tag:blogger.com,1999:blog-90766622223623939622024-03-14T06:34:24.134+01:00Blog de l'atelier de conversation débat "CONDE"Séances d'atelier de conversation débat sur les différences culturelles (entre la France et l'Espagne pour les années 2006 à 2009 ; sur l'Europe et le reste du monde à partir de 2008). Sujets abordés : l'honneur, la vie quotidienne, les expressions idiomatiques, la nourriture, le travail, l'éducation, les jeunes, l'histoire, les histoires, les romans, les films, nos émotions, ce qu'on aime, ce qu'on ne supporte pas, l'efficacité, etc.
CR et animation : Béatrice VacherBEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.comBlogger41125tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-67016358100278474222009-11-07T12:16:00.004+01:002011-05-24T20:56:47.698+02:00Condé 38 - mai 2009 - "Asturies mon amour"<a href="http://1.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/S5I04911_zI/AAAAAAAAAxY/rz4dDJrsj24/s1600-h/800px-Gijon-playa_san_lorenzo_y_Cimadevilla.jpg" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/S5I04911_zI/AAAAAAAAAxY/rz4dDJrsj24/s200/800px-Gijon-playa_san_lorenzo_y_Cimadevilla.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5445473052722069298" border="0" /></a><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;"><br /></span><span style="color: rgb(153, 0, 0);"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;">Les non asturiens parlent des Asturies et les asturiens parlent…</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;"><br /><br />...: je viens de Aragon (Zaragoza) et a habité 17 ans en Hollande… Je suis venue à Gijón il y a six ans. Parler asturien c’est très étrange parce que on met le pronom derrière (digotelo yo, gustote) et le passé simple qui est toujours utilisé.<br />...: je ne suis pas asturienne, je suis née à Ségovie, toute ma famille est castillane. Quand j’étais petite les habitudes étaient castillanes plus que asturiennes et j’avais deux ans. Plus tard, à travers la famille, car moi j’ai toujours vécu ici sauf quand j’allais à la maison de mes tantes et grand-mère, je pouvais percevoir les différences. Les manières de traiter les autres : à Ségovie on parle moins fort, il y a des nuances mais la manière de s’habiller est plus sérieuses en Castille, maintenant à travers la télévision tout le monde fait pareil… On emploie aussi beaucoup le passé composé.<br />...: Asturienne… quand je suis allée à Salamanque en 1964, j’avais un costume pantalon et on me regardait car il n’y avait pas de femme en pantalon. En 1969, je suis allée à Zamora avec une jupe un peu au-dessus du genou et j’ai croisé un vieillard qui a failli tomber !<br />...: je viens de Salamanque. En 1969, j’allais m’habiller chez une amie avant de sortir car je ne pouvais pas mettre une jupe courte et les bras nues devant ma mère ! Après avoir habité à Gijon, mariée, je suis retournée à Porto Llano et je voulais aller me promener seule, en 1996. Le mari des amis chez qui j’étais ne voulait pas me laisser sortir seule ! ça ne se fait pas…<br />...: toujours maintenant ! partir en voyage ne se fait toujours pas seule ! J’étais à Gerona il y a une semaine et dans l’agence de voyage, la jeune fille m’a dit « vous », « vosotros » comme si je n’étais pas seule !<br />...: pour la manière de s’habiller, dans le sud c’est encore pire. Il y a longtemps, on s’habillait encore en noir et ici c’était déjà comme on voulait.<br />...: gijon, oviedo ?<br />...: je suis de Pola de Sierro, le chef lieu de l’asturiania… Il y a toujours une différence : Oviedo plus fin, mieux habillé, plus poli ; Gijon, c’est plus ouvrier, un accent très fort.<br />...: basque, je suis venu en asturies quand j’avais 6 ans, dans plusieurs villes ! Je me suis balladée un peu partout. Ma famille est d’un petit village de Victoria : je suis tombée et ma mère m’a dit « ya pasó » et ma cousine a fait la remarque que c’est une chose qui vient de se passer on ne dit pas « ya pasó » mais « ya ha pasado ». On parlait un castillan…<br />...: en basque ils emploient le conditionnel à la place du subjonctif imparfait ! c’est comme ça qu’on reconnaît un basque ! J’y suis allée en 1978, je ne comprenais pas, je n’avais jamais pensé qu’on pouvait parler comme ça ! Je n’arrivais pas à comprendre les temps des verbes !<br />...: par rapport à la grammaire, il y a une chose qui m’étonnait ici : « je vais t’apprendre » ici on dit « voy a aprender » au lieu de « voy a enseñarte ».<br />...: le passé simple était considéré comme un peu snob, qui veut bien parler mais n’y arrive pas. Une anecdote de l’année dernière : une dame vient de Séville, elle est mariée à un cousin à moi et elle est étonnée que toutes les femmes soient seules à la cafet.<br />...: il m’a fallu seulement deux jours pour comprendre qu’il ne fallait pas demander à un asturien de parler moins fort. Et les gens vous parlent dans la rue…<br />Tout le monde : C’est partout en Espagne, pas dans les grandes villes !<br />...: peut-être parce qu’on a toujours été isolés…<br />...: les enfants ne s’invitent pas à dormir ; n’ont jamais dormi en dehors de la maison ; ont toujours la famille tout autour et beaucoup de choses à faire avec la famille ; les amis c’est moins important.<br />...: je viens ici pour y rester à demeure ; je n’ai pas d’impression particulière. Je suis ouvert à tout, j’ai voyagé partout, je suis gentil, serviable mais avoir une impression sur une région, j’en ai pas… En France, je n’ai pas vu beaucoup de gens qui vous adressent la parole ! ici les gens ils me parlent mais je ne sais pas répondre !<br />...(nous a rapporté des gâteaux aux noisettes délicieux et du cidre doux) : on me disait quand j’étais petite de ne pas trop en boire car ça donne la diarrhée mais moi je n’obéissais jamais et j’avais toujours la diarrhée. j’ai habité deux ans à Bordeaux et j’ai trouvé très sympa même si tous me disaient que les bordelais ne sont pas agréables. J’ai demandé un verre de vin au bar et on m’a dit qu’on ne servait pas de femmes seules, il y a trente ans ! On fête les anniversaires, on est dehors, on rigole toujours, on raconte des histoires drôles. Des gens déjeunaient à coté, une dame au fond… A un moment donné, on était en pleine pagaille, la dame s’est approchée : je suis andalouse, je croyais que c’était nous qui rigolions mais vous faites mieux que nous ! En asturies, on dit que c’était un matriarcat. Les femmes ont un caractère très fort. L’homme intervient quand la femme a fini.<br />... : à propos des enfants qui ne vont pas chez des amis. Je crois que tu as raison. En Asturies, les gens sont accueillants, gentils mais leur maison est fermée<br />...: espagnol ?<br />Tout le monde : oui ou non !!<br />...: j’ai habité en France, j’ai été bien accueillie, j’ai passé deux noël à Paris, j’ai toujours été invitée chez les uns et les autres, très souvent, même des gens que je ne connais pas. Dans les Asturies, je suis invitée chez des collègues et des amis mais je connais des gens qui se plaignent de n’être jamais invités. On n’aime pas recevoir des gens dans notre maison. J’ai habité entre jeunes et on invitait beaucoup et il fallait faire le ménage, se répartir. Ici j’ai invité des gens et ils n’osent pas venir, je ne suis pas tellement invitée…<br />...: ça dépend aussi des familles<br />...: elle a raison<br />...: c’est tellement bon marché d’aller au resto.<br />...: ça c’est une question moderne, quand j’étais petite c’était toujours à la maison<br />...: chez moi on m’a toujours dit, il ne faut pas accepter l’invitation à la première fois mais seulement à la deuxième ou troisième fois. En France, ça choquait les gens !<br />...: par rapport à recevoir à la maison, ça dépend de l’âge et des personnes. Quand j’étais petit on était toujours les uns chez les autres…Jeune mariée je recevais beaucoup, maintenant non.<br />...: avant, la mère était toujours à la maison…<br />...: ma fille ne travaille plus et garde les enfants ; elle a toujours sa maison pleine !<br />...: c’est vrai, à l’école de mes enfants, tout le monde travaille..<br />...: on est un peu fermé, une certaine timidité…<br />...: Il y a une différence ici aussi c’est la parole : quand un castillan dit une chose, il le fait. En Asturies, sin sustancia, il n’y a pas d’engagement. En Castille, on donne sa parole.<br />...: ici, pas du tout !<br />...: au marché, on faisait les accords en serrant la main.<br />...: Une personne qui ment, tout le monde le savait et on ne comptait plus sur elle : c’est la pénalisation sociale, elle est forte contre le mensonge, le manque de parole.</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-63572015657817846252009-11-07T12:04:00.003+01:002009-11-07T12:16:08.208+01:00Condé 37 - avril 2009 : "Napoléon"<span style="color:#000000;"><span style="color:#330099;">En effet, en janvier, février et mars, les choses se sont bousculées et les condés 34, 35 et 36 n'ont pas fait l'objet de notes...<br />voici avril...</span><br /><br /><span style="color:#cc0000;"><span style="font-size:130%;">Vicky nous présente Napoléon...</span><br /></span><br />J’ai choisi ce personnage car il est incroyable : génie militaire, excellent diplomate d’un côté et de l’autre, ambitieux et autoritaire : il combine à la fois la légende dorée et la noire. Il y a des personnes qui le détestent ou qui l’adorent mais c’est difficile d’être indifférent.<br />Il est né à Ajaccio en 1769. Son père s’appelait Cargo, sa mère Laetitia. Il est né quatrième mais ses deux frères ainés sont morts. 13 enfants dont 5 morts. Petite noblesse corse, père avocat mais personnage faible. L’île est pauvre et la famille n’est pas riche.<br />Il a pris parti contre Paoli, le gouverneur de Corse, en faveur de la France, et il doit s’enfuir. Laetitia s’est mariée à 13 ans, c’est une femme forte mais sans éducation. J’aime beaucoup sa jeunesse car la suite on la connaît tous. Elise a étudié à St Cyr, Joseph et Napoléon vont au collègue d’Autan. Joseph était destiné à une carrière ecclésiastique. Napoléon va à l’école militaire avec la bourse du roi. Va à Brème le Château. Y reste 5 ans, bon élève, doué pour les mathématiques, peu apprécié par ses camarades, propension à l’art du commandement, il organisait les jeux militaires, une bataille de boules de neige a fait sa légende. Joseph finalement étudie le droit.<br />Napoléon passe le concours d’entrée à l’école militaire de Paris. Son père meurt d’un cancer à l’estomac. Napoléon considère son frère Joseph trop faible pour devenir le chef de famille et le devient. Va en garnison à Valence au régiment d’artillerie. Retourne en Corse. Il lit beaucoup, prend des notes, ... A la révolution, Napoléon a 19 ans. Il est spectateur de l’émeute des Tuileries, méprise louis XVI en même temps que celui-ci le nomme capitaine. C’est d’ailleurs le dernier acte public du roi. Napoléon devient commandant et fait ses premières armes à l’expédition de la Maddalena en 1793. Devient chef de bataillon à la demande de Robespierre. Renvoi les anglais, est ami avec les Jacobins, se fait arrêter en 1794.<br />Je préfère raconter l’histoire de la famille. Toute la famille va à Marseille. Napoléon était général. Il connaît la famille Clarie, marchand de vin, riche. Deux filles : la première se marie avec Joseph. L’autre était Désirée. Elle devient la fiancée de Napoléon. Elle l’a aidé quand il était en prison. Il devient amoureux, ils sont promis. Il va a Paris pour aider son ami Barras. Il arrive à Paris, il connait Joséphine de Beauharnais, qui a du charme. Barras vivait avec Teresa Cabarusse. Il ne rentre pas à Marseille. Désirée va à Paris, elle sait que Napoléon est dans une fête chez Barras. Elle trouve Napoléon avec Joséphine, toutes les femmes étaient habillées de façon dénudée, elle pleure... Elle sort, elle tente de se suicider (on n’est pas sûr), le maréchal Bernadotte apparaît et l’aide puis ils se marient. Napoléon épouse Joséphine. Leurs vies ont toujours été liées : par le mariage de leur frère et soeur, par le mariage de Désirée avec Bernadotte qui est proche de Napoléon, puis, lorsque Bernadotte devient roi de Suède, Désirée revient à Paris, son fils reste en Suède. Quand Napoléon décide de divorcer de Joséphine pour se marier avec Marie-Louise d’Autriche, Désirée conseille les uns et les autres, elle est encore là pour le couronnement…<br /><br />Débat<br />Q : pourquoi tu as choisi Napoléon ?<br />R : il est parti de rien et avec son ambition il a fait des choses incroyables. Cette ambition l’a perdu. Ses hommes l’adoraient, ils mourraient pour lui. Mais il a voulu trop. Il a eu trop de morts. Il a vu trop grand.<br />Q : même chose que sa relation aux femmes ?<br />R : il avait des maîtresses partout. C’était peut-être une chose de l’époque car Joséphine avait des amants partout. Pauline, la soeur de Napoléon était très jolie, n’était intéressée par rien seulement par elle, elle voulait être la plus belle, ses coiffures, ses bijoux et les hommes. Et Napoléon décide de la marier au Général Leclerc, riche et important. Mais elle avait des amants partout. Dont un acteur qui parfois ne pouvait pas aller jouer au théâtre ! Napoléon envoie Leclerc et sa femme en Martinique. Leclerc meurt au bout de 4 mois. Pauline revient en France, veuve avec de l’argent, elle est très heureuse. Napoléon voit le danger et décide de la marier encore. Choisit le prince Borghèse. Ce fut une bonne chose car, quand toute la famille tombe à la chute de Napoléon, elle reste princesse sous la protection du pape.<br />Q: Quand Napoléon est venu en France, il ne parlait que l’italien car la Corse était française depuis peu. En France, depuis la révolution, il y a le service militaire obligatoire. Il avait une armée énorme ! En Espagne on avait les quintas : en cas de conflit on ne pouvait prendre que la 5ème partie des hommes en âge sauf les héritiers ou les fils d’une veuve.<br />Vicky : si on étudie la vie de Napoléon, il réussit tout en peu de temps. Consul de France, réforme, 130 départements en France, président de république italienne, roi d’Italie, médiateur suisse, dirige l’Europe continentale, sa famille est sur tous les royaumes... Ses échecs : l’Angleterre, la Russie. En ce qui concerne l’Angleterre, Wellington a profité des guérillas en Espagne pour envahir la France. L’Espagne n’avait pas d’armée (la loi des quintas ou on ne peut enrôler qu’un 5ème des hommes en cas de conflit) mais elle savait détruire par guérilla. Pour chaque invasion, les français devaient vivre de se qu’ils trouvaient dans le pays. Les espagnols disaient qu’ils n’avaient rien.<br />Q: Napoléon a inventé les aliments déshydratés pour ses hommes.<br />Q: a offert un prix de 10000 francs pour celui qui arrive à conserver les aliments : Nicolas Appert. Avec l’approbation du conseil de santé de Brest. Conservation en verre.<br />Vicky : en Espagne, il n’avait pas encore ça. Les français sont rentrés quatre fois et on les a sortis quatre fois. C’était la première fois que Napoléon avait à lutter contre un peuple et non contre un roi.<br />Q: que pense les français aujourd’hui de Napoléon ?<br />Q: c’est un Dieu ! Il a fait quand même beaucoup trop de morts ! Mais moi je suis anti-militariste.<br />Q: on a une expression quand trop de garçons naissent dans une famille : c’est de la chair à canon.<br />Q: on se bat pour le pouvoir, on fait se battre les autres, malheureusement. La guerre ce sont des gens qui ne se connaissent pas et s’entretuent...<br />Q: ils étaient encouragés par le Général qui faisait des discours pour dire qu’on mourrait pour la gloire, le pays,<br />Vicky : en Espagne il n’y avait pas d’union. Je connais l’indépendance d’Asturies : il n’y avait pas cette idée d’union d’un pays. Dans le traité de Fontainebleau, les français étaient censés ne venir qu’à 10000 hommes en Espagne. Mais quand ils sont rentrés ils étaient déjà 1 millions en Espagne. Il y en avait en Asturies, le consul de France a lancé des papiers en disant que les français étaient les meilleurs du monde. Alors c’est le peuple qui a commencé à se révolter. Les français disaient qu’ils allaient en Portugal mais ils sont restés en Espagne. Il y avait beaucoup d’espagnols qui étaient pro-français (Jovellanos...)<br />Q : mais la guerre contre les arabes ; pays guerriers ?<br />R : il n’y a jamais eu l’idée d’une union espagnole. Les guerres étaient pour recouvrir des petits pays, des territoires.<br />Q: en Espagne, les arabes sont entrés en trombe et les gens se sont révoltés. C’était en plus une religion différente.<br />Q: il y avait différents royaumes arabes. Il pouvait y avoir des alliances entre Arabes et Espagnols contre un autre Arabe.<br />Q: les premiers envahisseurs étaient les Irakiens (622), les émirats n’existaient pas, mais c’était les arabes. Comme ils ne voulaient pas cultiver la terre, ils ont fait venir les marocains, les maures.<br />Vicky : c’est étonnant qu’autant de monde soit venu en Asturies alors que c’est si difficile d’accès !<br />Q: en France, ils ont beaucoup de montagnes aussi, et bien plus hautes… Les romains sont venus par la mer.<br />Vicky : Napoléon connaissait parfaitement la région d’Asturies, c’est incroyable !<br />Q : il était le plus grand stratège jamais connu. Il avait une intuition sur les mouvements à faire. Ça a été étudié. En Espagne, c’était le grand désordre.<br />Q: en Galice on aimait tant les français que les chiens s’appelaient Soult, Ney !<br />Q : ses femmes l’ont-il quitté à sa fin aussi ?<br />Vicky : Oui, toutes l’ont abandonné sauf Joséphine qui était déjà morte.<br />Q : on a analysé les restes de Napoléon et on a vu qu’il a été empoisonné !</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-7894398962835672092009-04-18T23:19:00.002+02:002009-04-18T23:22:37.481+02:00Où en sommes-nous déjà ?Rien depuis Noël ? Non ! Hélas, le temps nous a pris de vitesse. C'est la faute à l'Europe dit mon fils. Oui, c'est un peu vrai : depuis que nous avons décidé de traiter ce thème dans l'esprit existe-t-il une identité européenne, la mauvaise chance nous poursuit. Notre orateur a des réunions puis tombe malade, notre secrétaire perd son papa et file dare-dare en famille, bref, l'Europe ne nous réussit pas.<br />Espérons que Napoléon nous porte chance... Le condé d'avril, animé par V...BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-70019748009716289002009-02-09T17:03:00.003+01:002009-02-09T17:06:56.894+01:00Condé 33 : La fête de Noël 2008 à l'Alliance<strong>Impossible de noter en mangeant cette année !</strong><br /><span style="font-size:85%;">L'empanada, la salade de pâtes à la roquette, les fameux sandwitchs, les extraordinaires bollos, le magret et sa brioche maison, le tout arrosé du vin de Huesca...</span><br /><span style="font-size:85%;">"Tu peux y aller" !</span><br /><span style="font-size:85%;"></span><br /><span style="font-size:85%;">Les desserts sont aussi savoureux : tarte aux fruits maison, gâteau minute (chocolat moelleux), moscovites avec la sidra el Gaitero...</span><br /><span style="font-size:85%;"></span><br /><span style="font-size:85%;">On en profite pour corriger le concours de noël de l’Alliance : les élèves (on dit maintenant les apprenants) ont tous dessiné ou rédigé sur leurs résolutions 2009… Les enfants, les adultes (quatre niveaux - parfois on se demande si ce n’est pas un copié-collé tellement c’est poétique… </span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-19821611926982866752009-02-09T16:53:00.002+01:002009-02-09T17:02:21.161+01:00Condé 32 (27 nov. 08) : les légumes et les fruits, exemples à l'appui !<span style="font-size:85%;"><strong><span style="font-size:100%;">Dégustation et commentaires :</span></strong> </span><br /><span style="font-size:85%;">Omelette de <span style="color:#ff6666;">courgettes</span> et pâtes aux courgettes : la courgette fait partie de la famille des cucurbitacées. Vient du latin. En espagnol : calabacín, de la même famille que calabaza. On ne sait pas si ça vient d’Asie (Egypte) ou d’Amérique.</span><br /><span style="font-size:85%;"><br />Caviar <span style="color:#33cc00;">d’aubergine</span> : berenjena en espagnol. Un mot arabe qui vient de Perse. On l’appelle en France de façons différentes (melansane qui vient de l’Italien et du grec melansana ; verijane qui vient de l’arabe Perse ; en Martinique on l’appelle bringelle). Presque un symbole de la concorde, amitiés, entente entre les peuples arabes, juifs et chrétiens.<br />Comment fait-on le caviar : aubergine (très cuite), citron, ail, graines de sésame, huile, sel, poivre.<br />On teste aussi la courgette crue que l’on trempe dans le caviar d’aubergine.<br />- ça me rappelle la feuille d’endive avec un anchois : <span style="color:#cc66cc;">l’endive</span> on dit chicon dans le Nord de la France. Ce qui est en relation avec la chicorée ou, en Espagne, on dit chicoria, qu’on rajoute au café. On l’appelle aussi pour la salade.<br />- le <span style="color:#3333ff;">céleri</span> feuille…<br />- pas la même chose que céleri rave (le bulbe).<br />- j’ai connu l’utilisation du <span style="color:#66cccc;">salsifi</span> en France. On la mange comme ça en France. En Asturies on varie très peu en légumes (on a le chou frisé, les blettes, les choux de Bruxelles, les choux-fleurs), les autres viennent de la méditerranée. On trouve même des radis à Carrefour. Ça a le goût de noisettes !<br />- et la soupe de queue de <span style="color:#ff6666;">radis</span> ! Hum ! C’est comme la crème fraîche épaisse, on n’en trouve que dans les boutiques françaises.<br />- moi je fais des omelettes avec les feuilles mais je ne savais pas si on pouvait le manger !<br /><br />- les <span style="color:#009900;">blettes</span>, on les appelle acelga : c’est du grec puis passe en arabie, devient alcilga. On l’appelle aussi bete, poiré. C’est une variété de betterave commune. Les celtes l’utilisaient 2000 ans avant JC. Les grecs l’appelaient sikelos et l’utilisaient comme offrandes à Delphes. Charlemagne en a prescrit la culture en France depuis l’année 800. On en mangeait beaucoup au Moyen âge.<br /><span style="color:#660000;">Figue</span> : le même mot partout en Europe. Louis XIV aimait beaucoup les figues, il a ordonné de planter 700 variétés de figues ;<br /><span style="color:#006600;">Haricot</span> : vient de l’astèque : Ayacol on l’a trouvé en Italien comme araco en 15… ; mais vient aussi de l’autre coté. A un moment donné on le trouve écrit fève, fava. Après le Québec utilise seulement fève et en France seulement haricot.<br />- on a deux sortes d’haricot…<br />- Judia y al’luvia : tous les deux viennent de l’arabe.<br />- les phéniciens avaient tout ça avant…<br />- c’est un mot, comme la courgette qui fait le tour du monde…<br />- la phonétique espagnole vient du grec, ramené par les romains.<br />Voir Asterix en Hispanie… !<br />Tout le monde adore !<br /><br />Qu’a-t-on comme légume dans les chocolats ? Des fruits : <span style="color:#ffcc33;">citron</span>, <span style="color:#ff6600;">orange</span>… du latin…<br /><span style="color:#cc9933;">abricot</span> du latin et albaricoque de l’arabe al’bacuq<br />Zanahoria : seulement en espagnol c’est différent : vient du basque ou de l’arabe ?<br /><br />On mange aussi des petits gâteaux à la <span style="color:#996633;">noisette</span> – Avellana.<br />Diminutif de noix. Dérive du latin « nux avellana » qui signifie noix d’Abella, ville d’Italie où elles sont cultivées et célèbre aussi pour ses pommes. Actuellement appelé Avellino. Abella dérive du mot étrusque « abblona » qui signifie pomme.<br />Quat à l’origine du mot « sabotage », en espagnol « sabotaje », on m’a raconté ma prof de L’école de langues d’A Coruña une belle histoire :<br />Pendant l’époque de l’industrialisation à Lyon, les travailleurs du textile faisaient des grèves pour conserver leur travail et ils mettaient leurs sabots dans les machines à fin de les abîmer. C’est pour cela que le mot « sabotage » est né à Lyon au XIXème siècle.</span><br /></span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-75187966294277540192009-02-09T16:03:00.003+01:002009-02-09T16:13:05.178+01:00Condé 31 (30 oct. 08) : Mondialisation et reconnaissance<span style="font-size:85%;"><strong><span style="font-size:100%;">Mondialisation<br /></span></strong>Présentation des articles de <em>Pierre Noël Giraud</em> : sur l’économie et la finance, histoire de mieux comprendre ce qu’il se passe en ce moment (crise financière qui empiète très rapidement sur l’économie « réelle »).<br />Un peu de présentation sur ses livres : Giraud est économiste renommé et toujours attentif à son lecteur. Ses ouvrages et articles sont généralement accessibles aux néophytes malgré une précision et une finesse du propos (voir son site où on trouve de nombreux articles en ligne : </span><a href="http://www.cerna.ensmp.fr/giraud/"><span style="font-size:85%;">http://www.cerna.ensmp.fr/giraud/</span></a><span style="font-size:85%;">)<br />Proposition pour 2009 : Lire "Prospective économique mondiale".<br /><br /><span style="font-size:100%;"><strong>Reconnaissance : petite introduction à Axel Honneth</strong><br /></span>Axel Honneth est un philosophe allemand de la théorie de la reconnaissance. Pour lui, l’individu (« un soi à part entière ») se constitue grâce à trois formes complémentaires de reconnaissance appartenant à trois sphères différentes : l’amour qui permet de construire une confiance en soi, la justice qui favorise le respect de soi et la communauté qui augmente l’estime de soi. Voir aussi </span><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Axel_Honneth"><span style="font-size:85%;">http://fr.wikipedia.org/wiki/Axel_Honneth</span></a><span style="font-size:85%;">.