Mondialisation
Présentation des articles de Pierre Noël Giraud : sur l’économie et la finance, histoire de mieux comprendre ce qu’il se passe en ce moment (crise financière qui empiète très rapidement sur l’économie « réelle »).
Un peu de présentation sur ses livres : Giraud est économiste renommé et toujours attentif à son lecteur. Ses ouvrages et articles sont généralement accessibles aux néophytes malgré une précision et une finesse du propos (voir son site où on trouve de nombreux articles en ligne : http://www.cerna.ensmp.fr/giraud/)
Proposition pour 2009 : Lire "Prospective économique mondiale".
Reconnaissance : petite introduction à Axel Honneth
Axel Honneth est un philosophe allemand de la théorie de la reconnaissance. Pour lui, l’individu (« un soi à part entière ») se constitue grâce à trois formes complémentaires de reconnaissance appartenant à trois sphères différentes : l’amour qui permet de construire une confiance en soi, la justice qui favorise le respect de soi et la communauté qui augmente l’estime de soi. Voir aussi http://fr.wikipedia.org/wiki/Axel_Honneth.
Son texte face aux manifestations des français contre le CPE : nos remarques
- Le CPE est une idée de Dominique de Villepin quand il était premier ministre. C’est un contrat de deux ans sans assurance d’embauche à durée indéterminée. Comme en Espagne, les contrats « basura ».
- L’administration fait ça tout le temps…
- J’ai eu ça pendant 23 ans, avec des illégalités… J’ai du passer plusieurs examens…
- Pas la même chose de vouloir du travail et de chercher à être reconnu par le travail
- Mais en Espagne, le travail n’était pas reconnu…
- Pourquoi ça [les manifestations des jeunes français contre le CPE] ne se passerait pas en Allemagne : parce que les allemands ils s’occupent de penser, les français ont la pratique de faire la révolution. On est tous les enfants de la révolution.
- Etre reconnu dans ton travail c’est difficile. Si tu es prof d’anglais, tu ne seras jamais reconnue. Tu répètes, tu répètes. Les élèves, un jour découvrent qu’ils savent parler anglais mais ils ne font pas le rapport avec le rôle du prof.
- C’est le problème de l’éducation en général (le rôle des parents par exemple).
- Les étudiants ne sont pas conscients qu’ils apprennent, ce n’est pas une mauvaise intention.
- C’est que la reconnaissance petit à petit n’existe pas… La reconnaissance des petites choses est très difficile. Voir la citation de Victor Hugo : "On est toujours ingrat pour le don du nécessaire, jamais pour le don du superflu. On en veut à qui vous donne le pain quotidien, on est reconnaissant à qui vous donne une parure". C’est comme l’enfant qui est toujours avec sa mère et l’ignore, alors le père qu’il ne voit que le soir est fêté…
- Il existe un contre-exemple intéressant : la TPM dans l’industrie. C’est une méthode importée du Japon qui consiste à ranger et nettoyer son atelier pendant l’usage. C’est comme le ménage à la maison mais c’est plus « noble » car ça vient des japonais qui sont des leaders en matière d’organisation industrielle. (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Maintenance_productive_totale).
- C'est toujours une question d’éducation. En classe, j’avais un chinois qui travaillait tellement au restaurant de ses parents qu’il s’endormait à l’école ; il faisait son travail pendant la récré…
Il faut changer notre façon de vivre en occident, on a trop de choses, on est trop dans la consommation…
- A propos du texte de Giraud sur l’égalité sociale, économique, homme-femme. Mais il n’y a pas d’égalité génétiquement…
Tout le monde : oui, l’égalité en soi n’existe pas… C’est respecter la dignité de chacun qui importe.
- C’est injuste si les écarts de salaire sont trop importants. Par exemple, sur nos horaires de travail, il parait qu’on est divisé en « buho » et « alouette ». C’est la façon d’être de chacun, il faut le respecter.
- Mais pas tout le monde est dans la place qui lui convient par rapport à ses qualités. Le problème de l’égalité des chances…
Très peu d’industries ont une politique sociale développée.
- En Suède… il existe les horaires variables.
- On travaille bien cinq heures au plus. On a toujours les horaires du XIXè siècle.
- On a des horaires méditerranéen. On n’ouvre pas l’après-midi (santé, banque, administration, …) Injustice espagnole est séculaire.
- Proposer de travailler l’après-midi. Il a beaucoup de résistance… On mettait des activités privées l’après-midi. Ca vient du XIXè. Déjà chez Mariano José de Lara « venez demain ». Grave pour la probité espagnole...
- Chaque fois que le gouvernement changeait, les fonctionnaires aussi. À l’époque de la république aussi.
- Ils voulaient encore ça il y a quelques temps !
- Ne pas travailler l’après-midi est intouchable en Espagne…
- Expérience du colégio Cabuenes. Les enseignants veulent la journée continue (Cabueñes est un des deux seuls collèges sur Gijón qui a la journée en deux parties). Ça veut dire que les enfants mangeraient à 14h et 15h… Que font alors les parents qui travaillent l’après-midi ?
- Vous avez plus d’expérience en France. On faisait grève pour avoir 1% de plus de salaire. Leçon : si on fait pour 5%, on ne l’aura pas et il faudra payer au ministère de l’économie et on aura que 1¨% au final. En Espagne, on fait des grèves jusqu’au bout. En France on fait des grèves pour que le salarié souffre le moins possible. Les syndicats couvrent 75% des salaires en cas d e longue grève…
- En Espagne, on est peu protégé. On écoute ceux qui ont du pouvoir. Ex : un collègue très bien considéré par les patients mais personne n’écoute les patients, on l’a changé de poste, on voulait le renvoyer.
- Il avait tous les médecins contre lui,
- Les infirmières aussi… Il a été très mal considéré, banni, on lui a diminué le salaire. Il restait plus longtemps que les horaires accordés par les syndicats.
- Ben moi aussi j’aurais peut-être été contre lui !
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