lundi 9 février 2009

Condé 33 : La fête de Noël 2008 à l'Alliance

Impossible de noter en mangeant cette année !
L'empanada, la salade de pâtes à la roquette, les fameux sandwitchs, les extraordinaires bollos, le magret et sa brioche maison, le tout arrosé du vin de Huesca...
"Tu peux y aller" !

Les desserts sont aussi savoureux : tarte aux fruits maison, gâteau minute (chocolat moelleux), moscovites avec la sidra el Gaitero...

On en profite pour corriger le concours de noël de l’Alliance : les élèves (on dit maintenant les apprenants) ont tous dessiné ou rédigé sur leurs résolutions 2009… Les enfants, les adultes (quatre niveaux - parfois on se demande si ce n’est pas un copié-collé tellement c’est poétique…

Condé 32 (27 nov. 08) : les légumes et les fruits, exemples à l'appui !

Dégustation et commentaires :
Omelette de courgettes et pâtes aux courgettes : la courgette fait partie de la famille des cucurbitacées. Vient du latin. En espagnol : calabacín, de la même famille que calabaza. On ne sait pas si ça vient d’Asie (Egypte) ou d’Amérique.

Caviar d’aubergine : berenjena en espagnol. Un mot arabe qui vient de Perse. On l’appelle en France de façons différentes (melansane qui vient de l’Italien et du grec melansana ; verijane qui vient de l’arabe Perse ; en Martinique on l’appelle bringelle). Presque un symbole de la concorde, amitiés, entente entre les peuples arabes, juifs et chrétiens.
Comment fait-on le caviar : aubergine (très cuite), citron, ail, graines de sésame, huile, sel, poivre.
On teste aussi la courgette crue que l’on trempe dans le caviar d’aubergine.
- ça me rappelle la feuille d’endive avec un anchois : l’endive on dit chicon dans le Nord de la France. Ce qui est en relation avec la chicorée ou, en Espagne, on dit chicoria, qu’on rajoute au café. On l’appelle aussi pour la salade.
- le céleri feuille…
- pas la même chose que céleri rave (le bulbe).
- j’ai connu l’utilisation du salsifi en France. On la mange comme ça en France. En Asturies on varie très peu en légumes (on a le chou frisé, les blettes, les choux de Bruxelles, les choux-fleurs), les autres viennent de la méditerranée. On trouve même des radis à Carrefour. Ça a le goût de noisettes !
- et la soupe de queue de radis ! Hum ! C’est comme la crème fraîche épaisse, on n’en trouve que dans les boutiques françaises.
- moi je fais des omelettes avec les feuilles mais je ne savais pas si on pouvait le manger !

- les blettes, on les appelle acelga : c’est du grec puis passe en arabie, devient alcilga. On l’appelle aussi bete, poiré. C’est une variété de betterave commune. Les celtes l’utilisaient 2000 ans avant JC. Les grecs l’appelaient sikelos et l’utilisaient comme offrandes à Delphes. Charlemagne en a prescrit la culture en France depuis l’année 800. On en mangeait beaucoup au Moyen âge.
Figue : le même mot partout en Europe. Louis XIV aimait beaucoup les figues, il a ordonné de planter 700 variétés de figues ;
Haricot : vient de l’astèque : Ayacol on l’a trouvé en Italien comme araco en 15… ; mais vient aussi de l’autre coté. A un moment donné on le trouve écrit fève, fava. Après le Québec utilise seulement fève et en France seulement haricot.
- on a deux sortes d’haricot…
- Judia y al’luvia : tous les deux viennent de l’arabe.
- les phéniciens avaient tout ça avant…
- c’est un mot, comme la courgette qui fait le tour du monde…
- la phonétique espagnole vient du grec, ramené par les romains.
Voir Asterix en Hispanie… !
Tout le monde adore !

Qu’a-t-on comme légume dans les chocolats ? Des fruits : citron, orange… du latin…
abricot du latin et albaricoque de l’arabe al’bacuq
Zanahoria : seulement en espagnol c’est différent : vient du basque ou de l’arabe ?

On mange aussi des petits gâteaux à la noisette – Avellana.
Diminutif de noix. Dérive du latin « nux avellana » qui signifie noix d’Abella, ville d’Italie où elles sont cultivées et célèbre aussi pour ses pommes. Actuellement appelé Avellino. Abella dérive du mot étrusque « abblona » qui signifie pomme.
Quat à l’origine du mot « sabotage », en espagnol « sabotaje », on m’a raconté ma prof de L’école de langues d’A Coruña une belle histoire :
Pendant l’époque de l’industrialisation à Lyon, les travailleurs du textile faisaient des grèves pour conserver leur travail et ils mettaient leurs sabots dans les machines à fin de les abîmer. C’est pour cela que le mot « sabotage » est né à Lyon au XIXème siècle.

Condé 31 (30 oct. 08) : Mondialisation et reconnaissance

Mondialisation
Présentation des articles de Pierre Noël Giraud : sur l’économie et la finance, histoire de mieux comprendre ce qu’il se passe en ce moment (crise financière qui empiète très rapidement sur l’économie « réelle »).
Un peu de présentation sur ses livres : Giraud est économiste renommé et toujours attentif à son lecteur. Ses ouvrages et articles sont généralement accessibles aux néophytes malgré une précision et une finesse du propos (voir son site où on trouve de nombreux articles en ligne :
http://www.cerna.ensmp.fr/giraud/)
Proposition pour 2009 : Lire "Prospective économique mondiale".