<br /><br />Son texte face aux manifestations des français contre le CPE : nos remarques<br />- Le CPE est une idée de Dominique de Villepin quand il était premier ministre. C’est un contrat de deux ans sans assurance d’embauche à durée indéterminée. Comme en Espagne, les contrats « basura ».<br />- L’administration fait ça tout le temps…<br />- J’ai eu ça pendant 23 ans, avec des illégalités… J’ai du passer plusieurs examens…<br />- Pas la même chose de vouloir du travail et de chercher à être reconnu par le travail<br />- Mais en Espagne, le travail n’était pas reconnu…<br />- Pourquoi ça [les manifestations des jeunes français contre le CPE] ne se passerait pas en Allemagne : parce que les allemands ils s’occupent de penser, les français ont la pratique de faire la révolution. On est tous les enfants de la révolution.<br />- Etre reconnu dans ton travail c’est difficile. Si tu es prof d’anglais, tu ne seras jamais reconnue. Tu répètes, tu répètes. Les élèves, un jour découvrent qu’ils savent parler anglais mais ils ne font pas le rapport avec le rôle du prof.<br />- C’est le problème de l’éducation en général (le rôle des parents par exemple).<br />- Les étudiants ne sont pas conscients qu’ils apprennent, ce n’est pas une mauvaise intention.<br />- C’est que la reconnaissance petit à petit n’existe pas… La reconnaissance des petites choses est très difficile. Voir la citation de Victor Hugo : "On est toujours ingrat pour le don du nécessaire, jamais pour le don du superflu. On en veut à qui vous donne le pain quotidien, on est reconnaissant à qui vous donne une parure". C’est comme l’enfant qui est toujours avec sa mère et l’ignore, alors le père qu’il ne voit que le soir est fêté…<br />- Il existe un contre-exemple intéressant : la TPM dans l’industrie. C’est une méthode importée du Japon qui consiste à ranger et nettoyer son atelier pendant l’usage. C’est comme le ménage à la maison mais c’est plus « noble » car ça vient des japonais qui sont des leaders en matière d’organisation industrielle. (voir </span><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Maintenance_productive_totale"><span style="font-size:85%;">http://fr.wikipedia.org/wiki/Maintenance_productive_totale</span></a><span style="font-size:85%;">).<br />- C'est toujours une question d’éducation. En classe, j’avais un chinois qui travaillait tellement au restaurant de ses parents qu’il s’endormait à l’école ; il faisait son travail pendant la récré…<br />Il faut changer notre façon de vivre en occident, on a trop de choses, on est trop dans la consommation…<br />- A propos du texte de Giraud sur l’égalité sociale, économique, homme-femme. Mais il n’y a pas d’égalité génétiquement…<br />Tout le monde : oui, l’égalité en soi n’existe pas… C’est respecter la dignité de chacun qui importe.<br />- C’est injuste si les écarts de salaire sont trop importants. Par exemple, sur nos horaires de travail, il parait qu’on est divisé en « buho » et « alouette ». C’est la façon d’être de chacun, il faut le respecter.<br />- Mais pas tout le monde est dans la place qui lui convient par rapport à ses qualités. Le problème de l’égalité des chances…<br />Très peu d’industries ont une politique sociale développée.<br />- En Suède… il existe les horaires variables.<br />- On travaille bien cinq heures au plus. On a toujours les horaires du XIXè siècle.<br />- On a des horaires méditerranéen. On n’ouvre pas l’après-midi (santé, banque, administration, …) Injustice espagnole est séculaire.<br />- Proposer de travailler l’après-midi. Il a beaucoup de résistance… On mettait des activités privées l’après-midi. Ca vient du XIXè. Déjà chez Mariano José de Lara « venez demain ». Grave pour la probité espagnole...<br />- Chaque fois que le gouvernement changeait, les fonctionnaires aussi. À l’époque de la république aussi.<br />- Ils voulaient encore ça il y a quelques temps !<br />- Ne pas travailler l’après-midi est intouchable en Espagne…<br />- Expérience du colégio Cabuenes. Les enseignants veulent la journée continue (Cabueñes est un des deux seuls collèges sur Gijón qui a la journée en deux parties). Ça veut dire que les enfants mangeraient à 14h et 15h… Que font alors les parents qui travaillent l’après-midi ?<br />- Vous avez plus d’expérience en France. On faisait grève pour avoir 1% de plus de salaire. Leçon : si on fait pour 5%, on ne l’aura pas et il faudra payer au ministère de l’économie et on aura que 1¨% au final. En Espagne, on fait des grèves jusqu’au bout. En France on fait des grèves pour que le salarié souffre le moins possible. Les syndicats couvrent 75% des salaires en cas d e longue grève…<br />- En Espagne, on est peu protégé. On écoute ceux qui ont du pouvoir. Ex : un collègue très bien considéré par les patients mais personne n’écoute les patients, on l’a changé de poste, on voulait le renvoyer.<br />- Il avait tous les médecins contre lui,<br />- Les infirmières aussi… Il a été très mal considéré, banni, on lui a diminué le salaire. Il restait plus longtemps que les horaires accordés par les syndicats.<br />- Ben moi aussi j’aurais peut-être été contre lui !</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-19937221081990260272009-01-19T15:37:00.006+01:002009-02-09T16:06:06.670+01:00Condé 30 (sept. 2008) : Traité de l'efficacité, entre l'Occident et l'Orient...<strong>Présentation du livre de François Jullien (1996) par B.</strong><br /><em>1 - D'après un s</em><a name="_Toc201485548"><em>éminaire de présentation en présence de l'auteur en novembre 1997</em></a><br /><span style="font-size:85%;">L'auteur a écrit un livre : "<em>Le traité de l'efficacité</em>" qui présente les caractéristiques chinoises en se basant sur les écrits philosophiques et stratégiques chinois pour interroger les partis pris de notre raison occidentale en se basant également sur les écrits philosophiques, en particulier <span style="color:#3333ff;">Aristote</span>.<br />Ce dernier "pense" la praxis (au sens de la conduite) dans le décalage entre la pratique et la théorie. L'efficacité se définit en deux étapes : (1) la conception, le plan sont les formes idéales posées comme but, et (2) un effort de volonté pour rentrer la réalité dans le modèle. Aristote n'oublie pas la prudence (phronesis) et l'intelligence pratique (mètis) mais ne les théorise pas, de même qu'aucun philosophe par la suite. </span><span style="font-size:85%;">On retrouve ces notions dans un livre de <span style="color:#993399;">Detienne & Vernant</span> (Mètis ou les ruses de l'intelligence, 1974) se basant sur les mythes et non pas sur les théories. </span><br /><span style="font-size:85%;">En <span style="color:#ff0000;">Chine</span>, c'est le contraire : l'efficacité se définit comme la détection de ce qui peut être mobilisé, c'est-à-dire le potentiel inscrit dans une situation. Il n'y a donc pas comme en Europe cette double notion de "moyens/fins" et "actions/occasions".<br /></span><span style="font-size:85%;">François Jullien étudie en parallèle cette absence de questions chez les chinois et le fait qu'elles semblent indispensables à la pensée européenne. Pour les chinois, tout n'est que <span style="color:#ff0000;">processus</span> pensé sous forme "conditions/conséquences" : il faut aménager les conditions en amont pour que les effets découlent naturellement et indirectement/ En d'autres termes, ne pas forcer les faits, ce qui revient à "biner autour des pousses au lieu de tirer sur les brins d'herbes". En <span style="color:#3366ff;">occident</span>, c'est le thème de <span style="color:#3366ff;">l'action</span> que l'on retrouve dans l'épopée (action héroïque) et le théatre (le drame). La philosophie chinoise est au contraire celle du "<span style="color:#ff0000;">non-agir</span>" en vue de l'efficacité, ce qui revient à limiter les efforts et les résistances pour éviter les risques.<br />Si en occident il existe toujours quelque chose qui échappe à l'entendement (Dieu, le hasard, le destin), ce n'est pas le cas pour les chinois car il suffit que les conditions soient réunies pour que les conséquences découlent. <span style="color:#ff0000;">Le sage n'agit pas, il transforme</span>. La transformation est globale, dans la durée, ne se démarque pas, on n'en voit que les effets ; contrairement à l'action qui est locale, assignée à un sujet, spectaculaire et de court terme.<br />Le plein régime de l'efficacité c'est de ne pas forcer, de savoir faire basculer l'ennemi de son côté (et non pas le détruire) : "Les troupes victorieuses sont celles qui ont gagné avant d'engager le combat" (il ne s'agit pas d'attendre le moment du combat, tout est dans la préparation, contrairement à la conception grecque du "Kairos", l'occasion, le moment juste et décisif).<br />Le sage chinois est celui qui voit le danger avant qu'il ne se manifeste, c'est une philosophie de <span style="color:#ff0000;">l'anticipation</span> et non de la projection, il faut alors savoir profiter d'une tendance inscrite dans une situation pour intervenir. Par exemple, le terme "<span style="color:#ff0000;">porteur</span>" est central en Chine alors qu'il est inexistant en occident : si rien n'est porteur, le chinois se met sur la touche, et attend un facteur favorable pour intervenir, ce qui arrivera forcément puisque tout est transformation. Les penseurs en <span style="color:#3366ff;">stratégie occidentale</span> (Machiavel, Clausewitz) ne pensent pas à l'efficacité mais au sujet, à la <span style="color:#3366ff;">gloire</span>, au plaisir, au prince. Pour le chinois, il y a disparition de la notion de risque, d'audace, de plaisir. Le prince éclairé se fond dans la situation, se sert de l'immanence. "L'idéal de l'efficacité c'est la <span style="color:#ff0000;">facilité</span>". Il n'y a plus de héros mais un art de gérer discrètement le cours des choses".<br /></span><br /><span style="font-size:85%;">Suit un débat avec un directeur de recherche qui défend les couleurs de la gestion et de l'économie européenne : pour lui, la Chine n'est pas si dépaysante. L'Européen y retrouve ses actes de tous les jours. En revanche, il regrette qu'on n'y trouve pas de définition de l'efficacité, de typologies de l'action et de la stratégie, indispensables pour l'économiste. Il pense que la rationalité (pensée occidentale) peut penser l'interaction car l'occasion fait justement évoluer le plan, ce qui est une transformation.<br />Réponse de F. Jullien : <span style="color:#993399;">la Chine ne modélise pas, elle reste "collée" au quotidien alors que la pensée occidentale à décollé, elle est donc moins familière</span>.<br />Autre débat avec une professeur en Ressources Humaines en France et en Chine : elle a mieux compris les réactions des chinois à l'égard de son cours. Par exemple, le français dira "il faut convaincre un adversaire" alors que le chinois dira "il faut l'amener à faire ce que l'on souhaite" ; c'est l'opposition de la mobilisation de la force et de la circonstance (faire en sorte que).<br />Pour finir, Jullien dit ne pas faire l'apologie de la pensée chinoise mais souhaite ouvrir à... De la même manière que le chinois sait manipuler les conceptions occidentales depuis que la Chine est rentrée sur le marché mondial.<br /></span><br /><br />2 - <a name="_Toc201485549"><em>Résumé</em></a><em> du livre</em><br /><span style="font-size:85%;">Ce livre présente deux conceptions du monde qui se retrouvent dans l’usage du mot « porter » : « <em><span style="color:#993399;">Se laisser porter par</span></em> ».<br />Un facteur porteur indique une certaine indépendance dudit facteur de la volonté de celui qui énonce la proposition : par exemple, un chef d’entreprise dit que le marché est porteur. Ce marché existe, on peut y prendre appui ; il évolue sans que l’entreprise agisse forcément dessus (un certain <span style="color:#993399;">potentiel</span> est inscrit dans la situation), on peut repérer la situation pour qu’elle soit profitable (ce qui consiste à recueillir des fruits éventuellement différents de qu’on aura semé : plus riches…) </span><br /><span style="font-size:85%;"><br /><span style="font-size:100%;"><span style="color:#3333ff;">Efficacité grecque</span>, <span style="color:#ff0000;">efficacité chinoise</span></span><br />La conception grecque de l’efficacité consiste à édifier un <span style="color:#3333ff;">modèle</span> (une abstraction de formes idéales) projeté sur le monde, projet qu’il faut réaliser grâce à la <span style="color:#3333ff;">volonté</span>. « C’est la tradition du plan dressé d’avance et de l’héroïsme de l’action » (moyens-fin ou théorie-pratique).<br />L’efficacité entendue en Chine (source sur la guerre, le pouvoir et la parole entre le VI et le IV siècle av. JC) consiste à <span style="color:#ff0000;">recueillir</span> l’effet du déroulement d’une situation pour mieux réussir dans le monde : c’est la logique de <span style="color:#ff0000;">l’implication</span> (Jullien l’appelle « Stratégie).<br />Il s’agit d’opérer un décalage de pensée (déplacer par rapport à nos habitudes et ôter la cale – ou le cadre pour remettre la pensée en mouvement) :<br /><br />- « <span style="color:#3333ff;">faire la réalité</span> » = Rationalité (délibération préalable) + hasard (donc attente du moment pour agir)<br />versus<br />- « <span style="color:#ff0000;">laisser advenir la réalité</span> » = creuser l’évidence (s’informer sur les autres ressources de la situation et les rapports de force) + mesurer la propension de la situation (jusqu’à ce que la transformation soit bénéfique).<br /><br />Jullien remarque qu’il faudrait alors changer notre langue qui reflète nos partis pris théoriques.<br /><br /><span style="font-size:100%;"><strong>Références</strong> : la guerre, la politique, la parole</span><br />On remarque également que les exemples sont pris dans :<br /><br />1) la <strong>guerre</strong> : situation simple où il y a un <span style="color:#993399;">ennemi</span> à faire disparaître – soit en le <span style="color:#3333ff;">détruisant</span>, soit en <span style="color:#ff0000;">l’enrôlant</span>. L’important est soit l’action au « <span style="color:#3333ff;">bon moment</span> » (kairos, l’occasion qu’il faut prévoir), qui se voit et se prête au récit héroïque ; soit la continuité de la <span style="color:#ff0000;">transformation</span> (scruter la moindre fissure), qui dure (savoir attendre) et passe inaperçue, n’offre rien à raconter.<br />Plaisir du risque de l’aventure contre fadeur mais vertu (effectivité) du non-agir. Logique de la transcendance (« l’agir est empreint d’une certaine extériorité, qui l’oblige à s’imposer », p.120) versus logique de l’immanence (« réagir implique de coller à la situation (l’autre) »).<br /><br />2) la <strong>politique</strong> : le despote chinois n’a plus à diriger, la contrainte devient naturelle ; la morale occidentale matérialisée dans la délibération sur l’action future.<br /><br />3) La <strong>rhétorique</strong><br />- Le <em>temps</em> : une perception différente.<br />Ex d’application : la prise de RV<br />Un chinois est <span style="color:#ff0000;">ponctuel</span>, ne remet pas un RV : la situation a changé mais le RV servira à autre chose. Un occidental annule un RV dès que le but a changé…<br />Quelque chose adviendra mais ce sera peut-être sans moi et on ne sait pas quand…<br />- <em>Le vide et le plein</em> :<br />Le vide permet à l’effet de s’exercer : remplir. « Le vide est le fond latent de toute chose » (et non pas le non-être métaphysique, p.133) [comme le désert est un réservoir de vie attendant la pluie]<br />Ex : le trop plein de règlements empêche l’évolution de la société à son gré.<br />« tandis que le plein est toujours limité, qu’on en voit déjà le bout, le vide est inépuisable »<br />- Penser l’interdépendance des contraires (<em>le tracé est la trace</em>) :<br />L’effect = processus de l’effet<br />La notion d’effect est plus riche que celle d’effet : c’est un avènement et non un résultat visé, c’est l’effet en cours, il est conséquence du processus (condition).<br />Il n’y a donc pas d’individualisation ni de volonté : « La pensée chinoise se refuse à la mise en valeur du sujet comme à son envers ascétique (le moi haïssable) » (p.218).<br />- <span style="color:#ff0000;">Manipulation</span> versus <span style="color:#3333ff;">persuasion</span> :<br />Manipuler c’est conduire l’autre par avance à adhérer : forcer l’autre à parler, à se dévoiler, à ne plus se contrôler, à se rendre transparent. C’est se conformer à l’autre pour le dominer, à l’image de l’eau.<br /></span><br /><em>3 - expérience de B. :<br /></em><span style="font-size:85%;">Je donne un <strong>cours</strong> à l’université où je fais référence à l’importance de tenir compte des différentes cultures. Le cours est basé sur des <span style="color:#993399;">jeux de rôles</span> de situations en entreprises. L’année dernière, je me suis trouvée trois fois avec des chinois qui venaient étudier en France (phénomène nouveau). L’un deux, jouait le rôle d'une personne qui est plutôt en retrait habituellement du reste de l’entreprise mais qui, dans la situation donnée, avait des informations très intéressantes sur un problème que ne réussissait pas à résoudre le reste de l’entreprise. Lorsqu’un <span style="color:#3333ff;">français</span> joue ce rôle, il ne peut pas s’empêcher de <span style="color:#3333ff;">parler</span>, de dire ce qu’il sait du problème. Mais, généralement, les autres ne l’écoutent pas car ce personnage est trop en décalage en général et on ne lui fait pas confiance. Le <span style="color:#ff0000;">chinois</span> n’a rien dit. A la fin du cours, je lui ai demandé pourquoi (peut-être ne parlait-il pas bien le français). Il m’a répondu : « <span style="color:#ff0000;">La situation n’était pas porteuse !</span> »… Ce qui est exactement le résumé que l’on peut faire du livre de François Jullien sur les comportements de chinois et les explications qu’eux-mêmes en donnent.<br /><br /><br /><span style="font-size:100%;">4 - <strong>Débat</strong><br /></span>- Diriger discrètement le cours des choses, attendre la situation porteuse... Vient de la religion <span style="color:#ff0000;">confucianiste</span>. Ca reste encore, la pensée fondamentale de <span style="color:#ff0000;">Mao Tse Toung</span> et c’est pour ça qu’il a gagné. On le voit encore maintenant. La chine avance avec une croissance de 10%, les Etats-Unis demandent même de l’aide aux chinois. Les chinois ne se précipitent pas, les américains se précipitent. J’ai lu un livre écrit par le général Chassaing qui décrit comment Mao s’est imposé partout (contre Tchang kai check qui combattait toujours sous l’impulsion de l’amérique). Il fallait conquérir le nord, c’était long et difficile, Mao s’est retiré (<span style="color:#ff0000;">la grande marche</span>), il a laissé la partie occidentale en attendant. Il a finalement gagné la guerre par sa patience. Il était plus confusionniste que communiste. On n’est pas préparé nous à combattre avec les chinois si on parle de guerre économique…<br />- Il y a maintenant à l’est de la Chine (à Shangai) le capitalisme...<br />- Il faut avoir en tête la conception de l’individu présente en Grèce mais pas en Chine, ce qui explique la démocratie occidentale. La Chine croit dans la masse. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- Les européens comme héritiers des grecs : nous avons un projet et nous mettons toutes nos forces pour faire le projet. Les Chinois, ils laissent la chose faire en préparant les conditions. Je pense que le projet c’est nécessaire partout parce que laisser faire, laisser passer, c’est la conception libérale de l’économie. Pour faire les choses si importantes que fait la Chine, il faut un projet… La grande muraille a été un grand projet, un grand effort. Aujourd’hui, la Chine a lancé une fusée avec satellite, ce n’est pas possible aujourd’hui de laisser faire !<br />- Attention, préparer les conditions c’est aussi quelque chose. Mais c'est différent du modèle dans lequel doit se mouler la réalité. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- Mao avait un projet : pour détruire la féodalité (encore en 1959). Il a interdit la noyade des nouveaux nés qui étaient une pratique courante quand on n’avait pas les moyens de subsister. On vendait les filles comme esclaves. La population grandissait tant qu’il a interdit le mariage très tôt et obligé l’enfant unique. Mao était un héros, les chinois l’ont porté comme un dieu. Son portrait est encore partout. Personne n’ose le critiquer, c’était un vrai dictateur. Il a enlevé la terre aux seigneurs pour la donner à ceux qui la cultivaient. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- Je suis d’accord que l’individu ne compte pas en Chine. Pour nous, c’est très compliqué. C’est tellement inconnu pour nous, surtout nous Espagnols. On n’a aucun vol pour l’orient. Ailleurs en Europe, ils ont commencé à apprendre mais nous on est ignorant. On voit ce qu’ils sont capables de faire avec les J.O. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- On a aussi redécouvert que les gens étaient persécutés sous Mao, les livres étaient emmurés dans la maison. Confucius, c’est peut-être une petite partie de la Chine… C’est un livre qui est largement vendu en Europe… Il parait que le statut de la femme était très important (XVème au XVIIIème)… </span><br /><span style="font-size:85%;">- Pour les basques, l’individu non plus n’existe pas. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- J'ai lu beaucoup sur la philosophie et pas sur les questions du marché. A propos du plan, il reste principal et <span style="color:#ff0000;">on l'adapte aux circonstances</span> (et non "<span style="color:#3333ff;">on adapte les circonstances</span>"!).<br /><br />- Je voudrais mettre en relief l’opposition entre l’orient et l’occident qui est l’individu et la masse. Combien de gens on a employé pour construire la grande muraille ? On a réussi à draguer les fleuves… La grande force en Chine, on pense à la famille, au clan et à la masse. J’ai entendu qu’il y a beaucoup d’engins agricoles qui sont tirés par des hommes : on dit que c’est l’animal le moins cher, le plus efficace et le plus intelligent. La Chine était beaucoup plus avancée que nous au Moyen-âge (l’imprimerie, la boussole, …). Je crois que les chinois ont cet orgueil qui leur donne l’envie de lancer des fusées. Attaques ou cohésion ? Mao a choisi de faire la cohésion mais il n’a pas été doux. </span><br /></span><span style="font-size:85%;"><br />- Il faut distinguer les gens qui habitent dans une grande ville et qui ont un contact avec les occidentaux et ceux qui vivent dans les villages et qui continuent peut-être à vivre la féodalité. Ils ont l’occasion de s’intégrer au monde moderne quand ils ont des enfants qui vont à la ville. Ils ont une philosophie de l’acceptation car ils n’ont pas le choix et ils arrivent mieux. Je n’ai pas de connaissance de la Chine sauf à travers les films. On voit la vie de la grand-mère qui est seule dans le village et qui va chercher son petit enfant de la ville qui joue au jeu video. C’est deux Chine différentes. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- A propos du laisser faire : il ne s’agit de fuir si la situation n’est pas porteuse mais d’attendre… ce n’est pas le libéralisme économique ni le « j’m’en foutisme ». </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- J’ai lu beaucoup Mao. Il disait qu’il a choisi le communisme car c’était le seul moyen de se développer à cette époque. Mais pour l’avenir il ne pouvait pas prévoir. Il pensait que ça pouvait aller vers le capitalisme. L’important c’était de faire avancer la Chine et d'en finir les deux problèmes fondamentaux : manger (plus de famine depuis les années 60 ; l’Inde n’a pas réussi à le faire) et sortir de la féodalité décentralisée et chaotique : il a centralisé et mis en place des impôts, des plans de développement et une monnaie. Il a mis en place un système pré-capitaliste. Sur le statut de la femme : il donnait des recommandations pour que la femme ne soit pas battue et qu’elle ne porte pas les chaussures qui rétrécissent les pieds (le statut de la femme s’était dégradée après le XVIIème). </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- Je me rappelle du film « la petite couturière » (Balzac et la couturière) : ça se passe dans un petit village isolée. Il y a deux persécutées qui ont été envoyées dans la montagne. On nous met dans des talons de 12 cm c’est comme les chaussures de fer… C’est vrai que l’esclavage continue. Je connais quelqu’un qui va régulièrement là-bas et toutes les deux heures, ils ont une minute de repos. On a l’expérience ici : ce sont des commerçants, ils travaillent tous les jours et dorment sur leur lieux de travail. