, on doit être tout à fait clair.
- En Français il y a un mot qui dit convaincre c’est vaincre un con, tu ne doit pas vaincre un con ! Depuis je ne cherche pas à convaincre celui qui est trop pris par ses tripes !
- Moi ce que je ne supporte pas c’est de ne pas comprendre ce qu’il se passe, je peux devenir agressif !
- Moi j’ai peur du conflit.
- Tu n’es pas Belge ?!
- Non, même quand j’ai été blessée, je me réconcilie facilement. Je ne supporte pas d’être en conflit. Je vais me souvenir de la blessure, le fait de me réconcilier me fait accepter la blessure.
- L’autre s’est rendu compte ?
- Oui, je le dis.
C’est peut-être le plus difficile : de dire là où ça fait mal.
- Non au contraire, je me libère si je trouve où.
- Ça t’oblige à céder.
- Oui, mais en disant la blessure, j’arrive souvent à retrouver la personne. J’ai réussi à arrêter le conflit ! Je considère que c’est une faiblesse.

dimanche 2 mars 2008

Condé 21(novembre 07) : Condé et condésiens

Le point sur le Condé

Qui sont les condésiens ?
- Je suis professeur d’espagnol pour les étrangers, je comprends le français mais je parle un peu
- J'ai habité mon enfance en Belgique,
- Moi, la première fois que je suis venue à l’alliance on m’a dit tu as un nom de voiture et moi j’ai dit non c’est la voiture qui a mon nom !
- J'ai cinq enfants, deux petits-enfants, bon un mari, je suis professeur à la retraite, et j’aurais voulu être une beauté, ah comme ça ! C’est important d’être belle avec une cervelle parce que tu peux faire beaucoup de choses car les hommes (bouche-toi les oreilles JM) sont un peu idiots, ça aurait été très intéressant ; j’aurais voulu être beaucoup de choses, infirmière, médecin, écrivain, chanteuse, quand je préparais la fin des études, j’étais le comité, la secrétaire, j’étais tout, j’étais la seule. Je connaissais un professeur car dès qu’il rentrait je sortais. J’ai échoué l’examen alors que je l’avais fait très bien. Je suis allé voir le prof qui m’a dit : oui mais dès que j’arrive, tu sors de la classe. On a fait des bals, on a mis sur les affiches « les beautés de philosophies »
- Mais tu n’expliques pas comment on allait à l’université à l’époque : en tailleur, en talon haut, on avait l’air d’avoir 40 ans quand on avait 20
- Avec le sac comme ça, collé au corps, les cheveux en chignons…
- Oui quand j’ai vu ma photo où j’avais 17 ans, on dirait que j’avais 60 ans. J’ai chanté à la radio : j’aurais du être fameuse, mais non ! On a gagné beaucoup d’argent, on a fait un voyage de 24 jours dans le nord de l’Espagne, le sud de la France et l’Italie,
- Tout le monde me connaît déjà !
- J'habite ici depuis quelques mois avec mon mari qui travaille ici et on est occupé à s’habituer à vivre ici. C’est l’aventure, ça change...

Des sujets à traiter…
J’aimerais bien qu’on reparle de nos vieux rois et de nos vieilles reines
Et travailler sur des petits textes comme celui de la Boétie
On peut les lire à la maison, même en espagnol et les commenter en français
Ou les reines françaises ?
Ex : la reine scélérate, Marie-Antoinette à travers les pamphlets.
- Un livre qui restitue l’honneur de Marie-Antoinette ?
- Pour moi MA a toujours été la disparition de l’héritier, du dauphin… J’ai toujours pensé à cet enfant ! Pour la mère, ça a du être une chose affreuse. Tous les autres ont été sauvés. L’enfant a disparu, on sait qu’il a été humilié tout le temps… puis on ne sait rien.
- J’ai vu le film, de cette réalisatrice Sofia Coppola, Marie-Antoinette ; c’est très dur car la vie de cour était un nid de vipère. Elle était étrangère, tout pour être bouc émissaire d’un monde en train de s’écrouler ;
On pourrait étudier des textes sur cette époque, qu’est-ce qu’on a…


Les conférences de Philippe d’Iribarne et l'honneur :
- On confond l’honneur et la honra : l’honneur appartient à soi, la honra c’est l’opinion qu’ont les gens de toi ; quand on disait que la famille avait perdu la honra, cétait sa place dans la société
- La distinction ce n’est pas si simple
- Par exemple j’ai trois enfants, si l'un est voleur, il fait perdre la honra mais moi je garde l’honneur
- Je pense que maintenant on peut faire quelque chose et on perd rien ; on voit des vols de millions dans les journaux, il va en prison, quand il sort il a gardé l’argent et tout le monde laisse faire
- Je pense que ces idées aujourd’hui n’existent pas
- Ce qu’il disait (Ph. d'Iribarne) c’est que la conscience d’honneur on ne l’a pas mais elle existe dans notre subconscient et par rapport à cela on agit en groupe humain… Par exemple en France cette insubordination et cette subordination ici
- Je suis pas d’accord : j’ai vu dans les lycées en France, la subordination était totale
- Peut-être l’idée de la légitimité du métier
- Mais on gardait la relation comme avec le roi alors qui ici on est à tu et à toi
- Ce n’est pas le subconscient c’est partout autour : tout le monde sait ce qui de notre qualification mais si on nous fait faire quelque chose en dehors de nos compétences on est contre l’honneur. C’est partout pareil…