Reconnaissance : petite introduction à Axel Honneth
Axel Honneth est un philosophe allemand de la théorie de la reconnaissance. Pour lui, l’individu (« un soi à part entière ») se constitue grâce à trois formes complémentaires de reconnaissance appartenant à trois sphères différentes : l’amour qui permet de construire une confiance en soi, la justice qui favorise le respect de soi et la communauté qui augmente l’estime de soi. Voir aussi
http://fr.wikipedia.org/wiki/Axel_Honneth.

Son texte face aux manifestations des français contre le CPE : nos remarques
- Le CPE est une idée de Dominique de Villepin quand il était premier ministre. C’est un contrat de deux ans sans assurance d’embauche à durée indéterminée. Comme en Espagne, les contrats « basura ».
- L’administration fait ça tout le temps…
- J’ai eu ça pendant 23 ans, avec des illégalités… J’ai du passer plusieurs examens…
- Pas la même chose de vouloir du travail et de chercher à être reconnu par le travail
- Mais en Espagne, le travail n’était pas reconnu…
- Pourquoi ça [les manifestations des jeunes français contre le CPE] ne se passerait pas en Allemagne : parce que les allemands ils s’occupent de penser, les français ont la pratique de faire la révolution. On est tous les enfants de la révolution.
- Etre reconnu dans ton travail c’est difficile. Si tu es prof d’anglais, tu ne seras jamais reconnue. Tu répètes, tu répètes. Les élèves, un jour découvrent qu’ils savent parler anglais mais ils ne font pas le rapport avec le rôle du prof.
- C’est le problème de l’éducation en général (le rôle des parents par exemple).
- Les étudiants ne sont pas conscients qu’ils apprennent, ce n’est pas une mauvaise intention.
- C’est que la reconnaissance petit à petit n’existe pas… La reconnaissance des petites choses est très difficile. Voir la citation de Victor Hugo : "On est toujours ingrat pour le don du nécessaire, jamais pour le don du superflu. On en veut à qui vous donne le pain quotidien, on est reconnaissant à qui vous donne une parure". C’est comme l’enfant qui est toujours avec sa mère et l’ignore, alors le père qu’il ne voit que le soir est fêté…
- Il existe un contre-exemple intéressant : la TPM dans l’industrie. C’est une méthode importée du Japon qui consiste à ranger et nettoyer son atelier pendant l’usage. C’est comme le ménage à la maison mais c’est plus « noble » car ça vient des japonais qui sont des leaders en matière d’organisation industrielle. (voir
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maintenance_productive_totale).
- C'est toujours une question d’éducation. En classe, j’avais un chinois qui travaillait tellement au restaurant de ses parents qu’il s’endormait à l’école ; il faisait son travail pendant la récré…
Il faut changer notre façon de vivre en occident, on a trop de choses, on est trop dans la consommation…
- A propos du texte de Giraud sur l’égalité sociale, économique, homme-femme. Mais il n’y a pas d’égalité génétiquement…
Tout le monde : oui, l’égalité en soi n’existe pas… C’est respecter la dignité de chacun qui importe.
- C’est injuste si les écarts de salaire sont trop importants. Par exemple, sur nos horaires de travail, il parait qu’on est divisé en « buho » et « alouette ». C’est la façon d’être de chacun, il faut le respecter.
- Mais pas tout le monde est dans la place qui lui convient par rapport à ses qualités. Le problème de l’égalité des chances…
Très peu d’industries ont une politique sociale développée.
- En Suède… il existe les horaires variables.
- On travaille bien cinq heures au plus. On a toujours les horaires du XIXè siècle.
- On a des horaires méditerranéen. On n’ouvre pas l’après-midi (santé, banque, administration, …) Injustice espagnole est séculaire.
- Proposer de travailler l’après-midi. Il a beaucoup de résistance… On mettait des activités privées l’après-midi. Ca vient du XIXè. Déjà chez Mariano José de Lara « venez demain ». Grave pour la probité espagnole...
- Chaque fois que le gouvernement changeait, les fonctionnaires aussi. À l’époque de la république aussi.
- Ils voulaient encore ça il y a quelques temps !
- Ne pas travailler l’après-midi est intouchable en Espagne…
- Expérience du colégio Cabuenes. Les enseignants veulent la journée continue (Cabueñes est un des deux seuls collèges sur Gijón qui a la journée en deux parties). Ça veut dire que les enfants mangeraient à 14h et 15h… Que font alors les parents qui travaillent l’après-midi ?
- Vous avez plus d’expérience en France. On faisait grève pour avoir 1% de plus de salaire. Leçon : si on fait pour 5%, on ne l’aura pas et il faudra payer au ministère de l’économie et on aura que 1¨% au final. En Espagne, on fait des grèves jusqu’au bout. En France on fait des grèves pour que le salarié souffre le moins possible. Les syndicats couvrent 75% des salaires en cas d e longue grève…
- En Espagne, on est peu protégé. On écoute ceux qui ont du pouvoir. Ex : un collègue très bien considéré par les patients mais personne n’écoute les patients, on l’a changé de poste, on voulait le renvoyer.
- Il avait tous les médecins contre lui,
- Les infirmières aussi… Il a été très mal considéré, banni, on lui a diminué le salaire. Il restait plus longtemps que les horaires accordés par les syndicats.
- Ben moi aussi j’aurais peut-être été contre lui !