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- Les chinois ont été déchirés du reste du monde par le désert de Gobi. C’est un désert épouvantable. Je pense que la muraille, il l’ont faite pour (les mandarins) empêcher les idées de rentrer et les gens de sortir… </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- Il y a une légende noire sur les chinois en Espagne. J’ai entendu que les chinois venaient ici et on ne voit les morts, ils se mangent ou quoi ? ils ne meurent pas ? j’ai un ami à Madrid qui connaît beaucoup les chinois qui viennent en Espagne : tous les chinois qui sont ici appartiennent à une partie de la Chine. Ils restent ici pendant un temps et ils repartent, c’est pour ça qu’ils sont jeunes ! Ils veulent être enterré chez eux. </span><br /><span style="font-size:85%;"><br />- Mon ancien élève était chinois et sa mère a été enterré ici ; il est guardia civil ici ! c’est le premier faire part de mort chinois. </span><br /><br /></span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-17589820485497269062009-01-19T15:25:00.004+01:002009-02-09T16:14:06.262+01:00Condé 29 (juillet 2008) : nos p'tits plats de fin de saison<span style="font-size:85%;">V. nous a fait des <span style="color:#009900;">sandwichs à la salade</span> : « J’ai fait les sandwichs parce que M. me l’a demandé. Quand ma mère les faisait, on retirait la croûte. Je mets un torchon humide pour qu’ils restent bien mous… »<br />T. nous a préparé <span style="color:#cc9933;">l'empanada à la béchamelle</span> : « parce que V. me les a demandé ! J’en ai mangé la première fois chez C. T. C’était Maria qui les avait faits. Maintenant Maria travaille chez V. et elle dit qu’elle ne sait pas les faire ! »<br />Mi. nous a apporté des <span style="color:#993300;">tortillas</span> à tous les goûts avec du <span style="color:#993300;">vin italien Lambrusco</span> : « Le vin m’a été offert. Il est frais mais comme il fait chaud, il n’est plus aussi chaud que quand je l’ai sorti du frigidaire chez moi ! Les tortillas sont au chorizo, au poivron, aux champignons et à la pomme de terre. Je les ai acheté chez Crol. Crol, c’est une manière d’écrire crawl car les enfants de l’ancien propriétaire nageaient ! »<br />M et des <span style="color:#993399;">gâteaux pâtissiers</span> avec du <span style="color:#993399;">Rioja</span> : « Quand j’avais 15 ans, je suis allée avec un groupe à une cave à vin à Malaga, pour goûter. J’ai goûté tous les vins, les autres aussi. Quand on est sorti, en plein soleil, on a tous vomi ! C’était ma première expérience avec l’alcool ».<br />F. rapporte aussi du <span style="color:#ff6600;">Rioja</span> : « Je reste française car c’est comme cela que j’ai trouvé du travail. Le vin m’a été offert il y a 15 jours par un ami architecte à qui on a prêté notre voiture pour aller retrouver ses anciens camarades d’études (il y a 60 ans) et les promener autour de ses créations (la casa del mar, la caseta n°12, l’école d’ingénieur) ».<br />B. &N. nous font goûter au <span style="color:#663333;">gâteau minute</span> (au chocolat) avec une <span style="color:#009900;">salade de fruits frais</span> (melons, pommes, poires, clémentines, menthe, pêche, kiwi) : « Le gâteau minute prend environ 10 min. pour être fait et cuit ! C’est une recette française pour femme toujours en retard comme moi… On dirait qu’il a du succès… Disons qu’il est plutôt gras et sucré mais la recette est secrète ! »<br />M.J. nous fait profiter des <span style="color:#666666;">moscovitas</span> : « Les meilleurs sont ceux de Playa ! »<br /><br /><strong>Bilbliographie</strong><br />Nicolas Sartorius, Alberto Sabio (2007), “El final de la dictatura: los meses que cambiaron la historia de España (noviembre 1975-junio 1977)”, Madrid, Ed. Temas de Hoy</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-84907262385575050622008-10-19T11:51:00.002+02:002008-10-19T11:56:45.619+02:00Condé 28 (juin 08) : L'étranger chez nous<em>"On l'invite, on l'aime, mais... Surprises !"</em><br /><br /><span style="font-size:85%;"> <strong>papotage pour commencer<br /></strong>Le temps qu’il fait et le plaisir de se baigner quand il pleut…<br />Les femmes étrangères…<br />Papoter : quel joli mot ! Potin ? Commérages : « comme à la télé », ça devient un business…<br />- on peut faire des choses biens et qui sont intéressantes… Par exemple, je racontais des histoires (comme celle de Désirée) à la manucure de ma mère et elle me disait que je devrais le faire à la radio… L’année prochaine, je vais parler de la reine Urraca à l’Athénéo Jovellanos… !<br />- En France il y a Pierre Bellmarre qui est une vraie star »<br />- et Apostrophe…<br />- si tu racontes l’histoire comme celle de tous les jours, ça intéresse tout le monde !<br />- et pourtant, il n’y avait grand monde pour Michel del Castillo à qui on reprochait d’être un romancier justement !<br />- moi je préfère les faits auxquels on peut se référer. J’ai par exemple lu au moins 200 livres sur la guerre civile et il y a des faits inventés…<br />- moi aussi j’aime les faits mais avec Désirée, on a les dates et le roman rajoute seulement ce qu’elle pense. Ce qui est de toutes façons impossible à savoir. C’est l’interprétation du romancier. C’est une fantaisie…<br />- Il vient de sortir un livre sur Joseph II (1808-1813 en Espagne, « José Bonaparte ») qui a essayé de mettre en place des réformes en Espagne comme lors de la république et là on a bien la vision côté Napoléon de Désirée. Mais il a été très malmené par les espagnols, il était haï par toute la cour de Charles quint.<br />- parce que les formes n’étaient pas bonnes !<br />- tu ne peux pas imposer quelqu’un comme ça !<br />- tu ne peux pas imposer des réformes comme ça à un peuple qui n’était le sien. Fernando VII a été un roi détestable… Et après on a voulu mettre en place ces réformes… La faute de José II a été de mettre en place un empire et c’était trop en avance… Maintenant on veut faire ça avec l’Europe. Là c’était la famille ! Je suis allé à Paris et on vénère la tombe de Napoléon alors qu’on est républicain…<br />- celui qui a vraiment réformé Paris, c’est Napoléon III et là on n’en parle pas, c’est la honte à cause de la guerre 1870.<br />- C’était Haussmann, un hommage à Napoléon…<br /><br /><strong>L’étranger à ma maison : anecdotes<br /></strong><em>Un sujet proche… Toutes les fantaisies sont permises</em><br />- j’ai eu deux français et un italien par échange avec le lycée de mon fils. J’ai reçu un garçon de Niort : c’était un garçon terrible, il était dans tous les endroits de la maison à la fois, il était adorable, plein de vie, travieso, espiègle, esprit libre… Il avait 13 ans, en 1997… Il est resté une semaine. J’ai été ravi. L’année suivante, ça a été différent : le garçon restait dans sa chambre, il ne sortait pas, il ne disait rien, il ne voulait pas manger, il ne voulait pas prendre le petit déjeuner et après il mangeait des biscuits et du chocolat. Il y a donc deux types d’enfants en France, comme en Espagne… Je pense que le premier voulait venir et pas le second…<br />- il ne faut pas avoir trop d’attente : moi je dis aux parents, attention, n’espérez rien. Ça ne fait rien si la personne ne correspond pas à ce que vous attendez, elle ne reste que 1 ou 3 semaines. Moi j’ai eu des enfants jusqu’à 19 ans, un était terrible, on l’appelait « le petit cochon », il avait 11 ans. Il faisait pipi au lit, il ne voulait pas aller se coucher, il ne voulait pas parler espagnol, il se moquait de mon fils qui parlait français, il a volé, il est resté deux mois ! J’ai eu un autre enfant de 12 ans, c’était merveilleux, il pleurait quand il est parti. J’ai eu des filles françaises et beaucoup d’anglais et d’américaines. J’ai eu une anglaise qui pleurait à chaque fois qu’elle voyait le professeur, alors c’était pour moi… Chez moi, elle pleurait seulement 1/2h le matin, moi je parlais anglais avec elle. J’ai eu une américaine qui a été adoptée : elle disait que tous les espagnols étaient horribles. Elle était tout le temps dans la salle de bain, elle a parlé des heures avec son fiancé qui voulait la laisser… Je pense que les différences étaient plus liées aux personnes qu’au pays. Je connaissais déjà bien la culture anglaise, française et américaine. Je pense que les américains étaient plus intéressé par notre culture. Les français étaient intéressés par sortir, s’amuser. Les anglais n’étaient pas intéressés, ils ne voulaient rien, je ne sais pas ce qu’ils faisaient là : les enfants venaient de familles humbles et ils n’appréciaient pas du tout d’être chez nous qui est une belle maison…<br />B : rappel sur culture : la façon dont on explique son comportement et non le comportement lui-même…<br />- je n’ai jamais eu chez moi d’étranger…<br />- J’ai reçu un français qui a l’âge de mes enfants, un presqu’étranger pour nous ! ça a été très difficile : c’est souvent des problèmes d’horaires (il ne voulait pas dormir), de nourriture (rejet comme une manière de s’imposer). Au départ, je me disais « il est chez nous, il mange comme nous ». Puis j’ai eu peur…<br />- moi aussi je suis allée parler à la prof…Il m’a dit faut le laisser faire…<br />- Je suis allée contre moi, j’ai proposé d’aller faire les courses avec lui, j’ai fait comme tu dis, il ne faut s’attendre à rien, et on a mangé ce que l’enfant aimait ! Pour moi ça a été très dur ! Il n’a pas dit un mot d’espagnol… Au début on faisait tous des efforts et après je n’ai parlé que français. J’ai eu le contraire, cinq enfants espagnols sont venus à Paris dans mon 30 m2 : avec les passages à la salle de bain, on a changé nos habitudes pour gérer les horaires ! C’était très difficile de parler le français… ça a été plus facile, ils communiquent plus facilement.<br />- chez moi aussi, tous mes enfants ont été très aimables avec tous les étrangers…<br />- ils savent accueillir, ils ont reçu une éducation de l’accueil…<br />- chez mes parents c’était pareil… James va venir avec sa famille cet été…<br />- J’ai reçu seulement une fois un anglais, ça a été un cauchemar de 15 jours. J’ai un appartement de 150 m2, c’est pas petit, j’ai quatre enfants, c’était en 1992. Un échange avec un de mes fils agé de 15 ans. On m’a envoyé un géant de 17 ans, chauve, antipathique, c’était horrible. Il mangeait tout sauf les tomates, j’ai cuisiné beaucoup, je devais rentrer du travail pour le nourrir. Mes enfants parlent anglais moi non, et mon fils plus âgé heureusement parlait avec lui. Il parlait bien espagnol pourtant mais il ne parlait jamais. Il sortait avec ses amis… Sauf une fois, il parlait sans arrêter alors j’étais heureuse et je parlais ! mes enfants me disaient « stop, il est saoul ! ». Il était habillé tout en noir. Il avait une chambre pour lui. Il était bien à mon avis. Quand mon fils est allé chez lui. Il vivait dans un château. Mon fils était avec sa mère, elle était attachée à lui ! La mère ne cuisinait rien : tous les jours, au restaurant ! C’était très bien ! Après la grille du château, il fallait une voiture pour aller jusqu’à la maison. Si mon fils était allé avant, je n’aurais jamais pu recevoir l’anglais, j’aurais été très complexée. La maison ne me plait pas, la cuisine non plus…<br />- c’est peut-être aussi la culture espagnole. Moi j’ai reçu un espagnol à Paris à 17 ans, ma mère n’était pas toujours à la maison, alors on mangeait des surgelés.<br />- on sait que les anglaises ne cuisinent pas et je les ai souvent entendu dire : I miss my mother cooking !<br />- j’ai reçu deux filles de 17 ans (par le programme Erasmus, un an), de Scandinavie, sont venues dans la classe de ma fille. Elles ne connaissaient pas l’espagnol. Elles se sont bien intégrées, elles sortaient le WE avec les copines : elles étaient étonnées de voir autant de monde à Gijón, le premier mois elles étaient saoules tous les WE. Elles sont parties en parlant couramment. Ca dépend bien des motivations : là ce sont les élèves qui veulent venir. Ils aimaient sortir tard comme les espagnols : tout le monde dehors, c’est pas pareil !<br />- je vis tout le temps avec un étranger qui me rend la vie impossible. Cet étranger, depuis qu’il est à la retraite, il est infernal. Par exemple, s’il fait mauvais il ne se lève pas et il ronchonne. Pour la douche, c’est très long (1 heure), pour s’habiller c’est très long, que choisir, c’est long, encore une heure, finalement il met toujours la plus laide… je propose de faire une visite : Rosario Acuña, la fol, … Il part en promenade et finalement il fait demi-tour et il rentre se coucher parce qu’il est très fatigué… Il sort boire une bière à la favorita, je lui interdis parce qu’après il dort mal… il boit deux ou trois bières… on va au restaurant… ou c’est moi qui fait la cuisine. Il se couche trop tard même si je le gronde tout le temps…<br />(on comprend que l'étranger c'est aussi soi-même...)<br />- tu vois le rapport d’être français et espagnol dans ce que tu racontes ?<br />- je me sens étranger en Espagne et aussi en France<br />- moi aussi…<br />- au bout d’une semaine en France je ne supporte pas le chauvinisme, en Espagne c’est le mensonge et le machisme<br />- j’ai l’impression d’être quelqu’un de différent, j’ai du mal à m’adapter, j’ai envie du débat français quand je suis en Espagne, et en France, je regrette la gaîté, le sens de la fête et quand je suis ici y’en a trop…</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-83943390194799057252008-10-19T11:31:00.003+02:002008-10-19T11:45:46.906+02:00Séance 27-mai 2008 : Michel del Castillo, Le sortilège espagnol<span style="font-size:85%;"><strong>Présentation par Béatrice</strong><br />J’aimerais aborder trois points qui m’ont frappé à la lecture de ce livre et qui me renvoie à mon quotidien de vie en Espagne (du moins en Asturies) : la question du débat, celle de la religion catholique et celle de la place respective des hommes et des femmes… </span><br /><span style="font-size:85%;"><span style="font-size:78%;">[J'ai distribué les notes ci-dessous]</span><br /><br /><em>Débat ?</em><br />- Michel del Castillo exagère en disant qu’à Salamanque les femmes regardaient les mise à mort derrière leurs mantilles. C’est faux !<br />- Il y a un décalage entre ce qu’il est et où il a vécu, ce qui fait sa force littéraire<br />- ces remarques illustrent le propos que je n’ai pas encore réussi à exposer… Michel del Castillo dit que pour l’espagnol, la communication n’existe pas, il ignore le dialogue. Il écoute car il est poli mais il parle pour imposer son point de vue. C’est en effet l’expérience que je fais depuis deux ans et à laquelle je m’habitue. Chacun parle vite, coupe la parole et ne suit pas un fil. On dit ce qu’on pense sans argumenter et tenir compte de ce que vient de dire l’autre. En revanche, on respecte l’idée de l’autre en ne cherchant pas à la changer, ce qui est très différent de la France. En France, on peut débattre des heures (mot proche de « battre »…), s’engueuler, convaincre, se laisser convaincre. Telle avait été mon éducation, chamboulée ici.<br /><span style="font-size:78%;">[Pourrait-on dire qu’en Espagne, on écoute les gens plutôt que les propos que tiennent les gens contrairement à la France où on écoute les propos et pas les gens qui les tiennent…?]<br /></span>- on a 30000 mots de plus que les français. Parce qu’on parlait en abstrait. L’espagnol veut toujours dissimuler les situations …<br />- il y a toujours cette idée de l’homme, mais pas de la femme, d’imposer son discours ; facilité par l’église. L’église n’a pas eu à composer, c’est imposé car il fallait conquérir un pays, il fallait combattre les arabes, elle commande, elle impose. Ça a duré énormément… Il y avait avant un dialogue juif, arabe, catholique… Mais depuis l’épée de la chrétienté et les rois catholiques, le dialogue est terminé. Ça prend le nom de nationale catholicisme. Voir le thème du PP aujourd’hui qui reprend celui des années 40. Ce qui a donné de l’importance à l’homme qui n’était pas croyant en fait : se sert de l’autorité religieuse pour commander sur la femme mais lui ne croyait pas… lire « Nada menos que todo un hombre », de Unamuno. Un homme n’aime pas une femme mais il s’impose.<br />- ce qui rejoint le second point que je voulais aborder, celui de la religion comme industrie castillane. Les hidalgos vivaient en grande partie de la guerre et la chasse aux arabes était une guerre rémunératrice sous les rois catholiques.<br />- pourquoi nous sommes toujours considérés comme les sauvages qui avons rejeté les arabes ?<br />- l’espagnol ne s’est jamais senti sauvage parce qu’il a chassé les arabes, il est juif et arabe aussi…<br />- pourquoi nous devons nous sentir coupable… A Venise il reste des choses Turcs, il reste des musulmans,… L’unité de l’Espagne a été faite parce qu’on a jeté dehors tous (même les allemands) parce que l’église catholique s’est identifié au pape ; on n’a pas à culpabiliser mais cela a empêché l’évolution plurielle de l’Espagne…<br />- en effet, l’Espagne a toujours été multiple… Seul moment d’unité a été sous Franco<br />- la première république…<br />- la deuxième république… En 710, c’était les wisigoths : on ne peut pas juger l’histoire de notre point de vue. En Espagne on vivait très mal avec les wisigoths, les arabes ont amené une culture, une liberté (l’invasion a duré 20 ans, ce qui est très peu pour une conquête)… Je le vois du point de vue de ces gens qui vivaient très mal, les gens n’avaient aucun droit ni à manger. Avec les musulmans, les chrétiens et les juifs ont pu vivre…<br />- le moment de l’invasion arabe était bien choisi : la fin de l’empire romain, il y avait d’autres invasions…<br />- l’Espagne était un mélange… Il y avait une unité très faible avec les rois wisigoths, les arabes ont donné une unité. A la fin, les Tahifas, l’unité était perdue (le film)…<br />- On en revient à l’unité de l’Espagne par la castille, ce qui me permet de comprendre les difficultés actuelles de la catalogne, du pays basque…<br />- Les rois catholiques, c’est le modèle de Machiavel, c’est Ferdinand el septimo. Il n’était pas castillan mais aragonais, il a nommé les nobles basques, catalans, de valence, aragonais en leur disant : « Vous allez avancer la conquête d’Amérique ». Les aragonais ont été très complices des catalans dans la conquête de l’Amérique. Parce qu’ils avaient besoin d’aider la Castille pour contrer le royaume de Leon… les catalans ont toujours été méditerranéen (sicile, la corse), ils n’avaient pas besoin d’aller en Amérique.<br />- aujourd’hui seuls 18% des espagnols vont à la messe… L’état est aconfessionel (et non pas laïque)<br />- dernier point que j’aimerais aborder : la femme… Pour une autre fois !<br /></span><span style="font-size:78%;">[Gloups, quel débat... !?]</span><br /><br /><em>notes sur le livre</em><br /><span style="font-size:85%;"><strong>« Le sortilège espagnol », 1977</strong><br /><em>Partie 1 : le mal d’Espagne</em><br />Cette partie insiste sur le mythe d’une Espagne unifiée :<br />« Il n’est d’unité pour l’Espagne, qu’imposée » (36) ; « A la veille de la guerre civile, le cardinal primat d’Espagne déclarait […] : ‘’En Espagne, on est catholique ou rien du tout’’ […] peut-on mieux exprimer cette volonté de nier l’autre, de le détruire au besoin ? L’Espagne n’a pas pu se faire parce que face au mythe catholique… il n’y avait rien. Aussi des Espagnes se sont-elles constituées, hors de portée du regard de l’Inquisiteur » (35-37). L’histoire d’Espagne est multiple, faite de ruptures sur lesquelles les espagnoles ne s’accordent pas : « C’est pourquoi Ortega y Gasset a pu dire qu’ils en étaient malades […] Leur histoire n’est qu’une légende univoque » (38).<br />Michel del Castillo explique ainsi l’Espagne multiple dont il distingue au moins quatre « mondes » : « Au nord […] domine la minifundia. La petitesse des exploitations condamne les habitants à l’émigration. Au sud, au contraire, on trouve des propriétés de vingt, de trente mille hectares et les hommes continuent de se louer à la journée, de sol a sol… » (40). On parle quatre langues, le catalan, le castillan, le basque et le galicien. Parler catalan par exemple « c’est manifester collectivement contre la suprématie de la Castille » (40).<br />« Pueblo signifie à la fois peuple et village. La patrie pour un Espagnol, c’est la patria chica : son village, sa famille, ses amis. […] S’il s’explique par l’Histoire, cet esprit cantonaliste s’enracine aussi dans la géographie. Chaque région vit séparée des autres par de hautes chaînes de montagnes » (41). Pourtant ces régions jalouses de leur autonomie sont capables de s’unir « pour des projets impérialistes [les Amériques] » (43). Pourtant, la misère accompagne aussi le voyageur. L’espagnol vit une tension terrible, entre son désir de grandeur et son quotidien misérable. Mais cette tension « se traduit rarement par des actes, moins encore par des paroles. Les Espagnols la contiennent, la dominent : el temple » (44) ; « On peut tout dire de l’Espagne, hormis qu’elle aime la mesure. Elle la hait, au contraire, tout comme elle vomit la tiédeur […] l’univers mental de l’homme espagnol est fait d’affects qui se succèdent à une vitesse extraordinaire » (45) ; « Un Espagnol ne méprise rien tant que la compromission, la combinazione. Il est, d’entre les peuples, le moins subtil, le moins rompu aux nuances […] Il suffit à son repos de se sentir fidèle à sa vérité, c’est-à-dire à son honneur » (46) ; « S’il n’y a, pour un Français ou pour un Italien, rien de déshonorant à changer d’opinion, l’Espagnol, lui, y voit un signe de veulerie, de relâchement moral. Ce qui s’appelle évoluer en France se traduit pas se renier en Espagne […] les Espagnols comprennent par contre le fanatique qui met la terre à feu et à sang pour faire triompher son opinion » (47). Pour un Espagnol, « ce monde est un théâtre et la vie de chaque homme une action dramatique. Papel : papier et rôle » (48) ; « On s’entretue avec insouciance parce qu’on n’imagine pas que l’ennemi puisse ‘’vouloir’’ traiter, c’est-à-dire se renier » (50) ; « Les idées ne divisent pas, elles ne partagent pas : elles excluent. Car il ne saurait y avoir deux vérités. Dès lors qu’on possède ‘’la’’ vérité, le reste n’est que folie, aberration, perversion intrinsèque […) Cette incapacité de l’Espagnol à examiner le point de vue de l’adversaire, à prendre ses arguments en considération dérive, on le devine, de la tension psychologique à laquelle il est soumis. Rigide il se fait et se veut pour ne pas s’effondrer » (51).<br />Michel del Castillo continue à fouiller dans l’histoire de l’Espagne pour comprendre cette tension. Il constate par exemple, « le peu de résistance que les autochtones opposent aux musulmans […] vingt ans à peine après l’arrivée de cette première vague de Berbères venus du Maroc, une vie intense, active, a jailli dans les régions occupées ; une symbiose s’opère ; les guerriers s’installent, ils épousent des femmes indigènes, on ouvre les écoles, on bâtit des mosquées, des palais : une civilisation est en marche » (56-57). Les seules résistances viennent des régions du Nord, coupées du reste de l’Espagne par la montagne : c’est dans « ces régions écartées, inhospitalières, coupées du reste du pays, que se rassemblent les chrétiens » (58). Entre le Nord et le Sud, « l’enjeu, la terra dolorosa, l’immensité des plateaux – entre six cents et neuf cents mètres d’altitude – où s’affrontent les deux Espagnes. Là se joue, déjà, le destin du pays » (60). Au départ, les gens du Nord ne cherchent pas à chasser les mores, ils font venir des artistes et s’imprègnent de leur langue (la jota) et de leur littérature (avec le duende, les djinns). « Les rois du Leon se mettent à l’école de l’Islam : ils s’entourent d’érudits et de savants juifs. Leurs nuits se passent en interminables discussions théologiques et philosophiques » (61). Mais la guerre pour l’Espagnol chrétien est une industrie et « Le renforcement du dogme [chrétien] a suivi, pas à pas, l’enrichissement de la noblesse et de l’Eglise […] Insensiblement, on voit naître une mystique guerrière » (63-64) ; « Il n’y a pas deux Espagnes, l’une musulmanes et l’autre chrétienne, mais un seul pays déchiré. En chaque combattant chrétien sommeille un potentat more, voluptueux et raffiné, subtil et sceptique. Lui céder pourtant, c’est abdiquer. La guerre passe ainsi dans les individus, les traverse, les déchire […] Alors, les hommes se raidissent, ils disent non à la tentation […] Ils se font une armature d’intransigeance qu’ils baptisent honra » (64). Ce long épisode marque l’Espagne pour toujours : les influences passées (grecques, romaines, phéniciennes) disparaissent au profit de la « répétition mécanique du même conflit » entre les pauvres et les privilégiés conduits par une Eglise richissime, les deux tenus par le mythe de l’Espagne Catholique : « Ceux qui n’acceptent pas le mythe ne sont pas même des adversaires, ils sont ‘’rien’’ » (65).<br />Pour arriver à ses fins, l’Eglise doit convaincre la monarchie à changer sa politique envers les Moresques et les juifs. Sous prétexte que les missionnaires se font rouer de coups dans les ruelles des quartiers moresques, on les fait accompagner par des soldats en armes. Les missionnaires ne s’encombrent alors plus de manières pour conquérir les âmes : tueries, bûchers. Face aux émeutes qui éclatent pour injustice, la répression est atroce : famille détruite, dispersée, massacrée. La conversion au « vrai Dieu » se fait alors par milliers et livre les convertis « pieds et poings liés, à l’Inquisition dont la juridiction s’étendait aux seuls chrétiens » (74). Les premiers attaqués furent les plus riches car les biens restaient la propriété de l’Inquisition. Le travail étant considéré comme vil pour l’aristocrate espagnol, les plus riches étaient les juifs. Se développe alors de plus en plus l’attitude aristocratique : « Mépris du travail manuel, culte de la guerre considérée comme une industrie, orgueil de caste lié à l’ancienneté du nom. Les plus pauvres se noyèrent dans le mythe. N’eussent-ils rien à manger, il leur restait la fierté de se dire Vieux-Chrétiens […] Quiconque aspirait à une charge officielle […] devait produire les preuves de limpieza de sangre</span><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=9076662222362393962&postID=8394339019479905725#_ftn1" name="_ftnref1"><span style="font-size:85%;">[1]</span></a><span style="font-size:85%;"> » (75) ; « Le destin semble s’acharner sur l’Espagne. Le pays le moins profondément chrétien, le plus incertain de sa foi, allait devoir défendre aux quatre coins du monde l’orthodoxie catholique » (76) ; « Les lois raciales, la tyrannie de l’Inquisition, le doute permanent dans lequel [l’homme espagnol] vivait et le sentiment de crainte qu’il en concevait l’enfermait dans une attitude de refus. Cet homme frustré de tout érigeait la négation en principe éthique. Il disait non à ses instincts et à son être même. La compensation, il la trouvait dans l’orgueil qu’il tirait de se faire violence […] Son intransigeance et son fanatisme étaient ceux de ses ancêtres musulmans ; arabe sa sensibilité à fleur de peau […] ; juif, son sens de la douleur […] Juive encore, son ironie corrosive » (77-78) ; « Ce que les Espagnols fuient dans le nada, c’est la frustration. Leur attitude se traduisait grossièrement ainsi : ‘’Puisque je ne puis ni assouvir mes instincts ni être vraiment ce que je suis, je ne désire rien, je ne suis rien. Tout finit dans la mort. Il est donc vain d’agir et de s’agiter’’ » (80).<br />Mais s’arrêter au nada, c’est laisser croire que « l’Espagnol pratiquerait le renoncement comme le Français sacrifie à la gourmandise […] Il y a des siècles que les pauvres supportent leur malheur. Ils s’accrochent à leur honneur pour ne pas désespérer d’eux-mêmes […] Mais ils préféreraient avoir l’honneur ‘’et’’ le bonheur. Il suffit de regarder autour de soi : ce qui étonne, ce n’est pas la gravité de la foule mais sa gaieté. Les Espagnols parlent haut et fort […] Observer les Espagnols au café, au théâtre, dans la rue : ils sont toujours en représentation […] Il a les mêmes désirs que les autres hommes mais il y répond différemment. La principale manière qu’il a de réagir devant ses désirs est… de ne pas réagir. Il les ignore, il les méprise » (85-87) ; « La blessure infligée aux Espagnols suinte encore : pour avoir le droit de vivre sur leurs terres, les habitants de ce pays durent renier leurs origines » (88).<br /><br /><em>Partie 2 : honneur et fierté</em><br />Part de la dureté de la Castille et de l’analyse que fait Unamuno du mot castizo : « Un mot castizo est un mot pur, parfaitement castillan […] Castizo tire son origine de casta. Il signifie par conséquent ‘’qui est de caste, de pure race’’ » (95) ; « [La Castille] a bien réussi à imposer son joug aux autres provinces, à les dominer, mais non à les intégrer. L’unité de l’Espagne demeure un idéal » (98) ; « Tout le XIXè siècle et la première moitié du nôtre [écrit en 1977] se résument en un combat, tantôt ouvert, tantôt souterrain, des régions contre le pouvoir central » (99) ; « le fédéralisme ne signifie pas forcément le démembrement ; tous se rendent compte que l’Espagne fut peut-être davantage une ‘’avant’’ que la Castille n’eût dominé les autres provinces qu’après. Mais une résistance intérieure les fige dans leur attitude</span><a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=9076662222362393962&postID=8394339019479905725#_ftn2" name="_ftnref2"><span style="font-size:85%;">[2]</span></a><span style="font-size:85%;"> » (100) ; « Dans leurs villages, les paysans castillans formaient une société d’hommes libres. La guerre leur épargnait le servage […] Clergé, ricos hombres et tiers état siégeaient ensemble dans les assemblées […] Cette tradition explique la dignité et l’orgueil des Castillans […] La liberté constituait le prix que la monarchie devait payer pour que des hommes se résignent à vivre dans le danger […] Le climat et la guerre façonnaient les Castillans. La race s’endurcissait. Sa philosophie était pessimiste, tragique sa vision du monde, stoïque son attitude devant la vie. Qué le vamos a hacer ? - Nada (105-108). Les Castillans sont dans l’action : « Ils ont la manie de vouloir agir en conformité avec leurs opinions. Ils ne se règlent pas sur la réalité […] Aucun argument ne les touche. Ils écoutent vos raisonnements parce qu’ils sont d’une politesse exquise. Ils acceptent que vous ayez d’autres croyances que les leurs ; mais s’ils doivent vous tuer à cause de vos idées, ils le font sans hésiter » (109).<br />A propos de l’hidalgo : « Vient de hijo de algo […] Fils de quelque chose. Non pas de quelqu’un, là est l’important, mais de quelque chose. La gloire de l’hidalgo, son honneur découlent de ses actes. Il faut interpréter ainsi la réponse faite par Don Quichotte : ‘’Chacun est fils de ses œuvres » (111). En devenant les serviteurs des Grands d’Espagne à la suite de la centralisation du pouvoir après le mariage d’Isabelle et de Ferdinand, les hidalgo fondent leur devise : « Honra y prez (honneur et gloire). Mais honra signifie aussi probité, honnêteté, et prez davantage que gloire : fierté, dignité […] Tous ceux qui voulaient échapper aux enquêtes racistes se prétendaient hidalgos. Car l’hidalgo est un noble non titré, il avait droit au don, il pouvait porter l’épée. Ses prétentions nobiliaires étaient fondées sur ce fait qu’il descendait de Vieux-Chrétiens : la pureté du sang lui conférait l’honneur […] Cette évolution d’une société ouverte vers une société close et aristocratique s’achève sous le règne de Philippe II. Alors l’Espagne se replie sur elle-même » (113-115) ; « La plupart des hidalgos possédaient à peine de quoi ne pas mourir de faim […] Pas d’autres alternatives que le cloître ou l’armée : à l’aîné, les terres et la maison, le couvent pour le puîné, l’uniforme pour le cadet […] Au XVIIIè siècle, l’aristocratie possède la moitié du territoire national » (120) ; « Pour les Castillans, l’étranger commençait aux frontières de leur province […] Pour les hidalgos, [agir dans l’honneur] se confondait avec le mythe de la pureté raciale et s’exprimait les vertus d’endurance et d’indifférence » (121).<br />A la mort de Franco, Michel del Castillo retourne à Barcelone, il n’a pas l’impression que le pays sort de quarante ans de dictature : « Tous d’accuser la Castille, de crier haro au pouvoir central, de dénoncer la mainmise de l’état centralisateur sur l’ensemble de l’Espagne » (126). S’interroge pour savoir où étaient ces hommes vingt ans plus tôt où toute idée contre le pouvoir pouvait être punie de mort. Franco avait insaturé la croisade contre tout ce qui n’était pas catholique : « Sa mission, il la concevait comme le rétablissement de l’Espagne dans ses options fondamentales […] Ce qui importait à ce petit homme secret, c’est que l’état fût puissant, unitaire et catholique. Le totalisme chrétien apparut aux homme de sa génération comme la seule réponse au totalisme marxiste » (134-137) ; « au sens fort, le franquisme est d’abord une réaction » (143).<br /><br /><em>Partie 3 : « La soutane et le bicorne »</em><br />Insiste sur le tempérament violent des Espagnols, physiquement. Compare aux Français dont la violence reste verbale, portés par le besoin de raisonner, de tout comprendre. Explique le côté réactionnaire de l’Espagne par la difficulté, voire le refus, d’assumer son double héritage, hispano-moresque et catholique. Cela rend les Espagnols radicaux là où souhaiteraient être tolérants. Ils rêvent du juste milieu mais tuent pour les idées : « Il [Don Pedro, chemise noire]m’apparaissait comme la quintessence de l’Espagnol. Sa droiture, son honnêteté, sa rigueur et cette impassibilité à l’heure de distribuer la mort […] Ce qui distinguait don Pedro d’un nazi ou d’un pur fasciste […], c’est sa haute conscience morale » (211) ; « Ne conviendrait-il pas de réconcilier l’hidalgo et le fellah, le rabbin subtil et le moine brûlé de charité ? » (214).<br /><br /><em>Partie 4 : « Yo, el rey… »<br /></em>« Les rois de France signaient de leur prénom, ceux d’Espagne le font avec ces mots : Yo, el rey. Chaque Espagnol pourrait en faire autant […] Il [l’Espagnol] veut s’imposer, il exige d’être respecté, demande à être jugé, non pas sur ses intentions, qui ne concernent que lui, mais sur ses actes […]. Il ignore le dialogue, refuse de penser avec son interlocuteur. Ce qu’il recherche dans une discussion, c’est une occasion d’énoncer son opinion […]. Plutôt que de se contredire, il assène ces mots définitifs : porque me da la gana » (217) ; L’Espagnol reste pourtant toujours courtois et simple car « dans un pays où chacun se dit roi, il n’y a pas de sujets […] La cortesía, c’est plus que la politesse : un art de vivre en commun puisé au cours des siècles » (218) ; « La préoccupation majeure des Espagnols est de quedar bien (faire une belle sortie) » (219).<br />Continue sur le registre du manque de dialogue : « Les dialogues sont faits de monologues successifs. Chacun commence par un yo qui marque les limites de l’échange. Au fond de chaque Espagnol sommeille une peur séculaire : celle de se découvrir. On ne se défait pas aisément d’une méfiance qui remonte à plusieurs siècles » (221). L’Espagnol assume sa solitude.<br />Sur le paraître, insiste sur le langage gestuel qui est un rituel : « Un Espagnol marche et bouge selon une certaine idée qu’il se fait de lui-même[…]. Un geste gracioso se doit d’être harmonieux et ironique à la fois. L’ironie naît d’un détachement qu’on sait faux » (223).<br />Sur la mort : elle est un sujet incontournable pour l’Espagnol qui « n’est pas attiré par la mort mais révolté par elle. Il sait que, quoiqu’il fasse, elle finira par l’emporter. Son impuissance à la conjurer le désespère » (225) ; « Il apprend, depuis l’enfance, à vivre dignement sa mort […] C’est toujours par le mépris, c’est-à-dire la négation, qu’il écarte de lui ce qui le menace » (227-228).<br /><br /><em>Partie 5 : « Idéalisme/réalisme »</em><br />« Trop de désillusions et de déboires, trop de frustrations ont privé l’Espagnol de la faculté d’espérer. Son enthousiasme s’émousse vite ; la lassitude le reprendre. Il lui manque la foi qui lui permettrait d’envisager un futur meilleur. Aussi le progrès le prend-il au dépourvu. Il se hâte de jouir de ses bienfaits avec une voracité d’éternel affamé » (251-252) ;<br />L’idéalisme : « La philosophie de l’Espagne est une philosophie du ‘’moi’’ ; ‘’Je fais’’ […] Plus l’action sera absurde et gratuite et plus ce sentiment d’exister sera puissant […] Un homme qui agit avec droiture, qui n’est mû par aucun intérêt, qui obéit à ce que lui dicte sa conscience : un tel homme est au-dessus de l’échec [en référence à Don Quichotte, hidalgo qui se conduit au chevalier, en conformité avec le code de l’honneur] » (253-254) ; « Les exploits de Don Quichotte ne sont absurdes que replacés dans un contexte de raison » (255). L’idéalisme espagnol est radical : il n’accepte pas la société telle qu’elle est, il veut la libérer, tout de suite.<br />Sur le réalisme : « L’Espagne n’a pas bon goût, elle n’a pas non plus mauvais goût : elle a des goûts. Elle pense, par exemple, que tout peut être dit, montré ; qu’il n’y a pas des fonctions nobles et basses. Elle aime un parler libre, franc, qui ne s’ »encombre pas de sous-entendus et de périphrases. Une putain est une putain […] Cagar [chier] n’a rien de très vulgaire en espagnol. C’est un mot qui définit une action » (272-273) ; « Les chevaliers errants doivent manger… » (274).<br />Explique ainsi l’anarchisme espagnol : individualisme et radicalisme : « L’égalité et la liberté ne se laissent pas limiter. Personne n’a le droit de dire : ‘’Remets tes désirs à plus tard. Faisons d’abord ceci ou cela’’. Seule l’assemblée des hommes enfin libérés peut prendre une décision souveraine » (285).<br /><br /><em>Partie 6 : « Don Juan devant Carmen »<br /></em>« Les hommes ne badinent pas avec leur honneur, c’est-à-dire avec la vertu de leurs femmes (depuis qu’elles travaillent, leur honneur les suit au bureau, dans la rue, et il n’appartient plus au foyer » (297) ; « Aucun juge, en Espagne, ne condamnerait à la peine de mort un homme qui a tué parce qu’il était trompé. C’est une affaire entendue que les atteintes à l’honneur se lavent dans le sang […] » (298) ; « Les Espagnols aiment la femme forte […] Le plus beau compliment qu’un Espagnol puisse faire à une femme, c’est de lui dire qu’elle est cojonuda (qu’elle a des couilles) […] C’est un peu pour les femmes et à cause d’elles qu’il arrive aux Espagnols d’être moins lâches que d’autres peuples […] Les femmes inspirent les hommes et aident à se maintenir debout. Tu es un homme ou non ? […] Il a voulu devenir un dieu, il a usurpé son rang, les prêtresses du nouveau culte le rappellent à son devoir » (298-301) ; « Les Français acceptent fort bien qu’une femme puisse être intelligente […] On trouve en France des couples cultivés. […] En Espagne, on se méfie des femmes intelligentes […] On admire leur courage, quand elles en ont, mais on méprise leur esprit […] Les hommes agissent ainsi parce qu’ils ne sont pas très sûrs de leur virilité » (303).<br />« L’honneur reste une affaire d’hommes […] On retrouve en Espagne, la très ancienne trinité méditerranéenne : Vierge-épouse-mère » (308) ; « Au cœur de la femme, un sentiment s’insinue : l’homme est un moyen, non une fin […] Elle n’a pas épousé un homme mais une institution. Tous ses espoirs, elle les reporte sur les enfants à venir. La maternité comble ses vœux [… Lorsque l’enfant grandit,] elle coupe le cordon ombilical, elle tranche dans sa chair avec un courage inouï […] La maman s’efface, la femme forte apparaît […] Ce tardif sevrage laisse l’adolescent désemparé » (309-310) ; « La femme ne s’épanouit pas seulement dans la maternité. Son plus beau triomphe, c’est le veuvage […] Elle gémit, verses des larmes ? Sur la scène du monde, elle peut enfin aller et venir à sa guise. Le veuvage, ce sont tous les avantages du mariage moins ses inconvénients » (312).<br /><br /><em>PARTIE 7 : « Le royaume des clerc »</em><br />« On connaît les méthodes de l’Inquisition. Deux choses la rendirent si redoutable : l’anonymat garanti aux délateurs et l’ignorance dans laquelle le suspect était tenu du crime dont on l’accusait » (325) ; « Pour échapper à la torture, les suspects avouaient n’importe quoi. Ils se ‘’réconciliaient’’ avec l’Inquisition » (332).<br />A propos de l’Opus Dei : « Que s’était-il passé en 1930 qui avait failli causer la ruine de l’Eglise ? Les philosophes, les intellectuels avaient réussi à submerger l’état, puis à s’en emparer. Ils l’avaient fait en gagnant les élites à leur cause, comme leurs modèles français du XVIIIè siècle […] Il [un prêtre obscur… Mgr José Maria Escrivá de Balaguer] pensa qu’il fallait opposer à la milice athée une armée chrétienne qui combattrait avec ses propres armes […] A de tels soldats, on ne demanderait pas l’obéissance passive, mais l’esprit d’initiative, l’imagination, la volonté de puissance mise au service de la bonne cause » (371) ; « Naturellement, ce coup d’état clérical n’a pas manqué de susciter de violentes réaction […] Parmi les plus acharnés adversaires de l’Opus Dei, il y a les jésuites. Il ne saurait en être autrement puisque l’œuvre recrute parmi les élites, chasse gardée des disciples de saint Ignace » (372) ; « L’apogée de l’Opus Dei se situe vers les années 1962-1967 […] L’Opus Dei, c’est la chevalerie des gestionnaires » (374-376).<br /><br /><em>Partie 8 : « Terres sans eau »</em><br />« Ce pays, je le comprends. J’emploie le verbe comprendre dans son sens étymologique : je prends cette terre avec moi, je la porte en moi.<br />…<br /><br /><em>Partie 9 : « Le chant des Espagnes »</em><br />Fait le tour de l’Espagne, après avoir beaucoup parlé des Castillans : Catalogne, Pays Basque, Andalousie. Catalogne, joyeuse, besogneuse…(a terminer) </span><br /><span style="font-size:85%;"><br /></span><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=9076662222362393962&postID=8394339019479905725#_ftnref1" name="_ftn1"><span style="font-size:78%;">[1]</span></a><span style="font-size:78%;"> Voir le nom de la loi, sa date d’abolition et la date où elle n’a plus été effectivement appliquée (années 50 encore, non ?)<br /></span><a title="" style="mso-footnote-id: ftn2" href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=9076662222362393962&postID=8394339019479905725#_ftnref2" name="_ftn2"><span style="font-size:78%;">[2]</span></a><span style="font-size:78%;"> La France avant et après LouisXI ? Aujourd’hui, la nation aurait moins de poids qu’hier ?</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-50721538060288931652008-10-14T12:14:00.005+02:002008-10-19T11:35:56.358+02:00Séances 25-26 (mars-avril 08) : M. del Castillo, La tunique d'infamie<strong>Michel del Castillo : "La tunique d'infamie"<br /></strong><br /><span style="font-size:85%;"><em>Remarque préliminaire sur le Condé 25 du 27 mars</em><br />Le jeudi 27 mars, pour le condé 25, nous n’avions pas préparé les ouvrages de Michel del Castillo et il y avait peu de présents. Nous avons donc décidé d’en profiter pour visionner « Le destin », un film de Youssef Chahine qui conte la tolérance et l’intolérance à l’époque du philosophe Averroes en Andalousie.<br /><br /><em>Michel del Castillo : quelques mots clés</em><br />De père français, mère espagnole… Voir quelques éléments de sa biographie :<br /><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Del_Castillo">http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Del_Castillo</a> ; <a href="http://www.micheldelcastillo.com/biographie.htm">http://www.micheldelcastillo.com/biographie.htm</a><br />A passé son enfance dans les camps après avoir été abandonné par son père puis par sa mère : d’abord en Allemagne durant la guerre, puis en Espagne en tant qu’orphelin. Il s’enfuit et s’ensuit une série d’aventures plus ou moins douloureuses avant de rejoindre la France et son père hautain. Il retrouve l’équilibre chez sa tante et surtout, il se dit lui-même, « sauvé par la littérature ».<br />On peut parler de résilience en ce qui le concerne, en référence au concept développé par Boris Cyrulnik : la capacité de retrouver un état stable malgré toutes les difficultés rencontrées qui aurait du l’amener à devenir fou. Le terme de résilience concerne à l’origine une propriété du matériau. Cyrulnik l’a adapté en psychologie.<br /><br /><em>La tunique d’infamie : « El sambenito »<br /></em>Présentation par Teresa en espagnol :</span><br /><span style="font-size:85%;"><strong>Personajes</strong>: Manrique (inquisidor), Michel (escritor), su tío Padre Almagro (canónigo), el caballero y noble Gonzalvo (su amor verdadero). </span><br /><span style="font-size:85%;">Hay dos historias paralelas:</span><br /><span style="font-size:85%;">Una actual (la del escritor), que explica como en uno de sus viajes por España se encuentra con el personaje del inquisidor y empieza a escribir su historia y en muchos de los capítulos se desarrolla un diálogo entre ambos. El escritor habla de su personaje y lo juzga en tercera persona, pero el inquisidor le contesta muchas veces directamente en segunda persona para defenderse de las acusaciones del escritor y explicar los motivos de sus actos. Así se va entendiendo y conociendo la historia del inquisidor. Cada capítulo se desarrolla en diferentes lugares, los cuales son también visitados por el escritor que al final se va a descansar a un pueblo de Francia y allí termina su novela.<br /><br />La otra es la de Manrique, que pasa su infancia en Soria, criado y educado por su tío Almagro (canónigo) que le inculca ideas abiertas y permisivas como las de Erasmo. Su tío es muy querido y admirado en su zona y nunca quiere subir de categoría en su carrera. En una ocasión cuando Manrique es niño todavía, su tío tiene que viajar al sur para limpiar la honra de su apellido y defenderlo de falsas acusaciones. Manrique sigue los pasos de su tutor y se hace sacerdote y gracias a los contactos de su tío con algunos personajes de la nobleza consigue llegar a ser inquisidor de Castilla. Manrique siempre sigue los legalismos en las acusaciones y en los juicios pero nunca asiste a los interrogatorios, por lo cual no llega a conocer la parte horrenda de su trabajo. Sí que observa, que muchas veces los acusados se quejan de que las acusaciones que pesan sobre ellos son falsas, sobre todo en el caso de los conversos. Éstos tenían que demostrar de manera más clara que los cristianos viejos su obediencia a la iglesia.<br />Se enamora de un noble (Gonzalvo) que es soldado y que muere en una batalla en Francia, los dos se enamoran porque son muy parecidos en el fondo y porque entre ellos se pueden permitir hablar y ser ellos mismos y demostrar su cinismo y profunda decepción de la vida, sin mostrar otra cara como hacen cuando se rodean de otras personas. Su amor es puro y profundo.<br />Manrique tiene cada vez más dudas sobre el trabajo que realiza, debido a su verdadero carácter y a las enseñanzas permisivas que ha recibido de su tío en la niñez, aunque defiende delante de los demás la necesidad de depuración y limpieza de las ideas religiosas.<br />En una visita a Granada es recibido por el inquisidor de allí, que para contentarlo le invita a presenciar un juicio con sus correspondientes interrogatorios contra una pobre vieja judía conversa acusada de practicar ritos de su antigua religión. Allí hablando con ella descubre que esta mujer es su tía y que él mismo pertenece a una familia de judíos conversos cuyas mujeres se casaron con gente de alto linaje pero que aún así, su propia madre no se salvó de la hoguera debido a falsas acusaciones. Manrique perdona a su pobre tía.<br />Después de darse cuenta de que toda su vida ha sido una auténtica mentira, su decepción y frustración son tan grandes que se retira a un pequeño pueblo en Flandes donde en ese momento las leyes religiosas son más permisivas y puede llevar una vida tranquila.<br /><br /><br /><em>Débat<br /></em>- C'est l'époque de l’expulsion des juifs qui ont été accueillis en Hollande. En Espagne ils pouvaient rester s’ils renonçaient à leur religion. L’enrichissement de la Hollande vient de là.<br />- Les juifs ont été expulsés mais les conversos, c’était une peine que tu traînais toute ta vie. Ca c’est pas très vrai car il y a des grands personnages qui sont des fils de conversos (Fray Luis de Léon). L’Espagne a été la première nation qui s’est formé politiquement : les expulsions ont eu lieu en France et en Angleterre. La légende noire de l’Espagne est peut-être montée par des jaloux.<br />- De l’autre côté de la méditerranée, la diaspora. Tu peux trouver des descendants de cette époque en Turquie.<br />- Sur le livre de la légende noire. Spinoza par exemple était un juif descendant des espagnols. Tout les pays n’aiment pas les insultes mais les espagnols pensent qu’ils sont maudits et ne se défendent pas.<br />- Walter Scott (opéra), Ivanhoe, Rebecca était juive, elle était complètement délaissée, méprisée mais elle avait beaucoup d’argent et elle pouvait faire ce qu’elle voulait. C’était en Angleterre.<br />- Le rejet des juifs en Russie, l’inquisition était chez les protestants, « un voleur a cent ans de pardon » (les pirates grecs volaient les espagnols pour la couronne anglaise)…<br />- Inquisition vient de France, du combat contre les Albigeois. Tout ne se nomme pas inquisitions même si c’est affreux (j’ai trouvé un article qui résume bien la naissance de l’inquisition et sa renaissance en Espagne : <a href="http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=12330420">http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=12330420</a>).<br />- Il y a quelque chose de suspect dans le roman. Nous ne pouvons pas juger des faits du XVème siècle avec nos idées d’aujourd’hui. Des choses qui étaient normales nous paraissent horribles.<br />- C’est un roman. Un écrivain qui se mêle de l’époque, il ne peut pas être très exact. A la Coruña on ne pouvait pas y avoir de jugement, il n’y avait pas d’inquisiteur. Comme à Bilbao, Santander, Vigo. On les faisait à Leon, Valencia, etc. Quand le commerce risquait quelque chose, le capitaine qui n’était pas un évêque mais qui avait l’armée… Ils ont pris trois marins hollandais, ils ont été amenés à saint jacques pour faire l’autodafé. Le capitaine a été cherché les trois marins pour les ramener au bateau car le commerce était plus important.<br />- L’inquisition était une chose épouvantable. Mais les anglais étaient horribles : on laisse voir l’intérieur de la maison pour éviter de se faire accuser d’être une sorcière. Tous les puritains de Massachusetts ne pouvaient pas porter de bijoux… On a besoin de loi parce que l’humanité a besoin d’une direction.<br />Quand on parle des puritains on croit qu’ils sont très bons. Mais on ne parle pas des horreurs…<br />- Beaucoup de conférence sur la guerre d’indépendance. Tout le monde pense que l’empire espagnol était bien pour les espagnols mais c’était un désastre. Elle a du supporter et organiser l’empire en Amérique comme en Espagne. Après l’indépendance ça a été le désastre, tout es revenu au chaos.<br />- Oui c’est un roman mais il est très marqué par une idéologie et il l’exprime à travers un roman. Un historien doit être neutre. Ca se voit qu’il n’est pas de droite car il parle mal de certaines choses.<br />- C’est un resentido : j’ai lu une biographie, par la vie qu’il a mené ; il garde en soi un sentiment contraire à l’Espagne…<br />- C’est un roman mais je pense que pour la plus grande partie du monde, le plus important c’est le roman et pas l’histoire. Ex : l’écrivain allemand qui a écrit Don carlos (Shieller), Philippe II est montré comme un vieux alors qu’il s’est marié à 32 ans, ce n’est pas vieux. La princesse de Valois…<br />L’Espagne a fait l’université, les monuments en Amérique, pas l’Angleterre…<br />- Maintenant je pense qu’il arrive quelque chose pareil en Allemagne avec la culpabilité qu’ils ont vis-à-vis des juifs. Il ne faut pas se sentir coupables, mais responsables. Je pense que c’est un fait de religions judéo-chrétiennes : on s’est senti coupable des choses qu’ont fait les évêques en amérique. C’est une sorte de façon de rejeter…<br />- Les australiens ce sont les anglais qui les ont envoyé et pas en vacances ! C’est aussi une question religieuse mais aussi de ceux qui ne croient pas. Mais ici ça n’existe pas : on a le droit de croire ou de ne pas croire. Mais on a du mal à arriver au respect…<br />- Les religions ne sont-elles pas un alibi pour imposer sur les autres, comme l’économie aujourd’hui ! Parmi les prêtres, il y a des gens magnifiques mais dans les hautes institutions on ne voit que du pouvoir, etc.<br />- La même chose dans le travail...<br />- Attention l’organisation n’est pas l’institution : ce qui est la doctrine et la façon de la mettre en œuvre. L’idéologie est nécessaire…<br />- Mais la mise en œuvre est toujours une catastrophe<br />- Je suis d’accord. L’homme est le seul qui a besoin de transcendance. Depuis les primitifs, ils inventaient leurs dieux mais n’est-ce pas le même dieu qu’aujourd’hui. A besoin de se surpasser… de la même façon que on a inventé le x en mathématiques on a inventé le dieu…<br />- Pourquoi la religion catholique est toujours attaquée ? Vous avez du respect mais vous commencez à céder un peu de votre laïcité avec les musulmans (parle des Français). On n’avait pas le droit de mettre el crucifix mais il faut toujours une salle pour prier, c’est obligatoire. En Allemagne, il y a toujours un livre de prière.</span><br /><br /></span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-81469500402338935572008-10-14T11:35:00.005+02:002008-10-19T11:36:39.435+02:00Condé 24 (février 08) : Marie-Antoinette<span style="font-size:85%;"><em>C’est notre deuxième anniversaire !</em><br /><br /><strong>Le sujet du jour : « La reine scélérate » de Chantal Thomas </strong><br /><em>Biographie rapide :</em><br />1755 – 2 novembre, Maria-Antonia, Josefa Johana<br />1765 – mort de son père<br />1768 – l’abbé de Vermont devient le précepteur de Marie-Antoinette<br />1770 – 16 mai : mariage (signe l’alliance de 1756 entre la France et l’Autriche). Elle emmène l’abbé avec elle.<br />1778 – Naissance du 1er enfant<br />1780 – la France du côté de l’indépendance des américains. 29 nov. Mort de Marie-Thérèse (mère)<br />1781 – Naissance d’un fils<br />1789 – mort de son fils<br /><br /><em>Le livre : "La reine scélérate"</em><br />Le pire de ce qu’on peut dire d’un être humain. Voilà comment elle était appelée dans tous les pamphlets qui ont été écrits à son sujet. Dans le dictionnaire, on trouve la définition suivante : autrichienne, femme de louis XVI, joua à la bergère, fut guillotinée. Encore aujourd’hui, on raconte l’anecdote : « Quand le peuple lui a réclamé du pain, elle aurait répondu, mangez des brioches. C’est bien fait ce qui lui arrive ! »<br />Elle était très belle, elle fut applaudie parce qu’elle plaisait puis elle a été haï. Comment est-on passé de cette vision de rêve à la vision de cauchemar ? A son arrivée en France, elle a 14 ans. Tout le monde la fête. Elle séduit la cour, « en dépit de la guerre de faction qui y sévit ». Voir par exemple le film de Sophie Coppola qui montre bien cela, notamment la scène ou MA doit trouver les bons mots vis-à-vis de la « favorite ».<br />Chantal Thomas parle de la démarche de MA : en privée, elle est comme une adolescente, courant, sautant ; en publique, elle est souple, légère et hautaine (qui renvoie à sa fin où elle a sauté vers la guillotine comme si elle dansait).<br />MA est isolée et s’inquiète : « on me fait trop de compliment ».<br />Son couronnement tourne à la tragédie (incendie place de la concorde avec des centaines de morts)…<br />La mère et la fille s’écrivent tous les quinze jours ; il y a aussi des courriers du diplomate qui donne son avis sur la fille à sa mère.<br />Le mariage est lié aux désirs de pouvoir de sa mère ; c’est une adolescente ; son mari est bricoleur, n’a pas de favorite, ne s’intéresse pas aux femmes ; elle a beaucoup de charme ; la cour est en plein conflit ; elle ne peut pas sortir.<br />On lui a donné beaucoup plus de pouvoir qu’elle n’en avait. L’époque : l’indépendance américaine…<br />À propos de ses caprices : Marie-Antoinette joua effectivement à la bergère, elle a construit plusieurs chaumières, on venait jouer avec elle mais tout le monde n’y était pas. On raconte aussi l’histoire de l’enfant pauvre qu’elle veut adopter et surtout l’histoire du collier (elle aurait commandé au cardinal de Rouen un collier en diamant et n’aurait ensuite pas voulu le payer).<br />Épisodes qui enclenchent sa disgrâce : Le marieur tombe en disgrâce… Elle souffre de la maladie et la mort de son fils : dans les pamphlets on lui reproche d’avoir ensorcelé son fils.<br />Enfin, la révolution, la fuite, le procès (où elle fut très digne).<br />Quelle évolution de la société voit-on à travers cette lecture ? On assiste à une nouvelle position subjective : de l’assujettissement au roi et à Dieu vers la subjectivité, la liberté. Le reflet de ce renouveau de la pensée se trouve dans ce qui a perdu la monarchie où tout était plaisir mais uniquement dans la cour. Cette nouvelle pensée a pris Marie-Antoinette comme bouc émissaire. La révolution est toujours menée par une élite, le reste suit. Un des premiers pamphlets raconte des scènes dignes du marquis de Sade, c’est très nouveau. La vie de la cour était réglée comme une horloge, c’était complètement en dehors de la vie.<br /><br />Phénomène psychologique de la subjectivité : MA a été surtout condamnée dans sa féminité ; Freud a employé la métaphore du continent noir pour décrire la femme. On parle maintenant de jouissance autre pour montrer que la jouissance féminine est différente de la jouissance masculine. Pour les hommes, c’est basé sur la comptabilité (combien de fois) ; pour les femmes, serait la mystique (voir les peintures de Michel Ange Sainte Thérèse). Elle aurait aussi attiré la disgrâce par ce côté féminin qu’elle affiche fortement alors que ce n’était pas l’usage de l’époque. Il y avait eu Marie de Médicis (voir le film sur la vie de son fils Henri IV) mais ce n’était pas la même époque (qui est la naissance de la modernité). Nous n’avons pas beaucoup évolué depuis…<br /><br /><strong>Débat</strong><br />- Je suis d’accord avec Napoléon qui dit que la mort de la reine est pire que le régicide. Elle a été le bouc émissaire d’une histoire plus ancienne. Louis XIV a donné des charges aux bourgeois et a fait des nobles ses valets (par exemple Molière avait la charge de maître des eaux et des forêts, Robespierre, Diderot, etc. étaient des bourgeois). Les nobles ont dû vendre leurs possessions pour avoir les faveurs du roi. Les bourgeois ont pris le pouvoir depuis ce temps. MA a été plus bête que méchante. Elle était Autrichienne. La France avait peur d’une invasion.<br />- L’anecdote du concierge qui a été mis dehors pour s’être trouvé en présence de la reine mal à propos. Il devait avoir beaucoup de pouvoir en effet pour s’approcher.<br />- La quantité de pamphlets est dû aussi au fait que c’était un des seuls moyen de communication.<br />- C’était une lecture pour la bourgeoisie car le peuple ne savait pas lire.<br />- J’ai lu une biographie par Stephan Zfeig. J’ai été très touchée. J’ai vu que MA n’était pas préparée. Elle était toute jeune. Elle arrive en France, le dauphin vient la recevoir. Elle devait laisser ses vêtements pour être habillée de neuf dans une salle pleine de gens.<br />- à l’époque c’était tout à fait normal.<br />- moi je me voyais à quinze ans toute seule là… Horrible ! Pour moi, Louis XVI, je le trouvais presque sympa. Il aimait un autre genre de vie, il était seulement faible avec un père autoritaire, avec la cour avec ses favorites. Je pense qu’il aimait MA. Peut-être pour elle, il n’était pas le prince. Elle ne savait pas ce qui se passait en dehors de la cour. On croit toujours qu’elle savait tout mais non. Elle aurait peut-être pu essayer de savoir plus… Et dans la prison, quand on l’a séparé de son fils et elle n’a jamais rien su de son fils. C’est un des mystères de l’histoire… J’espère pour lui qu’il est mort vite.<br />- Et ses enfants malades et morts. Le deuil dont on ne se sort pas, c’est celui d’un enfant. Elle se trouve hors tout.<br />- Elle ne voyait peut-être pas beaucoup ses enfants…<br />- Non elle les voyait souvent car elle était toute seule à la cour. Elle était très attachée à ses enfants. Elle a en effet eu choc à la mort de sa fille.<br />- Je vous invite à lire ce livre. Je suis frustrée de ne pas vous avoir tout dit car les pamphlets sont très scabreux.<br />- Ce qui m’étonne, c’est que les historiens français quand ils parlent des Louis XVI et de MA, restent à des analyses aussi faibles de leurs personnalité. La terreur et ses conséquences ont été terribles. Même si ça a donné les droits de l’homme.<br />- Oui en effet MA a été un bouc émissaire d’une histoire qui est longue et qui allait vers la révolution.<br />- Les historiens continuent à croire que la révolution est née à cause du roi et de la reine.<br />- C’est exactement l’opposé de ce que raconte Chantal Thomas ; les pamphlets sont un document historique pour comprendre en effet comment ce couple est devenu bouc émissaire.<br />- Le commérage est permanent, regarde aujourd’hui ! On emploie la revue de caricature el jueves. C’était le moyen de faire opinion large.<br />- La bourgeoise voulait le pouvoir parce qu’elle avait l’argent. Un livre « los ecos de la marsellesa » : explique l’économie et il n’y a une fois le nom de MA.<br />- Le programme de télévision El tomate. Je suis contente que cette émission soit finie car elle ne respectait rien. Pour moi les pamphlets c’est la même chose.<br />- Dans la revue FNR, il y a un numéro spécial, la reina pastora.<br />- Il y a deux choses très contemporaine dans ce livre : le commérage et la disparition du sujet (« l’architigresse », la scélérate)…<br />- J’adore Edith Piaf, on m’a dit des trucs horribles sur sa vie mais je m’en fous !</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-89698192344460869452008-03-23T17:46:00.001+01:002008-10-19T11:38:15.474+02:00Condé 23 (Janvier 08) : quelle Alliance, quel condé ?<span style="font-size:85%;"><strong><span style="font-size:100%;">L’Alliance de nos rêves<br /></span></strong>Nous parlons d’un projet en cours : sortir une plaquette pour l’alliance. Qu’est-ce qui, pour nous, membres, nous intéresse, nous passionne… Tout ce que nous souhaitons faire au travers de l’alliance. Il y a les ateliers, les rencontres, les expositions, le cinéma, le théâtre (au mois d’avril par exemple), etc. Quoi d’autre et quand ? Qu’aimons-nous ou pas ?<br /><br />- Tout est bien mais surtout, ce qui a été formidable c’est de rencontrer des écrivains : Dominique Manotti, on a mangé avec elle (Juillet 2007), Philippe D’Iribarne (novembre 2007), Florence Camus (novembre aussi). Au Condé, on a abordé beaucoup de sujets et je n’ai pas aimé parler de la mort !<br />- Et pourtant ça a produit un texte superbe par celui qui a présenté le livre : les différences culturelles face à la mort ; je pense par exemple à la mère d’une amie qui est morte, son mari voulait une cérémonie un peu différente, il y avait une jeune japonaise qui pratique le bouddisme sintoïste ; elle a consolé le veuf qui ne croyait pas encore que sa femme venait de décéder…<br />- La richesse de l’interculturel…<br />- La mort est présente depuis notre naissance, même les enfants en parlent avec beaucoup de légèreté ; je pense à des vers de Paul Valéry sur le cimetière marin :<br />Comme le fruit se fond en jouissance,<br />Comme en délice il change son absence<br />Dans une bouche où sa forme se meurt,<br />Je hume ici ma future fumée,<br />Et le ciel chante à l'âme consumée<br />Le changement des rives en rumeur.<br />- Je ne suis pas tout à fait d’accord sur la légèreté des enfants : c’est vrai qu’ils en parlent mais c’est aussi douloureux pour eux…<br />- On a beaucoup parlé des différences culturelles, de la gastronomie, des habitudes, de l’honneur…<br />- Il faudrait proposer un livre que tout le monde peut lire et en discuter ;<br />- On l’a déjà fait (l’honneur, la mort, l’homme espagnol). Il faudrait que tout le monde propose des ouvrages…<br />- Voici un sujet qui m’intéresse : un ami a étudié le droit mais travaille avec le taxi de son père, il a été battu par deux hommes, il a fini à l’hôpital, il a peur maintenant. Je me pose la question : comment se fait-il qu’il y a des personnes comme ça (ceux qui ont battu pour rien, gratuitement – ils disaient « on va tuer du PD ») ? Je suis capable de tuer pour sauver mes enfants mais pas pour rien. Je crois que ce n’est pas seulement une question d’éducation… Mon fils dit que c’est la sélection naturelle, que c’est comme les animaux…<br />- La question de savoir si notre personnalité est innée ou acquise ? Tu peux consulter le site </span><a href="http://www.scienceshumaines.com/"><span style="font-size:85%;">http://www.scienceshumaines.com/</span></a><span style="font-size:85%;">, en tapant les mots clés « inné ; acquis », une série d’articles est proposée.<br />- C’est vrai que le bien et le mal ça existe ; tout le monde peut être capable de tout mais la question c’est qu’est-ce qui fait passer à l’acte ?<br />- Il y a des gens qui sont toujours méchants… Ma question c’est pourquoi une personne gentille est tout à coup méchante ?<br />- Par exemple, la violence conjugale, l’homme se cache, va la chercher, pourquoi ?<br />- Nous avons déjà un peu abordé le sujet en parlant de l’honneur (voir par exemple la conférence de Ph. D’Iribarne<br /><span style="font-size:100%;"><br /><strong>Quelques souhaits pour le condé</strong></span><br />- J’aimerais bien que chacun ait son tour de parole, c’est très fatigant de changer de sujet,<br />- Le condé devrait traiter sur deux ou trois sujets maximum ; le spontané est bien mais on ne sait pas où ça va, on finit par parler de n’importe quoi ; pour approfondir, le blog pour ça c’est très bien, tu peux enrichir ; pouvoir approfondir le thème, le sujet ; la responsabilité serait de ne pas se disperser<br />- Economiser un peu sur la présentation des nouveaux !<br />- On pourrait faire un forum… Mais qui se connecte ?! On pourrait faire chacun une présentation de soi par écrit (comme sur un forum) et le distribuer…</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-35879270880582787982008-03-23T17:43:00.004+01:002010-03-06T11:49:24.043+01:00Condé 22 – 18 décembre 2007 - Pour Noël<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/S5Ix618rY8I/AAAAAAAAAxI/TvYYKtEXL0E/s1600-h/Cond%C3%A9+Noel+2007+Angela.JPG"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 200px; height: 150px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/S5Ix618rY8I/AAAAAAAAAxI/TvYYKtEXL0E/s200/Cond%C3%A9+Noel+2007+Angela.JPG" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5445469786428105666" border="0" /></a><br /><span style="color: rgb(0, 0, 0);"><span style="font-family:arial;"><strong>Quelles nourritures pour ce noël ?<br /><br /><span style="color: rgb(51, 51, 255); font-weight: normal;">D'abord une magnifique tarte...<br /><br /></span></strong></span></span><span style="font-size:85%;">- La « Jenlain », bière du nord présentée avec l’accent du Nord : amertume, un tchio gout de cuisson, 7°5, très proche des trappistes belges. Je suis petit Belge tant que la Belgique existe.<br />- Et du pâté de Surgères et des madeleine maison…<br />- Les mêmes nouvelles vues de France et d’Espagne paraissent deux choses différentes. Ex la visite de Kadaffi : inaperçue en Espagne et de nombreuses controverses en France. Sarkozy, qui bouge tout le temps, « il me fait penser à Louis de Funès, il m’est sympathique. Il a l’air de sortir d’une guerre entre maures et chrétien ». Quelques journalistes espagnols commencent à en avoir assez du spectacle.<br />- Les sandwichs de ma mère : elle faisait ça à Noël et les jours des Reyes ; c’est très facile à faire et c’est léger, très frais. Il y a de l’œuf, de la salade et de l’avocat. Tu peux mettre ce que tu veux.<br />- Le vin « Campillo » de Rioja : c’est un vin que mon mari a rapporté suite à des cours d’œnologie : il achète tout son vin dans le bar où il a pris ses cours !<br />- L’empanada : du jambon cuit, du jambon espagnol, du fromage et de la sauce béchamel.. C’est pour ça que j’ai sali mon pantalon ! J’ai découvert cette empanada chez une prof de français qui est à la retraite.<br />- Une autre empanada : une vraie asturienne, une pâte » brisée faite à la maison, avec du vin blanc, de l’eau, de l’huile, de l’œuf et de la farine, dedans il y a des oignons, des poivrons rouge et vert, de la sauce tomate, du poivre et du sel et de la viande (là il y a un peu de poulet aussi).<br />- La spécialité locale : aller chez « le meilleur pâtissier » pour acheter tous ces petits gâteaux salé : salchichas, …<br />- Les petits gâteaux… Et les chocolats<br /><br /><span style="font-size:100%;"><strong>La question qui tue : ce qui vous est insupportable</strong></span><br />- Je déteste les personnages autoritaires et suffisants. Ça j’en ai parlé longtemps avec mon psychanalyste. Au moins je sais d’où viennent mes boutons et ça me bloque moins qu’avant !<br />- Moi figure toi, moi ça me fait à l’intérieur. Je pense que à l’âge que j’ai, je peux tout supporter, je ne vais pas faire de drame mais au fond de moi je ne supporte pas quand quelqu’un humilie un autre. Je pense que c’est une bêtise.<br />- J’ai trouvé ça autour de moi au travail ; parce que je vois les infirmières qui traitent très mal les gens qui font le ménage ; c’est pas le niveau le plus haut qui est arrogant, c’est celui du milieu.<br />- ça je peux le comprendre, c’est humain, pas très beau mais humain. Mais si c’est quelqu’un qui a beaucoup de hauteur, ce qui me provoque, c’est à quoi il se rabaisse… c’est une souffrance terrible ! Quand on t’insulte je suis persuadé que c’est aussi un cri.<br />- Humilier quelqu’un c’est vraiment horrible. Ce que je ne pouvais pas supporter au lycée c’est les enfants qui étaient méchants avec les autres… Je me fâchais, je criais et je n’aimais vraiment pas ça. Il y a eu ainsi un conflit qui a failli finir au couteau. J’ai parlé seule au bureau avec le mauvais garçon et je lui ai fait croire que je pouvais le faire virer du lycée (je savais que je ne pouvais pas le faire).<br />- Pour moi la liberté, c’est le plus important…<br />- Je ne supporte pas les gens qui se plaignent constamment. Des gens qui ont tout et qui se plaignent ! Ils veulent plus d’argent, un autre appartement…<br />- Moi, c’est ceux qui méprisent les autres, qui pensent que ce qu’ils pensent est correct et qui rejettent les autres.<br />- Avant de vivre ici je n’avais pas expérimenté ça : si tu ne dis pas la même chose que toi, on est ennemi<br />- C’est le manque de liberté<br />- C’est aussi ne pas savoir débattre, c’est une dispute<br />- De fait en espagnol, discutir c’est se disputer !<br />- Moi je me rappelle que on nous disait quand j’étais en France que je parlais de façon très abstraite ; si on n’est pas d’accord, il faut trouver un autre mot qui ne fâche pas l’autre ; ex : « este va a misa », c’est quelque chose va a misa…<br />- C’est comme en France mais le débat c’est d’abord l’écoute et ça peut être des critiques très féroces mais on y passe tous, un jeu intellectuel, on cherche à comprendre, on doit être tout à fait clair.<br />- En Français il y a un mot qui dit convaincre c’est vaincre un con, tu ne doit pas vaincre un con ! Depuis je ne cherche pas à convaincre celui qui est trop pris par ses tripes !<br />- Moi ce que je ne supporte pas c’est de ne pas comprendre ce qu’il se passe, je peux devenir agressif !<br />- Moi j’ai peur du conflit.<br />- Tu n’es pas Belge ?!<br />- Non, même quand j’ai été blessée, je me réconcilie facilement. Je ne supporte pas d’être en conflit. Je vais me souvenir de la blessure, le fait de me réconcilier me fait accepter la blessure.<br />- L’autre s’est rendu compte ?<br />- Oui, je le dis.<br />C’est peut-être le plus difficile : de dire là où ça fait mal.<br />- Non au contraire, je me libère si je trouve où.<br />- Ça t’oblige à céder.<br />- Oui, mais en disant la blessure, j’arrive souvent à retrouver la personne. J’ai réussi à arrêter le conflit ! Je considère que c’est une faiblesse.</span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-23054173625592518052008-03-02T17:55:00.003+01:002008-10-19T11:39:01.412+02:00Condé 21(novembre 07) : Condé et condésiens<span style="font-family:times new roman;"><strong><span style="font-size:130%;">Le point sur le Condé</span></strong><br /></span><br /><span style="font-family:times new roman;"><strong>Qui sont les condésiens ?<br /></strong>- Je suis professeur d’espagnol pour les étrangers, je comprends le français mais je parle un peu<br />- J'ai habité mon enfance en Belgique,<br />- Moi, la première fois que je suis venue à l’alliance on m’a dit tu as un nom de voiture et moi j’ai dit non c’est la voiture qui a mon nom !<br />- J'ai cinq enfants, deux petits-enfants, bon un mari, je suis professeur à la retraite, et j’aurais voulu être une beauté, ah comme ça ! C’est important d’être belle avec une cervelle parce que tu peux faire beaucoup de choses car les hommes (bouche-toi les oreilles JM) sont un peu idiots, ça aurait été très intéressant ; j’aurais voulu être beaucoup de choses, infirmière, médecin, écrivain, chanteuse, quand je préparais la fin des études, j’étais le comité, la secrétaire, j’étais tout, j’étais la seule. Je connaissais un professeur car dès qu’il rentrait je sortais. J’ai échoué l’examen alors que je l’avais fait très bien. Je suis allé voir le prof qui m’a dit : oui mais dès que j’arrive, tu sors de la classe. On a fait des bals, on a mis sur les affiches « les beautés de philosophies »<br />- Mais tu n’expliques pas comment on allait à l’université à l’époque : en tailleur, en talon haut, on avait l’air d’avoir 40 ans quand on avait 20<br />- Avec le sac comme ça, collé au corps, les cheveux en chignons…<br />- Oui quand j’ai vu ma photo où j’avais 17 ans, on dirait que j’avais 60 ans. J’ai chanté à la radio : j’aurais du être fameuse, mais non ! On a gagné beaucoup d’argent, on a fait un voyage de 24 jours dans le nord de l’Espagne, le sud de la France et l’Italie,<br />- Tout le monde me connaît déjà !<br />- J'habite ici depuis quelques mois avec mon mari qui travaille ici et on est occupé à s’habituer à vivre ici. C’est l’aventure, ça change...<br /><br /><strong>Des sujets à traiter…</strong><br />J’aimerais bien qu’on reparle de nos vieux rois et de nos vieilles reines<br />Et travailler sur des petits textes comme celui de la Boétie<br />On peut les lire à la maison, même en espagnol et les commenter en français<br />Ou les reines françaises ?<br />Ex : la reine scélérate, Marie-Antoinette à travers les pamphlets.<br />- Un livre qui restitue l’honneur de Marie-Antoinette ?<br />- Pour moi MA a toujours été la disparition de l’héritier, du dauphin… J’ai toujours pensé à cet enfant ! Pour la mère, ça a du être une chose affreuse. Tous les autres ont été sauvés. L’enfant a disparu, on sait qu’il a été humilié tout le temps… puis on ne sait rien.<br />- J’ai vu le film, de cette réalisatrice Sofia Coppola, Marie-Antoinette ; c’est très dur car la vie de cour était un nid de vipère. Elle était étrangère, tout pour être bouc émissaire d’un monde en train de s’écrouler ;<br />On pourrait étudier des textes sur cette époque, qu’est-ce qu’on a… </span><br /><span style="font-family:times new roman;"><br /><strong>Les conférences de Philippe d’Iribarne et l'honneur : </strong><br />- On confond l’honneur et la honra : l’honneur appartient à soi, la honra c’est l’opinion qu’ont les gens de toi ; quand on disait que la famille avait perdu la honra, cétait sa place dans la société<br />- La distinction ce n’est pas si simple<br />- Par exemple j’ai trois enfants, si l'un est voleur, il fait perdre la honra mais moi je garde l’honneur<br />- Je pense que maintenant on peut faire quelque chose et on perd rien ; on voit des vols de millions dans les journaux, il va en prison, quand il sort il a gardé l’argent et tout le monde laisse faire<br />- Je pense que ces idées aujourd’hui n’existent pas<br />- Ce qu’il disait (Ph. d'Iribarne) c’est que la conscience d’honneur on ne l’a pas mais elle existe dans notre subconscient et par rapport à cela on agit en groupe humain… Par exemple en France cette insubordination et cette subordination ici<br />- Je suis pas d’accord : j’ai vu dans les lycées en France, la subordination était totale<br />- Peut-être l’idée de la légitimité du métier<br />- Mais on gardait la relation comme avec le roi alors qui ici on est à tu et à toi<br />- Ce n’est pas le subconscient c’est partout autour : tout le monde sait ce qui de notre qualification mais si on nous fait faire quelque chose en dehors de nos compétences on est contre l’honneur. C’est partout pareil…</span><br /></span>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-65184152537711524432007-12-27T13:03:00.003+01:002010-03-06T12:00:34.119+01:00Condé 19 (septembre 07) : voyage en Charentes<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/S5I1y1KvQ5I/AAAAAAAAAxg/S1pLQhkSMHU/s1600-h/peinturegwenn.jpg"><img style="margin: 0pt 0pt 10px 10px; float: right; cursor: pointer; width: 200px; height: 124px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/S5I1y1KvQ5I/AAAAAAAAAxg/S1pLQhkSMHU/s200/peinturegwenn.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5445474046826202002" border="0" /></a><br /><h1 style="margin: 0cm 0cm 6pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;font-size:100%;" >Récit de voyage en Charente</span></h1><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" ></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >On regarde les photos qui sont magnifiques ! Il faisait très beau, on le voit ! C’est du soleil partout ! Il faisait froid même (sauf le matin) !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" ></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" ></span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Surgères, c’est un village merveilleux. L’histoire que nous racontait le guide, le château, la porte, l’église, c’était 9h du matin, il faisait froid mais il y avait le soleil, beaucoup d’arbres près de la rivière, comme si on était au Moyen-âge, on était dans l’ambiance… Dommage qu’on n’ait pas vu le marché comme prévu car on avait changé le programme pour aller à Saintes ; </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >Ce que j’ai préféré, c’est la maison de Pierre Loti à Rochefort : j’ai découvert tout ce qu’il était et ce qu’il signifiait…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- ça c’est le visite de Sainte (on regarde toujours les photos), on montait tout le temps ! (aux arènes et à Saint Eutrope) ; pour moi, j’avais déjà presque tout vu et je suis contente d’avoir visité la maison de Pierre Loti et je n’ai pas été déçu du tout. On a vu l’homme dans toute sa grandeur et toute sa bassesse comme tu le dis dans le journal ! </span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Le pain français croustillant, les croissants, le pain, le beurre et la confiture</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Ce que j’ai préféré…je suis restée sous le charme du marais poitevin, le tour, l’histoire, la promenade, c’était bien pensé d’avoir vu d’abord l’endroit militaire à Brouage, ensuite la Rochelle, pouvoir faire l’histoire dans le passé quand c’était marécageux, maintenant c’est très cultivé, voir la Rochelle au fond, ça m’avait emballé, surtout d’avoir vu l’histoire d’avant, les digues pour empêcher l’eau salée de rentrer, et aussi Teddy-Moules tout entouré d’arbres avec un coucher de soleil magnifique, dans la ligne de ce qu’on avait vécu la journée, ça restera dans ma mémoire, une journée aussi complète. J’ai eu une impression pareille en Turquie. Souvent dans les voyages, on fait des choses les unes après les autres mais pas cette impression de continuité. La crypte de Saint-Eutrope, ça m’a fait beaucoup travaillé : ça ressemble à la crypte de Léon (San Isidore). J’ai cherché dans ma documentation, j’ai trouvé l’influence du chemin de saint jacques qui passait par là et ça nous renvoie à Urraca car le portail a été fini quand elle s’est mariée avec Don Alfonso… dans ce livre, on parle d’un portail de Léon qui viendrait de Saint-Hilaire de Poitiers et une église sur … Le Loir. Voir les influences réciproques qui viennent de la mode Bizantine puis la mode arabe (et on venait juste de repousser les arabes)…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- ça me rappelle un monastère de la riviera sacra à Orense en Galice, San Pedro de la Cueva, près de la rivière, il y a cinq ou six monastères</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- les moines faisaient le vin, comme toujours. Ils travaillaient, ils avaient droit à un litre et demi par jour et un kilo de viande en comptant l’os. A Poitiers, il y a un reste de baptistère.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Pour finir avec mes impressions, j’ai été étonnée par le mauvais état de l’art Roman en France mais ce qui est formidable c’est que les sites sont très bien entretenus, verts, pas trop bâtis. Pour le séjour, à la ferme, c’était plus hôtel et moins ferme. C’est très intéressant son jardin (</span><a id="ckiu" title="l'hôtel ferme en Charente" href="http://www.motteaubert.com/" target="_blank"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >Les gîtes de la Motte Aubert</span></a><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >) : il essaie de faire des chemins de vue avec les arbres et les plantations, très agréable à regarder.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Le jardin potager avait l’air tout en désordre. Quand on s’est promené, on s’est rendu compte que tout correspondait à un ordre déterminé.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Les fleurs qui protègent les légumes des insectes. Et le jardin qui monte.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Et les fleurs qu’on mange.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Melle, tout des maisons en pierre, une ville seigneuriale, il y avait des maisons pleines de fleurs, des portails en fer, très bourgeois.</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Il y avait une très bonne confiserie, il y avait des biscuits et la tarte poitevine avec des pommes de terre rondes entières et des légumes et les quiches étaient très bonnes et les tourteaux fromagers…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Moi j’ai adoré Pougne-Hérisson, le nombril du monde. Ce jardin des contes. C’est vrai que la visite est déroutante avec ce gars qui semble raconter n’importe quoi : le minerai de conte ! Ces savants fous dans leur laboratoire reconstitué comme celui des Curies au début du siècle. Ces machines folles où il manque « le facteur humain » ! Quelle rigolade. Ensuite j’ai écouté des histoires dans le jardin en mangeant des fruits, des noisettes et des fleurs !</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Et la salle des rumeurs…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Très fou…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- La baignoire où on peut enregistrer ses histoires… (bon elle ne marchait pas !)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Il fallait bien maîtriser le français…</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Les poteaux : on cherchait sa hauteur et on allait voir à qui ça correspondait (un personnage de conte de fée)</span></p><p class="MsoNormal" style="margin: 3pt 0cm 0pt;"><span style="color: rgb(0, 0, 0);font-family:times new roman;" >- Moi j’étais la princesse au petit pois ; Maria qui est plutôt petite était la sœur aînée du petit poucet...</span></p>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-79043364314571973962007-12-27T12:02:00.000+01:002007-12-27T13:07:16.260+01:00<DIV class=Section1> <H1 style="MARGIN: 0cm 0cm 6pt"><A name=_Toc184105621><FONT face=Arial size=4>Conférences Philippe d’Iribarne, Gijón 2007</FONT></A></H1> <P class=remarque style="MARGIN: 6pt 0cm"><i><FONT face="Arial Narrow">Notes prises par Béatrice.</FONT></i><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P></DIV><SPAN style=" FONT-FAMILY: 'Times New Roman'"><BR style="PAGE-BREAK-BEFORE: auto" clear=all></SPAN> <H2><A name=_Toc184105622><FONT face=Arial size=3>19 novembre – Antiguo Instituto</FONT></A></H2> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Présentation de l’Alliance Française de Gijón et de l’atelier Condé par Ana, directrice de la AFG</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Présentation de Philippe d’Iribarne par Béatrice, bénévole de l’AFG</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Traduction en séquentiel de la conférence par Victoria, bénévole de l’AFG</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H3><SPAN lang=ES><FONT size=3><FONT face="Arial Narrow">Philippe d’Iribarne : ¿Que es el honor?<p></p></FONT></FONT></SPAN></H3> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">J’ai écrit « La logique de l’honneur »</FONT><A title="" href="#_ftn1" name=_ftnref1><SPAN style=" FONT-FAMILY: 'Times New Roman'"><font size="2">[1]</font></SPAN></A><FONT face="Times New Roman"> il y a 20 ans ; on m’a dit à ce moment : « <I>Mais l’honneur ce n’est pas français, c’est espagnol !</I> ». En effet, l’honneur se retrouve tout autour de la Méditerranée (cf. par exemple Bourdieu) mais il faut regarder comment un même mot peut avoir des significations très différentes. C’est enrichissant de comprendre ces différentes significations.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Je vais surtout parler de l’honneur français en m’appuyant sur un travail de comparaison du fonctionnement d’une même organisation en France, aux Pays-Bas et aux <SPAN style="TEXT-TRANSFORM: uppercase">é</SPAN>tats-Unis. En France, on avait l’impression d’un très grand désordre et pourtant c’était efficace. Il y avait des règles mais on disait qu’on ne les suivait pas, il y avait des réunions mais on disait que ça servait à montrer que l’autre a un point de vue idiot.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><SPAN lang=ES><U><FONT face="Arial Narrow">El honor, es decir el prejuicio de cada persona y de cada condición<p></p></FONT></U></SPAN></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Personne ne parlait d’honneur. J’ai fini par comprendre comment fonctionnaient ces gens, quelles conceptions ils avaient de leur travail en rapprochant ce qu’ils disaient de ce que disait Montesquieu de l’honneur sous l’ancien régime (extrait de l’Esprit des lois). </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">L’honneur est lié à chaque condition selon la place que l’on occupe dans la société : quelque chose d’acceptable à une certaine place ne sera pas acceptable à une autre place. Par exemple, on dit en France qu’une Mercedes est une voiture de boucher. On considère qu’un boucher avec une Mercedes, c’est normal. Par contre, pour un intellectuel, avoir une Mercedes n’est pas adapté. C’est un préjugé : l’ensemble des choses que l’on fait ou que l’on ne fait pas est lié à la place que l’on occupe. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><SPAN lang=ES><FONT face="Times New Roman">- « <I>Las virtudes que nos muestra son siempre menos lo que le debemos a otros que los que nos debemos a nosotros mismos: no están tanto en lo que nos lleva hacia nuestros conciudadanos que en lo que nos distingue de ellos</I> » (id.) : l’important n’est pas tant ce que l’on doit aux autres mais ce que l’on doit à soi-même, ce qui nous distingue des autres. « <I>Haríamos pués muy mal en creer que el antiguo Régimen fue une época de servilismo y de independencia. Había mucha más libertad que hoy en día; pero era una especie de libertad irregular e intermitente, siempre ligada a la idea de excepción y de privilegio, que permitía casi tanto desafíar la ley como lo arbitrario</I>” (Alexis de Tocqueville, El antiguo Régimen y la Revolución). <p></p></FONT></SPAN></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>Prenons un exemple contemporain : “<I>Nos son los padres quienes tienen que decir a los « maestros »</I> [profesores de enseñanza secundaria] <I>lo que tienen que hacer en clase ; tampoco los políticos de paso, ni los jefes de empresa, el imam, el obispo o el senador de la esquina. En conclusión el « maestro » sólo se debe a la lógica interna de su disciplina</I>” (Punto de vista de Régis Debray en Le Monde, 3 de marzo de 1998). </SPAN>On dit pourtant dans tous les cours de management qu’il y a deux personnes importantes, le client et le chef. Ici, le chef est le politique de passage ou le sénateur du coin. Ce n’est pas au chef de décider. De même, les clients, qui sont ici les parents, n’ont pas leur mot à dire. Le professeur va à la fois refuser le client et le chef. Il ne fait pas ce qu’il veut mais son devoir est fixé par son métier : c’est la place qu’il occupe dans la société qui va décider ce qu’il doit faire et il se fonde sur les coutumes de son métier pour résister à son chef et au client.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><SPAN lang=ES><U><FONT face="Arial Narrow">Noblesse oblige<p></p></FONT></U></SPAN></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>“<I>Les pilotos no supieron resistir a la tentación. Al vivir entre ellos, no oyeron a los demás.</I> […] <I>Como si la nobleza de una profesión no obligase al que la ejerce a cumplir un deber social tanto como profesional</I>” (Editorial de Syndicalisme Hebdo CFDT, 11 de junio de 1998, fecha en la que tuvo lugar la copa mundial de fútbol en Francia): avec ceci, il y a des choses plus ou moins nobles. </SPAN>Cette référence à la noblesse sert à critiquer ceux qui ne font pas leur devoir vis-à-vis de la société. C’est un trait caractéristique de la France : plus on occupe un poste haut dans la société, plus on a de devoirs (<I>noblesse oblige</I>), sinon on déchoit. Par exemple, Mitterand disait, à propos de son poste de président : « Mon mandat est une noblesse et je veux en être digne de la manière que je déciderai ».</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>- « <I>Progresivamente, en cada una de nuestras profesiones, se responsabiliza a los comerciales de la totalidad del acto de venta. El conocimiento íntimo de las necesidades de sus clientes les permite prescribir las soluciones más adaptadas poniendo en evidencia nuestra oferta de productos con valor añadido</I>” (extrait du rapport annuel d’une grande entreprise) : le commercial va prescrire au client ce dont il a besoin, il n’est pas question que le client exige. </SPAN>Est-ce que le client français oserait exiger ?! Faire ce que veut le client serait s’abaisser. En revanche, l’écoute est le début de «<I> je vous ai bien écouté, c’est donc cela dont vous avez besoin</I> »... Ce qui étonne toujours les Anglais ou les Hollandais comme si les Français savaient toujours mieux que leur client.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><SPAN lang=ES><U><FONT face="Arial Narrow">Rivalidad de rango<p></p></FONT></U></SPAN></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>- La noblesse est associée à une position, avec une rivalité de rangs : «<I> Los jóvenes ingenieros, que son adjuntos, eh... esperen, mis dudas no son peyorativas (risas) tengo la impresión de que casi se sintieron decepcionados de verse obligados a pasar por años de escuela para hartarse con un montón de fórmulas y todo eso. Muchas veces los encontré desarmados frente a un problema bajamente material y bajamente simplón</I>. » </SPAN>(Citation d’un contremaître – position entre ingénieur et ouvriers - qui a beaucoup de métier sans beaucoup d’études). En principe le contremaître est subordonné à de jeunes ingénieurs sortis de l’école. Il montre, dans son discours, que certes, l’ingénieur est hiérarchiquement plus élevé que lui mais, par ironie (non féroce), les ‘formules’ ne l’aident pas beaucoup dans son travail et il se sent désarmé face à des problèmes bassement simples. Le contremaître arrive ainsi à présenter des gens qui se croient hauts placés comme étant en fait très bas.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Exemple des grèves actuelles (liées de la réforme des régimes spéciaux) : le gouvernement dit « il faut aligner tout le monde ». Mais avoir un régime spécial (pour les fonctionnaires), c’est être différent ; être ainsi ramené à une situation ordinaire c’est être abaissé. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Autre surprise pour les étrangers : les intermittents du spectacle (artistes ou menuisiers ou électriciens), ont un régime tout à fait spécial, ce qui n’existe pas dans beaucoup de pays. Quelqu’un qui appartient à une activité comme le spectacle est beaucoup plus noble (presque d’un autre monde que le bourgeois qui s’occupe de choses banales). Le menuisier travaillant pour des artistes se considère bien au-dessus du menuisier banal.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Les Français ont tendance à intellectualiser. Ils commencent à faire une extraordinaire théorie d’une chose très pratique. Ils vont mettre en équation les choses les plus banales. A la fin du XIXème, c’était s’abaisser que d’avoir des activités industrielles (sauf la mine et la sidérurgie). Le Français transforme donc un problème pratique en beau problème pour y trouver une solution élégante. L’aspect terre à terre et matériel du problème, on pourra l’oublier et se concentrer sur l’élégance et l’intelligence de la solution. Ca permet aux gens qui ont fait de grandes études de se consacrer à des choses très terre à terre en ayant l’impression de faire de grandes choses.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Pourquoi les Français sont si attachés à un statut (les hors statuts sont presque des parias) ? C’est un opérateur magique qui va permettre de résoudre les contradictions françaises ! Une société à la fois très hiérarchique et très égalitaire. Si celui qui a un petit statut est aussi pleinement respecté dans les prérogatives associées à celui-ci que celui qui a un grand statut l’est de son côté, il est à certains égards son égal. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Voici par exemple une anecdote : un président d’une grande entreprise fait envoyer une directive à ses collaborateurs par sa secrétaire. Au bout d’un temps sans réponse, il s’inquiète et sa secrétaire lui signale qu’elle n’a pas envoyé la directive car elle pensait qu’il ne pouvait pas envoyer une chose pareille. Un américain aurait licencié la secrétaire. En France, elle considérait que c’était dans ses prérogatives de décider si certaines choses peuvent être faites par son patron ou non</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">Es deshonroso someterse por interés</FONT></U></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Comment expliquer tout cela ? Quelle est la logique qui relie tout cela ? Pourquoi les Français se comportent différemment des autres ? </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Quand on compare les sociétés, on trouve toujours un noyau de crainte : ce que serait une catastrophe à laquelle il faut absolument échapper. On a une bonne vision de ça , pour la France, dans le livre de Sieyès « qu’est-ce que le Tiers-Etat ? » : qu’est-ce qui paraissait insupportable dans l’Ancien Régime pour le tiers-état ? <SPAN lang=ES>Citation : “<I>Esta desgraciada parte de la Nación acabó formando una grande antecámara, siempre ocupada por lo que dicen o hacen los maestros, siempre dispuesta a sacrificarlo todo por los frutos de la felicidad de gustar que se promete</I>”. </SPAN>Le tiers état est l’anti-chambre des maîtres, ce sont des valets. Un valet, pour obtenir quelque chose, est prêt à tout sacrifier, même sa dignité. Référence à la fable de la Fontaine, « le loup et le chien ». Le loup qui n’a que la peau sur les os mais qui est libre de faire tout ce qu’il veut, rencontre un chien beau et gras qui lui explique la marque sur son cou : « <I>Le collier dont je suis attaché de ce que vous voyez est peut-être la cause</I> ». Soit par peur, soit par intérêt, il a choisi de rentrer dans une position servile. C’est insupportable pour les Français.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Les grands personnages légendaires français ont résisté jusqu’au bout, n’ont pas plié devant la volonté d’un autre. Au contraire, les collaborateurs, pour satisfaire quelques intérêts, ont accepté de se mettre en rapport servile. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Par exemple, en 1995 pendant la grève dans les transports, Nicole Notat (CFDT) a coopéré avec le gouvernement, elle a été accusée d’être aux basques de celui-ci et d’avoir accepté une position servile.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">La peur principale pour le Français est d’être considéré comme soumis. La peur secondaire est de ressembler à ceux qui se sont soumis : le laquais est réputé s’être soumis à son maître au profit de son intérêt. Toutes les manières de se situer par rapport à un patron ou un client, ou le refus d’exercer des métiers réputé serviles, permettent d’échapper à ces peurs.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Autre personnage : Cyrano de Bergerac. Finalement il perd, assassiné par ses ennemis, mais il n’a jamais plié devant personne et a donc conservé son honneur intact.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><SPAN lang=ES><U><FONT face="Arial Narrow">El honor español según Julián Pitt-Rivers: “<I>En el pueblo reina un ideal de igualdad en materia de honor</I>”<p></p></FONT></U></SPAN></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Selon Julian Pitt-Rivers, l’honneur espagnol est substantiellement différent. Il étudie l’honneur andalou dans le pueblo, ce qui est sûrement très différent pour l’asturien ou le basque...! </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">L’honneur n’est pas une manière de se placer dans une société hiérarchisée. Chez Pitt Rivers, c’est beaucoup plus la réaction en cas d’affront entre égaux. J’ai par exemple étudié une entreprise française implantée à Valladolid dans le cadre de la mise en place d’une méthode japonaise d’auto-contrôle en atelier : pour l’Espagnol, écrire ce qu’il avait mal fait, c’était de l’ordre de l’affront. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">En France, il y a eu une tradition de refus de l’affront, du duel, mais elle a fait la place à un duel de mots, on essaie de tourner en ridicule celui qui a fait l’affront ; il faut des cas exceptionnels pour rentrer dans des réactions plus graves. En Espagne, l’affront est beaucoup plus pris au sérieux. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">En ce qui concerne la hiérarchie, ses ordres sont tout à fait acceptable parce qu’ils viennent d’en haut. Ce n’est pas le cas si l’ordre est émis d’un égal, ce serait alors humiliant. En France, toute forme de subordination est suspecte. En Espagne, on accepte une subordination qui est considérée comme naturelle. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H3><SPAN lang=ES><FONT size=3><FONT face="Arial Narrow">Débat<p></p></FONT></FONT></SPAN></H3> <H4><SPAN lang=ES><U><FONT face="Arial Narrow">La discipline, la loi…<p></p></FONT></U></SPAN></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><SPAN lang=ES><FONT face="Times New Roman">Q/C</FONT><A title="" href="#_ftn2" name=_ftnref2><SPAN lang=ES style=" FONT-FAMILY: 'Times New Roman'"><font size="2">[2]</font></SPAN></A><FONT face="Times New Roman">: Referencia a Jovellanos; una obra de teatro, porque se trato en la ley el que desafió y el que acepta el desafío. En virtud del honor aceptar el desafío no hay que ver con la ley…<p></p></FONT></SPAN></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Q/C : Les Français sont souvent indisciplinés. Ils aiment faire grève, souvent de manière démonstrative, en recherchant la perturbation maximale de la société. Comment cela est-il compatible avec l'honneur?</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">R</FONT><A title="" href="#_ftn3" name=_ftnref3><SPAN style=" FONT-FAMILY: 'Times New Roman'"><font size="2">[3]</font></SPAN></A><FONT face="Times New Roman">: en France aussi, un devoir doit être suivi surtout s’il n’est pas prescrit par la loi. A propos de discipline, le premier mot associé pour un Français est stupide (le modèle de l’Allemand qui marche au pas). Pour lui, l’idée est que les choses sont compliquées et que le seul qui peut dire ce qu’on doit faire dans une situation, c’est celui qui est dans la situation ; on peut l’aider, le conseiller mais on ne peut pas lui dire ce qu’il a à faire. On essaie alors de faire passer la pilule en parlant de discipline librement consentie. Il faut que celui qui l’a crée soit complètement légitime…</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Q/R : les espagnols n’aiment pas du tout la discipline, on a la même idée de la discipline prussienne ! Pourquoi les français sont tant disciplinés ? Ils arrivent toujours à l’heure !</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">R : un même comportement peut être vu du côté positif ou négatif selon le point de vue. Si on est à l’heure parce qu’on est discipliné, c’est mal aussi pour le Français. En revanche, être à l’heure, pour les trains, c’est une question de fierté professionnelle. Ce n’est pas parce que le patron l’a dit. Ce peut être aussi une question de courtoisie : ne pas faire attendre quelqu’un est quelque chose d’honorable. Il y a toutefois des situations dans lesquelles ce n’est pas honorable : dans une réunion, si les premiers arrivés sont les subordonnées, et les grands chefs arrivent en dernier, alors les horaires dérivent car personne ne veut être le premier... Si au contraire ce sont les grands chefs qui arrivent en premier alors il est discourtois d’être en retard.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">Qu’est-ce que la culture ?</FONT></U></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">J’aimerais aussi insister sur un point important : il y a souvent un grand malentendu autour du terme de culture. On croit qu’on évoque des sortes de comportements stéréotypés. Or dans une même culture, on va avoir des gens qui se comportent différemment, et les comportements changent selon les situations. <B>Ce qui caractérise la culture est la manière dont on donne sens à une situation, comment on l’explique, ce qu’on se demande à son propos..</B>. Le fait de poser une question ne crée pas de réponse automatique.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Par exemple, la RATP a créé une nouvelle ligne de métro automatique. On y trouve une situation de coopération beaucoup plus forte que dans les autres lignes. Quand le personnel de cette ligne est venu sur les autres lignes, il a été rejeté sous prétexte qu’il était vendu aux patrons. C’était les mêmes personnes, la hiérarchie était vue différemment. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">Honneur, honor, honra : des concepts obsolètes ?</FONT></U></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>Q/C : sobre el honor. La misma palabra con conceptos distintos. </SPAN>Es una palabra obsoleta. J’entends plutôt quelque chose qui a rapport à l’orgueil de classe. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">R : les Français utilisent très peu le terme d’honneur. Le fait qu’un mot disparaisse du vocabulaire ne veut pas dire que la structure mentale associée au mot ait disparu. Les Français se considèrent comment des gens modernes alors que le mot honneur est associé à l’Ancien Régime... Sauf dans certaines circonstances comme le sport : « On a sauvé l’honneur » par exemple. Il reste qu’il y a des devoirs qui sont liés à une condition.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Q/C : la relation historique dans l’honneur espagnol selon Pitt Rivers entre la force de l’homme et la pureté de la femme me semble expliquer en partie la violence conjugale actuelle : la femme est de plus en plus autonome, elle peut faire respecter la loi. L’homme n’a plus une place si bien marquée dans la société…</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Autre Q/C : cette idée de relation entre la <I>honra</I> et la violence conjugale est important : l’homme a perdu son rôle de gardien de la pureté... on parle de machisme... mais tiene mucho que ver con el honor…</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H2><A name=_Toc184105623><FONT face=Arial size=3>20 novembre – Catedra Jovellanos</FONT></A> </H2> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">- Présentation de la conférence par Luis Valdés, director de la cátedra Jovellanos</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">- Présentation del IUTA, organisateur de la conférence avec l’Alliance, par Elena Marañon, directora del IUTA</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">- Présentation de l’Alliance Française de Gijón et de Philippe d’Iribarne par Béatrice, bénévole à l’AFG</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H3><FONT face="Arial Narrow" size=3>Philippe d’Iribarne : « Quien manda a qui ? »</FONT></H3> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">On a longtemps cru que la mondialisation permettait, en appliquant les méthodes de management américaines, que la planète s’unifie. On s’est rendu compte que des questions telles que prendre des décisions, fixer des objectifs, se comporter avec les clients, soulevaient de grandes incompréhensions. On a pensé que c’étaient des problèmes d’organisation et de communication. Mais il faut aller au-delà. Pour comprendre les difficultés du management interculturel il faut faire des allers et retours entre des questions très pratiques (décider de tel ou tel problème quotidien – commercial, production, etc.) et des questions d’ordre <I>a priori</I> philosophiques (la dignité de l’homme, la liberté, etc.).</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Je vais donner quelques exemples et parler en particulier des méthodes américaines, largement enseignées de par le monde, qui ne sont pas le fruit d’une rationalité universelle mais sont ancrées dans une histoire particulière. Nous irons également en Chine et un peu en Espagne.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">Français et Américains ; les rapports hiérarchiques</FONT></U></H4> <P class=enum1 style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt; TEXT-INDENT: -14.2pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>1- “<I>Creo que si los resultados</I> [the bottom line numbers] <I>están ahí, la manera en que se obtuvieron está OK en estas condiciones. La mayoría de la gente piensa que debe ser un poco amo de su propio destino, determinar cómo cumplir el trabajo un poco solo. Mientras sus objetivos se alcancen, los superiores deben estar satisfechos</I>”. </SPAN>On a là un propos américain typique, chacun décide comment s’y prendre pour satisfaire en quelque sorte la commande que son chef lui a passé. </FONT></P> <P class=enum1 style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt; TEXT-INDENT: -14.2pt"><p> </p></P> <P class=enum1 style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt; TEXT-INDENT: 0cm"><FONT face="Times New Roman">Cette manière de voir ne se retrouve pas chez les Français. On le voit quand un subordonné américain est évalué par un supérieur français. Le premier a des réactions telles que : « On m’a fixé des objectifs et je les ai respectés, vous me critiquez sur autre chose ». Le français rétorque : « Au-delà des objectifs, vous devez penser à autre chose ».</FONT></P> <P class=enum1 style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt; TEXT-INDENT: -14.2pt"><p> </p></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=EN-GB>2 - “<I>He saw the potential for abuse in a management system that took all the work rules that protected workers and replaced them with vague understandings that gave unchecked discretionary power to supervisors. Workers at Flat Rock would, he knew, be at the mercy of management unless their union was aggressive in protecting their rights</I>”, </SPAN>point de vue d’un subordonné américain dans une entreprise japonaise. On voit l’opposition entre ce qui est considéré comme bien et comme mal. Pour l’Américain : ce qui est mal est le pouvoir mal contrôlé, le fait d’être à la merci du management. Du côté du bien, il y a les règles et le droit. <I><p></p></I></FONT></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><p> </p></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><FONT face="Times New Roman">3- « <I>Un homme libre se rend serviteur et valet d'un autre, en lui vendant, pour un certain temps, son service, moyennant un certain salaire. </I><I><SPAN lang=ES>Or, quoique cela le mette communément dans la famille de son maître, et l'oblige à se soumettre à sa discipline et aux occupations de sa maison, il ne donne pourtant de pouvoir au maître sur son serviteur ou son valet, que pendant quelque temps, que pendant le temps qui est contenu et marqué dans le contrat ou le traité fait entre eux. </SPAN></I><I>Mais il y a une autre sorte de serviteurs, que nous appelons, d'un nom particulier, esclaves, et qui</I> [...] <I>sont</I> [...] <I>sujets à la domination absolue et au pouvoir arbitraire de leurs maîtres </I>» (Citation de Locke, <I>Traité du Gouvernement civil</I>). On voit bien cet aspect politique de l’attachement au contrat.<p></p></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Aux <SPAN style="TEXT-TRANSFORM: uppercase">Etats-Unis</SPAN>, la bonne manière de travailler ensemble est : on a des résultats à obtenir et la liberté, l’autonomie que l’on revendique consiste à laisser chacun se débrouiller pour atteindre les résultats attendus de lui. Le chef n’a pas à se mêler de ces moyens. Le mode normal de relation hiérarchique est que le chef fixe des objectifs et que les décisions qui affectent le personnel sont encadrées par un certain nombre de règles (ex : le droit de choisir un poste en premier dépend de l’ancienneté, comme le choix de celui à qui sont proposées les heures supplémentaires etc.). C’est un pays de règles et d’avocats : on passe des contrats et l’avocat permet de voir si ces contrats sont conformes aux règles. Cette vision est naturelle pour les Américains. Ils sont rapidement choqués lorsqu’ils sont confrontés à une autre manière de faire (et de penser). </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">4 - En demandant d’un côté au président japonais et de l’autre côté aux vice-présidents américains d’une filiale américaine d’une entreprise japonaise ce qu’il changerait dans l’autre partie si il pouvait, chacun répond : ces Américains – ces Japonais – ne comprennent pas ce qu’est un objectif. Derrière ce mot objectif, il y a donc une multitude de conceptions. </FONT></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"> <FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>“Reinterrogué primero a los vicepresidentes estadounidenses: ‘<I>tuvimos una batalla incesante con el presidente</I> [Japones]. <I>Simplemente no podemos obtener que nos especifique un nivel de desempeño</I> [a performance target] <I>a alcanzar. Tenemos todos los informes y las cifras necesarios, pero no podemos obtener objetivos específicos. No quiere indicarnos qué aumento del monto en dólares del volumen de préstamos o qué porcentaje de reducción de los costos de funcionamiento espera de nosotros para el mes, el trimestre o siquiera el año que viene. ¿Cómo podemos saber si desempeñamos bien nuestro papel </I>[performing well] <I>sin metas específicas a alcanzar</I> [specific targets to shoot for]”. </SPAN>(Extrait du livre de William Ouchi, <I>theory Z</I>).<p></p></FONT></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><SPAN lang=ES><FONT face="Times New Roman">5- “Interrogado nuevamente, el presidente japonés me explicó: ‘<I>si sólo pudiera obtener de estos estadounidenses que comprendan nuestra filosofía de banco. Que comprendan lo que esta actividad significa para nosotros. Cómo sentimos que debemos actuar con nuestros clientes y nuestro personal. Cuáles deberían ser nuestras relaciones con las comunidades locales que servimos. Cómo debemos tratar a nuestros competidores, y cuál debe ser nuestro papel en el mundo en sentido amplio. Si pudieran ponerse eso en la piel, entonces podrían concebir por ellos mismos cuál sería el objetivo apropiado en cualquier situación, habitual o nueva, y no tendría nunca que definirles, nunca tendría que darles una meta</I>.” </FONT></SPAN></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Pour l’Américain, si on n’a pas affaire un objectif précis, une définition très précise de ce qu’on attend de vous, on est déstabilisé, on sent qu’on est soumis à un arbitraire. Il faut que ce soit quelqu’un d’autre, le supérieur, qui fixe les objectifs. Mais on sera parfaitement à l’aise pour les atteindre comme on l’entend. Certains pourraient penser que c’est une version universelle de la gestion. Les Japonais vont eux défendre que les objectifs ne sont pas des chiffres mais une philosophie, quelque chose que l’on a sous la peau, que l’on sent. Les cibles, c’est à chacun de se les fixer. Ce que veut le supérieur c’est que la philosophie soit comprise. Cette philosophie est considérée par les américains comme une chose vague, c’est un regard négatif.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">La France : autodéfinition des responsabilités</FONT></U></H4> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><SPAN lang=ES><FONT face="Times New Roman">6 - “Yo partí del principio, y es lo que trato de hacer respetar… Tenemos la <I>decisión</I> y la <I>responsabilidad plena y entera</I> en cuanto se trata de personas. […] No dudaría instantáneamente en apagar la fábrica si <I>estimo</I> que… que eso <I>forma parte de mis funciones en tanto técnico</I>, si<I> considero</I> que hay peligro y que no se tiene el derecho de hacerle correr riesgos a quienquiera que sea”.<p></p></FONT></SPAN></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Un contremaître pense qu’il a une responsabilité et il essaie de la faire respecter par ses chefs : il dit « j’estime, je considère », sa référence est que ça fait partie de ses fonctions en tant que contremaître. Ses références ne sont plus les objectifs précis fixés par un supérieur mais la tradition du métier qui définit ce que vous devez faire. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><SPAN lang=ES><FONT face="Times New Roman">7 - “Nos vemos todas las mañanas, tenemos una reunión en principio a las nueve, el jefe de servicio, el adjunto, el capataz y su adjunto. A veces no voy. Si tengo un problema que, <I>en mi opinión</I>, es más importante que la producción, o lo llamo o no me ve llegar; sabe muy bien: 'bueno… Y [el que habla] está atrapado en alguna parte, lo veré más tarde”</FONT></SPAN></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Dans cette autre citation à propos des réunions, le Français dit qu’il n’y va pas toujours car si un problème plus important a lieu, son chef sait que « <I>si je ne suis pas venu, c’est que j’avais des choses importantes à faire</I> ».</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Une apparence de contradiction apparaît : les Français auraient à la fois besoin de leur chef et d’une grande liberté vis-à-vis de la hiérarchie. Par exemple, pendant les négociations pour la fusion Renault – Volvo, du coté suédois, on pouvait décider sans le chef et du côté français il fallait toujours demander au chef. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">On peut comprendre comment ces deux aspects se concilient en prenant un cas concernant la conception de produits entre Français et Américains qui doivent se mettre d’accord : « <I>Il y a des différences d’opinion extrêmement fortes sur des critères subjectifs, donc difficiles à discuter. On a tendance à ériger son avis comme étant la règle. On fait un compromis qu’on appelle mou. Ça pourrait être résolu si il y avait une entité supérieure qui dise ‘les critères de qualité pour développer ce produit sont les suivants :</I> […]’.<I> Comme ça, ça ne se discute plus. Je pense que c’est la seule manière de nous mettre d’accord. On prend des gens qui chapeautent tout le monde. C’est à eux de dire ‘ce n’est pas discutable, c’est comme ça</I> ».</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">La compétence du Français lui permet de dire ce qu’il faut faire. Il hait le compromis mou. En Europe du nord, au contraire, la bonne manière de décider est de se mettre autour de la table pour atteindre un compromis qui tient compte du point de vue de chacun. Le compromis mou pour le Français c’est, au lieu de défendre son métier, céder pour faire plaisir aux autres. Les Français préfèrent alors, au lieu de céder, que ce soit un chef qui prenne la décision. S’il considère que le chef est incompétent, ce qui arrive souvent, l’erreur est due au chef, « moi je n’y suis pour rien » ; si on considère que le chef a une vision holiste, comme il voit de très haut, alors on acceptera sa décision.</FONT></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 18pt; TEXT-INDENT: 0cm"><p> </p></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><FONT face="Times New Roman">8 - « <I>On aurait donc bien tort de croire que l’ancien régime fût un temps de servilité et de dépendance. Il y régnait beaucoup plus de liberté que de nos jours ; mais c’était une espèce de liberté irrégulière et intermittente</I> [...], <I>toujours liée à l’idée d’exception et de privilège, qui permettait presque autant de braver la loi que l’arbitraire.</I> » (Alexis de Tocqueville, <I>L’Ancien Régime et la Révolution</I>).<p></p></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Dans cette citation de Tocqueville, la liberté est liée à des privilèges ; aujourd’hui, le fait que chacun dise agir en fonction de son métier est un héritage de l’Ancien Régime où chacun agissait en fonction de ses privilèges.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">La tradition au secours du management</FONT></U></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Ce parcours historique nous permet de revenir sur la controverse initiale entre Français et Américains : «<I> ce n’est pas correct de me changer mes objectifs, dit l’Américain</I> ». On est pour lui dans un rapport où le supérieur a le droit de fixer les objectifs mais il est ensuite lié par ces objectifs. Le chef est considéré comme un client qui ne peut pas changer d’avis pour ce qu’il souhaite. Mais le Français est dans une autre perspective : « <I>Cet ingénieur n’est pas un débutant, il doit savoir ce qu’il doit faire pour s’occuper de ses fonctions sans que j’ai besoin de le lui dire</I> ». Les choses fondamentales sont de bien faire son travail. Le Français aurait accepté de rentrer dans une discussion technique qui donne telle ou telle raison pour telle ou telle décision mais pour lui, quelqu’un qui dit je n’ai pas fait parce qu’on ne m’a pas dit de le faire est considéré comme incompétent. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">L’Américain se place sur le terrain du droit et le Français se place sur le terrain de la compétence</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Quant aux Japonais, la capacité de sentir les subtilités des relations entre les membres relève aussi du terrain de la compétence même si c’est d’une autre manière que pour les Français.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><SPAN lang=EN-GB><U><FONT face="Arial Narrow">A propos de la Chine<p></p></FONT></U></SPAN></H4> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>9 - “<I>In the Chinese culture, subordinates fully obey orders; at times there is no need even to give precise orders. </I></SPAN><I><SPAN lang=EN-GB>One mentions a few words and the subordinates understand</SPAN></I><SPAN lang=EN-GB>” (manager, HR) <p></p></SPAN></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Le management français était assez bien perçu par les chinois mais pas sur les mêmes critères que les Français. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">En Chine, la société est à la fois très désordonnée et dirigée par un pouvoir fort. D’une part, les choses se passent à l’intérieur de réseaux, de copinages, de la famille, il y a des dettes morales les uns vis-à-vis des autres, des devoirs considérables dans le réseau mais pas en dehors. D’autre part, il y a la bureaucratie céleste représentée par le Fils du ciel (l’empereur ou le dirigeant du parti) dont on attend qu’elle soit juste, nourricière et ferme. La bureaucratie céleste doit être rigoureuse et traiter chacun selon ses mérites, l’aider et également rester ferme (il n’est pas question de discuter le pouvoir). </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">J’étais en Chine avec un interprète chinois qui vit en France depuis longtemps. Je lui disais que chez saint Thomas, si votre conscience vous disait une chose et le pape le contraire, il fallait obéir à sa conscience. Pour un chinois, c’est inconcevable, c’est inacceptable, c’est la porte ouverte à l’écroulement de la société. La vision de l’autorité est entière, on ne la discute pas. Ce qui ne veut pas dire qu’on n’a pas de grandes attentes à son égard : on ne va pas contester l’autorité mais on va lui donner des signes de ce que l’on souhaite : “<I>If one makes very few mistakes, my hierarchy can think that I can do better than that. </I><I><SPAN lang=EN-GB>I let my superior understand that I am ready to shoulder more responsibilities, to do more difficult tasks; my previous manager knew it, my new manager came to consult me. It is aggressive to say straightforward that I want such and such a post; it is aggressive. I am young, I would like to work more; my hierarchy understands that I want to do more</SPAN></I><SPAN lang=EN-GB>” (supervisor).<p></p></SPAN></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">C’est agressif de dire directement ce que l’on veut mais on peut dire « je souhaite travailler » et la hiérarchie va comprendre. La régulation se fait : les Chinois réagissent avec leurs pieds : si la hiérarchie ne les traite pas comme ils veulent, ils s’en vont. Il y a en effet, un<I> turn over </I>très important dans les entreprises chinoises.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=EN-GB>10- “<I>The person in charge has taken part in a very dirty task, he does tasks that are even painful for the workers; that shows the principle ‘leading by example’ is respected; earlier, the managers only gave orders</I>” (operator). </SPAN>Autre attente vis-à-vis des chefs en Chine : le management par l’exemple. <SPAN lang=ES>Un chef avait montré sa tenue, qui était toute sale et c’était ça l’exemple. </SPAN>Pour l’ouvrier interrogé le chef qui participe aux choses difficiles et salissantes s’oppose à celui qui se contente de donner des ordres. Le chef a un rôle d’éducateur, sur le terrain pratique ; c’est en accompagnant les gens qu’on leur apprend les choses.<p></p></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">Deux mots de l’Espagne</FONT></U></H4> <P class=enumbase style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt"><FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES>11- « <I>Si on ne les traite pas également, les gens sont facilement démotivés. Il y a un problème si les directeurs marquent une hiérarchie entre les départements. Le marketing est au dessus, la formation en bas. </I></SPAN><I>Il faudrait montrer que tous sont également importants</I> ». (Entretien d’une responsable de Chanel à Madrid). <p></p></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">On attend de la hiérarchie qu’elle traite les subordonnés de la même façon. En France, les départements sont extrêmement hiérarchisés, chez Chanel, il y a d’abord le marketing, la production est loin derrière. J’avais rapproché ça de l’honneur espagnol de Julian Pitt-Rivers : dans le pueblo, il y a un idéal d’égalité en matière d’honneur.<p></p></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">En s’interrogeant sur les peurs qui jouent un rôle central dans la vie sociale, on voit qu’elles diffèrent selon les sociétés ; aux Etats-Unis c’est de voir son destin commandé par quelqu’un d’autre, en France c’est être en position servile. Il semble qu’en Espagne se soit être traité comme n’appartenant pas à un groupe de personnes également honorables, d’où la crainte de se trouver « en dessous » et le risque de démobilisation qui y est lié. Le rôle du chef est de recréer le groupe de pair mis à l’épreuve par le marché.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H4><U><FONT face="Arial Narrow">Valeurs universelles et pratiques culturelles</FONT></U></H4> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Dans mon équipe nous travaillons sur différentes cultures et la façon dont elles interviennentt dans le management : Il y a d’un côté les valeurs universelles et de l’autre la façon dont chacun se les approprie.</FONT></P> <P class=enum1 style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt 14.2pt; TEXT-INDENT: -12.15pt"> <FONT face="Times New Roman"><SPAN lang=ES-MX>“<I>Siempre que se utilice un vocabulario abstracto, se pueden expresar palabras de validez universal. Como las teorías de la administración se sitúan en lo esencial a tal nivel, asumen efectivamente esa característica universal.</I>” </SPAN><SPAN lang=ES><p></p></SPAN></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Au niveau universel, on trouve les concepts de justice, liberté, reconnaissance, etc. Le management est donc universel à bien des &² égards. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Mais dès qu’on passe du niveau abstrait à la réalité des pratiques où les valeurs abstraites s’incarnent (qu’est-ce que ça veut dire de respecter les gens, qu’est-ce que ça veut dire ici et maintenant la justice), c’est différent : « <I>Cuando se incursiona en lo concreto, aparece la influencia de las culturas. </I><I><SPAN lang=ES-MX>No es solamente que subsistirían las prácticas “arcaicas” y resistencias culturales frente al establecimiento de prácticas modernas y eficaces. Estas prácticas modernas requieren implantadas de una manera adaptada al contexto cultural. Se torna esencial interesarse por el sentido que los procedimientos utilizados van a tomar en el universo mental de aquellos que tiene que ponerlos en marcha, y este sentido puede variar de manera considerable de una cultura a otra</SPAN></I><SPAN lang=ES-MX>”. </SPAN><SPAN lang=ES><p></p></SPAN></FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Ce que signifie être bien considéré, constituer une société, etc. va être différent. Les actions prendront forme (les méthodes s’incarneront) selon le contexte culturel : d’autres repères, d’autres conception de ce qui juste…</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H3><FONT face="Arial Narrow" size=3>Débat :</FONT></H3> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Q/C : Vous avez surtout présenté des contradictions à propos des différences culturelles. Pouvez-vous donner des exemples de compromis favorables entre cultures différentes ?</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">R : Prenons l’exemple du management de Lafarge en Chine. Lafarge a racheté des sociétés chinoises au sein desquelles les Chinois avaient l’impression d’être traités en fonction des liens entretenus avec les responsables plus qu’en fonction de la qualité de leur travail. Avec Lafarge, ils ont trouvé quelque chose d’équivalent de l’image idéale de la bureaucratie céleste : <I>juste</I> (le management avait établi un certain nombre de règles très précises, les gens étaient jugés en fonction des succès réels et non en fonction du copinage) et <I>nourricier</I> (des aides, de la formation). Le troisième aspect de la bureaucratie céleste (<I>fermeté</I>) en revanche ne se retrouvait pas dans le management de Lafarge, qui cherchait à mettre en place un système de concertation, de critique. Les Chinois s’y mettaient difficilement.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Autre exemple en Afrique : un expatrié est souvent chargé du recrutement car les Africains ont du mal à s’abstraire du fait que untel est recommandé par le ministre ou telle famille… Un expatrié est réputé en dehors de ces relations, il peut opérer un recrutement sur des critères correspondant à l’efficacité de l’entreprise. Au Gabon par exemple, où la sorcellerie est active, l’expatrié est réputé insensible à la sorcellerie. </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Q/C : comment se fait-il que les méthodes américaines et japonaises aient pris le dessus au niveau mondial. Par exemple en Europe, il y a surtout des petites entreprises et ce type de management n’est pas très adapté.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">R : dans les vieux pays industriels, les techniques de management sont très différentes des américaines même si ces méthodes sont apprises dans les business schools. Ce qui est dangereux c’est quand l’entreprise s’internationalise et dit qu’elle fait du management américain alors qu’elle fait du management français par exemple. Les étrangers ne comprennent pas. On ferait mieux d’officialiser l’existence d’un management local. Dans les pays qui n’ont pas de tradition de management local, on tente de plaquer le modèle américain et c’est catastrophique.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H2><A name=_Toc184105624><FONT face=Arial size=3>Biographie</FONT></A></H2> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Philippe d’Iribarne est né en 1937. Polytechnicien et Ingénieur des Mines, il dirige Gestion et Société, au sein du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) où il est Directeur de recherche. Gestion et Société se consacre à la recherche, à l’enseignement et au conseil en matière d’adaptation du management à la diversité des contextes nationaux et a travaillé en coopération avec des entreprises telles que Total, Saint-Gobain, Lafarge, Danone, Renault, Peugeot, EdF, Areva, France Télécom, STMicroelectronics, Hewlet-Packard. Il est l’auteur de neuf ouvrages dont La Logique de l’Honneur, 1989 (traduit en Allemand, en Chinois et en Néerlandais; en cours de traduction en Anglais et en Espagnol), Cultures et Mondialisation, 1998, Le Tiers-monde qui réussit, 2003 (traduit en Anglais), L’étrangeté française (2006). Ses publications comportent en outre plus d’une centaine d’articles et de chapitres de livres collectifs en Français, Anglais, Allemand, Chinois, Espagnol, Suédois, Portugais, Japonais, etc. Il fait partie du conseil scientifique de l’Agence française de Développement et du Comité éditorial international du International Journal of Cross Cultural Management. Il a occupé diverses fonctions au service de l’Etat, notamment au Secrétariat général de la Présidence de la République. Il est Docteur honoris causa de l’Université de Mons et Chevalier de la Légion d’Honneur.</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <H2><A name=_Toc184105625><FONT face=Arial size=3>Bibliographie :</FONT></A></H2> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">1970 <I>/</I><I>La science et le prince/</I>, Denoël <BR>1973 <I>/</I><I>La politique du bonheur/</I>, Seuil <BR> 1975 <I>/</I><I>Le gaspillage et le désir/</I>, Fayard <BR>1989 <I>/</I><I>La logique de l’honneur/</I>, Seuil </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">1990 <I>/</I><I>Le chômage paradoxal/</I>, PUF </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">1996 /<I>Vous serez tous des maîtres – la grande illusion des temps modernes</I>/ Seuil</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">1998 <I>/</I><I>Cultures et mondialisation/</I> (avec Alain Henry, Jean-Pierre Segal, Sylvie Chevrier, Tatjana Globokar)/ Seuil <BR>2003 /<I>Le Tiers-monde qui réussit : Nouveaux modèles</I>/ Odile Jacob</FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">2006 <I>/</I><I>L'étrangeté française/</I>, Seuil </FONT></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><p> </p></P> <P class=MsoNormal style="MARGIN: 2pt 0cm 0pt"><FONT face="Times New Roman">Traduction de « la logique de l’honneur » en <U>espagnol</U> – possibilité de lire l’ouvrage en avant-première (<U>beatricevacher@telefonica.net</U>)-</FONT></P> <DIV><BR clear=all><FONT face="Times New Roman"> <HR align=left width="33%" SIZE=1> </FONT> <DIV id=ftn1> <P class=MsoFootnoteText style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><A title="" href="#_ftnref1" name=_ftn1><SPAN style="FONT-SIZE: 9pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'">[1]</SPAN></A><FONT face="Times New Roman"> 1989</FONT></P></DIV> <DIV id=ftn2> <P class=MsoFootnoteText style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><A title="" href="#_ftnref2" name=_ftn2><SPAN style="FONT-SIZE: 9pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'">[2]</SPAN></A><FONT face="Times New Roman"> Q/C = Question/Commentaire</FONT></P></DIV> <DIV id=ftn3> <P class=MsoFootnoteText style="MARGIN: 0cm 0cm 0pt"><A title="" href="#_ftnref3" name=_ftn3><SPAN style="FONT-SIZE: 9pt; FONT-FAMILY: 'Times New Roman'">[3]</SPAN></A><FONT face="Times New Roman"> R = Réponse</FONT></P></DIV></DIV>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-40527576793954791672007-12-27T11:39:00.000+01:002008-12-13T09:32:39.426+01:00L'article del Comercio pour Florence<a href="http://1.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R3OB4FeH5KI/AAAAAAAAAUc/K0U16Im281U/s1600-h/article+comercio+Florence.PNG"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5148601599555789986" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; CURSOR: hand; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="http://1.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R3OB4FeH5KI/AAAAAAAAAUc/K0U16Im281U/s400/article+comercio+Florence.PNG" border="0" /></a><br /><br /><div></div>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-71188530763928314162007-12-27T11:26:00.000+01:002008-12-13T09:32:39.658+01:00Présentation du livre de Florence Camus le 29 novembre 2007<a href="http://4.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R3N_b1eH5II/AAAAAAAAAUM/X0TtyekjGiQ/s1600-h/presentacion+libro+lecture.jpg"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5148598915201229954" style="FLOAT: right; MARGIN: 0px 0px 10px 10px; CURSOR: hand" alt="" src="http://4.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R3N_b1eH5II/AAAAAAAAAUM/X0TtyekjGiQ/s200/presentacion+libro+lecture.jpg" border="0" /></a><br /><div>Florence Camus nous présente un très beau roman sentimental, "Vague à l'âme". Ecrit en français, l'action se situe entre Gijón et Le Havre : Antoine et Anna sont faits pour se retrouver mais de nombreuses aventures les séparent un temps...</div><br /><div>Bonne lecture !</div><br /><div></div>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-90443755288531910322007-12-06T12:10:00.001+01:002008-12-13T09:32:39.791+01:00Nueva España du 21/11/2007 sur Philippe D'Iribarne<a href="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R1fZCbiAcQI/AAAAAAAAASs/ZKbFdvTAKxY/s1600-h/article+d"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5140816135440068866" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; CURSOR: hand; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R1fZCbiAcQI/AAAAAAAAASs/ZKbFdvTAKxY/s400/article+d%27iribarne+png.png" border="0" /></a><br /><div></div>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-47415643861170076202007-12-06T11:53:00.000+01:002008-12-13T09:32:39.954+01:00Affiche de présentation de la conférence du 19 novembre avec Philippe d'Iribarne<a href="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R1fXLbiAcPI/AAAAAAAAASk/OiQl6MB0m7Q/s1600-h/affiche+d"><img id="BLOGGER_PHOTO_ID_5140814091035635954" style="DISPLAY: block; MARGIN: 0px auto 10px; CURSOR: hand; TEXT-ALIGN: center" alt="" src="http://3.bp.blogspot.com/_GagIpKvg9-Y/R1fXLbiAcPI/AAAAAAAAASk/OiQl6MB0m7Q/s400/affiche+d%27iribarne+png.png" border="0" /></a>BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-1676740763090642792007-12-06T11:15:00.000+01:002007-12-06T11:53:15.992+01:00Séances 19, 20...En septembre, nous parlions de notre voyage en charentes... Voir les photos, en attendant plus d'anecdotes...<br /><a href="http://picasaweb.google.com/Portal.Beatrice/VoyageEnCharentes2007">http://picasaweb.google.com/Portal.Beatrice/VoyageEnCharentes2007</a><br /><br />En octobre, nous préparions la venue de Philippe d'Iribarne qui a donné deux conférences à Gijón en novembre, le 19 et le 20 : passionnant, un succès !<br /><br />En attendant les corrections du compte rendu, voir les messages avec <strong>l'affiche</strong> et l<strong>'article</strong>...BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-70578637399379240272007-10-14T21:47:00.000+02:002007-10-14T21:52:55.123+02:00Séance 18 - Juillet 2007 : "Le moment de partager un repas"<strong>Réaction à la lecture des Condé par un connaisseur de l'honneur...</strong><br />En lisant ces notes sur la partie « honneur », Philippe a vu l’espagnol comme « réagissant, direct, rapide, physique » contrairement au français qui tergiverse plus.<br /><br /><strong>Débat</strong><br />- Ce qu’on a dit n’est pas forcément représentatif de l’Espagne. On a parlé de l’honneur à l’époque de Calderon par exemple et depuis ça a changé.<br />- On est plus brutal quand on parle une langue étrangère. On refoule moins car on maîtrise moins.<br />[Rappel : on parle français au Condé et beaucoup de participants sont Espagnols]<br />- On s’autorise à dire des choses dans une langue étrangère qu’on n’oserait pas dire dans notre langue. On ne s’entend pas et c’est comme si une barrière tombait. En plus en français on a un vocabulaire très riche et très nuancé (sauf le verbe aimer).<br />Vaste débat car tout le monde n’est pas d’accord…<br />- On a un vocabulaire beaucoup plus étendu en espagnol !<br />- Ce peut être aussi la facilité d’élocution (c’est vrai par exemple en Amérique du Sud où ils n’ont pas réduit le vocabulaire et ont gardé la richesse de l’espagnol) ; ce peut être la qualité du dictionnaire ;<br />- On a voulu tout simplifier en Espagne : c’était très proche de la France. On a dit « nous nous sommes le peuple ». A l’époque de Adolfo Suarez, un ministre disait « Coño, etc.) car c’était démodé d’être poli car on sortait de la dictature. En France on a maintenu la distance entre les institutions et le peuple.<br />- On dit d’ailleurs que les français sont pédants ; et en Espagne, si tu utilises un mot un peu sophistiqué on te traite de « cursi » (cucul), « redicha », « pedante »...<br />« Pija » : bon chic bon genre…<br />Bobo en France<br />Progre : quelqu’un d’engagé qui allait à la fin du …<br /><br /><br /><strong>Manger - partager<br /></strong>Caprice des dieux :<br />« Quand je vais en France et que je veux acheter du caprice des dieux, on me dit, non, n’achete pas ça, c’est pour les étrangers ! Mais moi j’aime ça ! »<br />« En France, c’est le fromage au lait cru qu’on aime »<br /><br />Et là j’ai arrêté de prendre des notes…<br />En revanche, depuis j’ai noté quelques remarques de la part d’un homme d’entreprise espagnol qui m’ont intriguées et que je soumets à vos commentaires :<br />- En Espagne, la tradition de formation est française mais les affaires se font sur le mode anglais, américain. Ce qui donne un mélange d’analytique (serait le mode français de parler, de fonctionner) et de « ir al punto », « direct au but » (qui est le mode de fonctionner des anglo-saxons).<br />- Les français font des discours plus longs, ils savent parler avec une structure plus fluide. L’Espagnol n’ose pas poser de questions (dans le cadre d’une réunion professionnelle), il a moins de facilités pour argumenter…<br /><br />Un autre me dit qu'en Espagne, c'est impossible d'écrire de façon concise...<br /><br />Un autre encore me dit qu’en Espagne, on travaille pour la famille (et non pas pour le bien commun public)…<br /><br />Qu’en pensez-vous ?<br /><br /><br /><strong>Une recette bilingue !</strong><br />J’ai trouvé une recette sur un produit vendu en Espagne : « El petit Chébra ». Ou plutôt, il y a deux recettes, une en français et l’autre en espagnol. Il ne s’agit pas de traduction littérale mais d’adaptation culturelle, voilà qui est intéressant ! Je vous laisse juges :<br />1) En français : « Disposer un petit chèvre doux sur une tranche de pain. Arrosez avec une goutte d’huile. Poivrez légèrement. Enfournez votre toast sous le grill. Laissez fondre 3 à 4 minutes et dorer légèrement. Servez aussitôt sur un lit de salade assaisonnée ».<br />2) En espagnol : « Rebozar los quesitos con pan rallado. Poner un poco de aceite en una sarten y freir/dorar 3-4 minutos. Servir con una ensalada”.BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-81908124265178052012007-10-14T21:43:00.000+02:002007-10-14T21:45:40.469+02:00Séance 17 - Juin 2007 : "Autour d'Etienne de la Boétie"<strong>La question de la liberté posée à partir de notre lecture de : « Discours de la servitude volontaire » de Etienne de la Boétie</strong><br />- Ce texte est-il très français ou universel ?<br />- En Espagne on a beaucoup tué avant la dictature…<br /><br /><strong>La liberté, un travail de tous les jours contre les utopies<br /></strong>- Dans une anthologie de Maria Vargas llosa (« la verdad de las mentiras »), j’ai trouvé un passage sur aldous huxley, un livre qui critique les utopies sociales. Quelque chose qui ressemble à ce texte : « Le fascisme, le communisme, tous les utopies nous maintienne la vie planifiée. Cela a un prix : la disparition de la liberté ; l’utopie ressemble à la nostalgie de l’esclavage, c’est la fascination pour la servitude, … »<br />- La liberté c’est très cher, un travail de tous les jours, pour toujours, dans tous les domaines. Ce discours c’est très bien même s’il est un peu répétitif. Il faut savoir dire non tous les jours.<br />- Il y a des choses qui n’existent plus, mais on peut extrapoler : il parle toujours du grand tyran ; il ne parle pas de petits tyrans qui sont placés tout autour de nous. Il faut toujours voir l’histoire avec les yeux de l’histoire. Ce texte est intéressant pour les idées mais pas pour les exemples.<br />- Oui, la liberté, c’est la lutte de tous les jours.<br /><br /><strong>L’histoire : les relations d’homme à homme</strong><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=9076662222362393962#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a><br />- Il y a un paragraphe qui m’a touché : « Du moment qu’on ne se soumet pas au tyran, tout le montage du tyran s’effondre ». J’en suis persuadée. Ensuite, sur le rapport à Dieu : Montaigne est un homme très intéressant car il s’est adressé à un autre, égal à lui-même alors que tout le monde s’adressait à Dieu. L’époque : avant la renaissance, il n’y avait pas l’homme mais le sujet soumis au roi. La nouveauté était que le centre du monde c’est l’homme. Il faut être comme l’éléphant, le chasseur aura ce qu’il veut mais pas ma liberté.<br />- Montaigne, homme libre de cette époque, prend conscience pour la première fois dans l’humanité, ce que c’est que d’être soi-même. La première fois qu’être soi dans une relation humaine, c’est avec l’amour courtois (on rêve de la dulcinée). Une seconde, c’est la Boétie avec Montaigne (ils sont amis) : les essais sont adressés à son ami. La première relation d’homme à homme à égalité.<br />- L’amitié n’existait pas avant Montaigne et la Boétie ?<br />- C’était une étape en France. Après, au XVIIIème, on parlera d’une relation amoureuse entre un homme et une femme puis la tendresse. On commence alors à remarquer que les grossesses ne durent que 6 mois. Autant d’étape de la libération de l’homme par rapport à la terre et à la monarchie.<br />- Renvoie aussi à la pensée des protestants, la guerre des religions, prix qu’on paie avec la révolution.<br />- Ce que je n’aime pas dans ce texte, c’est que les faibles sont appelés efféminés !<br /><br /><strong>Liberté et responsabilité</strong><br />- J’aimerais revenir sur la petite tyrannie qui se multiplie… et c’est visqueux, on ne peut pas s’en dépêtrer<br />- On est tyrannisé par les circonstances, la famille et pas seulement par le chef<br />- Il faut mettre à côté de la liberté la responsabilité, ça fait peur à beaucoup de monde : on a peur d’avoir la liberté, la responsabilité. La petite vie quotidienne est plutôt lâche<br />- C’est commode,<br />- Les autres pensent pour toi : tout le monde peut être tyran autour de vous<br />- Chacun cache un petit tyran<br />- Personne ne veut la liberté car elle engage une responsabilité qui fait que les gens vous aiment moins<br />- Difficile de prendre le risque d’être moins aimé<br />- Il y a la solitude<br /><br /><strong>Intérêt et égoïsme nous rendent dépendant<br /></strong>- Pourquoi le peuple est soumis à un pouvoir, pourquoi la femme à son mari, pourquoi le travailleur à son chef : on accepte par les intérêts qu’ils vont nous rapporter. Le tyran n’existe pas par son réseau mais par ce que le peuple est égoïste. Il croit ce qu’on lui dit : qu’on va lui donner ceci et cela. Combien de mariages sont par intérêt, pas par amour.<br />- Pour appartenir à tel ou tel groupe, tu acceptes de ne pas être libre.<br />- Par exemple, avec Hitler, il ne tuait pas, le peuple l’a choisi : il a proposé le paradis.<br /><br />A qui la faute ?<br />- Si on parle des femmes ou des hommes maltraités, c’est une question différente. Il y a des gens qui trouvent toujours le même genre de personnes, il y a quelque chose dans sa personnalité. C’est difficile à comprendre : c’est son caractère. Après, avec le tyran, tu ne peux pas lutter parce que tu vas être tué.<br />- Je n’aime pas obéir, je dois savoir pourquoi,<br />- Etre battu et battre : on oublie ce qu’apporte Freud sur la vie libidinale (les traces de notre histoire vécue corporellement, toute cette charge qu’on utilise dans nos relations quotidiennes), dont une manifestation est le sado-masochisme. Tout le monde en souffre un petit peu (il existe toujours un petit peu dans le couple). Personne ne sait tout. Il y a des liens qui sont mystérieux. Pour Hitler, il y a eu des études qui chargent le peuple juif de s’être laissé faire (voir la thèse d’Anah Arhendt).<br />- Eric Fromm a fait un livre « la peur de la liberté » : la vie normale c’est la peur de la liberté.<br />- La peur explique la servitude à un peuple, à un pouvoir ? Moi je doute<br />- Je crois plutôt que c’est l’égoïsme propre du peuple. Intérêt matériel.<br /><br /><strong>Du côté des femmes</strong><br />- 10% des femmes peuvent choisir leur mari dans le monde<br />- Mais la biologie dit aussi : La femme est aveugle à son amour quand elle a des enfants<br />- Ce qui nous pousse vers quelqu’un c’est inconscient<br />- Maintenant qu’il y a moins de mariage d’intérêt, il y a plus de divorce car l’amour passe !<br />- Depuis la Boétie, ce sont des conquêtes qui se paient fort cher. Pour parler couple, Fourastier dit : c’est au XXème, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, deux jeunes peuvent se marier par amour et pour rien d’autre. Et du coup, la société va enfin reconnaître le divorce. On constate que la moitié des mariages finissent par un divorce.<br />- C’est mieux pour une femme d’être divorcée que célibataire… [A creuser]<br />- D’un côté on a la liberté de voter, mais pour être écoutée, on est plus encadrée par une société qui veut être jeune, la publicité très violente contre les femmes (être mince), dehors, la société est très cool, dedans tout est encadré dans les conventions sociales<br /><br /><strong>La liberté existe-t-elle ?</strong><br />- Beaucoup de personnes ont peur d’avoir la liberté, perdre ce qu’on a, pour les conventions sociales, il n’y a pas de personnes qui soit vraiment libre<br />- La liberté n’existe pas.<br />- En effet la liberté complète n’existe pas. Ce n’est pas l’opposé de la servitude qui dit que tu es soumis entièrement à la volonté de l’autre<br />- Une forme de liberté se manifeste dans son bonheur<br />- La thèse de dolto : on dépend de l’autre de toutes façon, pour être il nous faut que quelqu’un nous veut quelque chose. Il y a un désir pour celui qui mange.<br />- Voir la bulle affective, Cyrulnik. On se rend compte, qu’un bébé pour grandir et devenir adulte : avant, il mange bien et il dort bien. Maintenant, il a un milieu dans lequel il est en confiance, qui souhaite qu’il prenne sa liberté<br />- Quand l’enfant pleure, on ne lui enfonce pas la tétine, on lui parle [hum, c’est ce qu’on préconise, pas forcément ce qu’on fait…]<br />- Le syndrome de l’attachement : les enfants qui se laissent mourir à l’hôpital car il n’ont aucune affection.<br />- On a donc fait le lien avec l’éducation : qu’est-ce qui nous donne la force de dire non, d’être responsable !<br />- Cela nous renvoie à la question de la communauté et de la reconnaissance. Voici un résumé d’un passage du livre de Fred Poché, « Une politique de la fragilité » :<br />S’appuyant sur Axel Honneth, F. Poché souhaite montrer qu’au-delà de l’intersubjectivité (le regard immédiat de l’autre) et de l’inscription dans une collectivité politique (l’être purement social), l’homme se construit en tant que personne (et peut alors participer à la vie collective) à travers reconnaissance et confiance qu’il puise dans un mélange de politique et de proximité. Il fait référence au « respect de soi » de G. H. Mead : « Cette expression renvoie à l’attitude positive que l’on est capable d’adopter à l’égard de soi-même lorsque l’on est reconnu par les membres de sa communauté comme une personne d’un certain genre » (p. 177). C’est à travers cette reconnaissance que l’activité citoyenne peut avoir lieu. La communauté ainsi convoquée est à comprendre en opposition à l’isolement de l’homme moderne, isolement qui rend fragile. Pour Mead, il a trois formes de communautés, en complémentarité (comme un trépied qui s’effondre si on lui retire un pied) : (1) les liens affectifs qui forment le premier degré de reconnaissance réciproque pour construire une confiance en soi et une capacité d’être seul, « la matière à partir de laquelle se forme l’amitié » (p. 182 en citant Winnicott), (2) la reconnaissance juridique qui permet le respect de soi et (3) l’estime (ou la solidarité) sociale qui présuppose un « horizon de valeurs commun aux sujets concernés » (p. 184).<br /><br /><strong>Conclusion temporaire : l’histoire en train de s’écrire<br /></strong>Que va donner la boétie dans l’histoire : le siècle des lumières, la déclaration des droits de l’homme, les citoyens décident, la démocratie…<br /><br /><a title="" style="mso-footnote-id: ftn1" href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=9076662222362393962#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a> Pour les femmes, il faut attendre les années 70 en France…BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-9076662222362393962.post-86390907437317543952007-10-14T21:41:00.001+02:002007-10-14T21:41:45.994+02:00Séance 16 - Mai 2007 : "Cours débat sur l'éducation"<strong>Avant, après… Mai 68 ou Vatican II ?</strong><br />- Un grand changement de relations entre professeurs et élèves : tutoiement, usage du prénom<br />- Le Concile Vatican II (72-74) a permis plus de liberté notamment avec l’éducation sexuelle des filles.<br />- Mais l’éducation sexuelle est donnée par des personnes qui ne sont pas préparées : « On ne peut pas les laisser seules avec les élèves »).<br />- Mai 68, ça a été « A bas les règles » avec les premières confrontations à Nanterre en France. Pendant dix ans, on a tutoyé les profs (on est ensuite revenu au vouvoiement). « C’était bouleversant le changement de valeur »<br />- Tout le monde conclut : « Ni trop de règles, ni sans règles »<br />- En Belgique, José Manuel était dans une école de garçons. Il arrive en Espagne vers 12-13 ans dans une école mixte : « effrayé par les filles qui ont du rouge à lèvres »<br />- On parle du « mobbing », le fait d’un groupe d’isoler un autre jeune, de l’insulter. C’est difficile à démontrer…<br /><br />- Les jeunes en Espagne exigent le confort : ils veulent des meubles neufs dans leur appartements, ils sont surprotégés. En France, on part avec les restes [à nuancer et actualiser peut-être].<br />- En Espagne, les jeunes n’ont pas la culture de l’effort, ils croient qu’on leur doit tout… C’est très important l’éducation des plus petits…<br /><br />A compléter !BEMBhttp://www.blogger.com/profile/02284457672797547089noreply@blogger.com1